Cette exposition d’envergure internationale présente 200 œuvres gréco-bouddhiques exceptionnelles et caractéristiques du Gandhara, ancien royaume d'influence hellénistique, qui recouvrait les provinces du Nord-Ouest de l’actuel Pakistan. Cette civilisation contemporaine des mondes romains à l'Ouest, des Han chinois à l'Est, trouva son essor entre le Ier et le IIIe siècle de notre ère, au temps des successeurs d’Alexandre le Grand et de l’empire Kouchan.
L’influence du bouddhisme
Terre de rencontre, terre de bouddhisme, terre d’invasions et d’échanges, mais aussi terre de culture ancienne et de diversité, le Gandhara voit naître et se développer une civilisation brillante mêlant les influences grecques, fruit des conquêtes d'Alexandre le Grand, aux inspirations perses et indiennes. Sous la dynastie des Kouchans, l'art du Gandhara va s’épanouir à travers le bouddhisme. C’est dans la région autour de Peshawar que la première image du Bouddha apparut sur fond d’influences étrangères notamment hellénistique et romaine. Stèles, statues, bas-reliefs mêlent l'art classique grec à l'art indien. La fusion des genres et des styles engendra un art singulier d’une profonde unité et d’une rare splendeur : n’est-ce pas au musée de Lahore que s’ouvre le roman de Kipling, Kim, décrivant la stupéfaction d’un vieux moine tibétain devant un ensemble de bas-reliefs évoquant la geste du Bouddha et l’art étrange du Gandhara ?
Tête de Buddha monumentale Pakistan, Taxila Jaulian, stupa principal. Stuc, 51 x 40 x 44 cm, Taxila Museum N° 2706 (Jn. / 16 - 57) © Droits réservés Bas-reliefs, stucs et statuettes
Dans cette exposition, statuettes ou statues du Bouddha et des vénérés (boddhisattva…), bas-reliefs de temples et de stupas, voisineront avec les terres cuites et les stucs des monastères ou des palais. Ces œuvres sont notamment issues du site archéologique de Taxila, à 40 km de la capitale pakistanaise, Islamabad, dont la situation géographique favorisa un brassage de populations et de cultures. Taxila abrite aujourd'hui les vestiges de trois villes successives et de nombreux sites monastiques témoignant du raffinement des époques où la cité connut son apogée. La civilisation du Gandhara disparut peu à peu après les invasions des Huns, laissant en héritage un art qui influencera durablement les pays de Haute-Asie (Asie Centrale, Chine, Corée et Japon).
Le passé, modèle pour l’avenir
Après une présentation à Bonn en 2008/2009, à Berlin en 2009, l’exposition a achevé début janvier son itinérance à Zurich. L’étape parisienne retient une approche chronologique des influences. Art à multiples facettes, le Gandhara jette des ponts artistiques entre les continents, les cultures occidentales et orientales, offrant une pluralité de formes artistiques qui nous invitent à découvrir un monde où le beau et l’humanité dominent. Cette exposition est le fruit d’une collaboration initiée entre le musée Guimet et le Centre national d'Art et d’Expositions de la République fédérale d’Allemagne à Bonn. Les organisateurs européens veulent donner à voir plus qu’une exposition : l’espérance que le Pakistan redevienne très bientôt la terre de rencontre qu’il fut.
PUBLICATIONS :
Album de l’exposition : Pakistan – Terre de rencontre – Ier- VIème siècles. Les arts du Gandhara ; ouvrage réalisé sous la direction de Pierre Cambon 22 x 28 cm ; 160 p. ; 150 illustrations couleur : RMN / Musée Guimet; Relié ; 35 euros
Hors-série Connaissance des arts – 8 €. Hors série Art Absolument– 10 €
Un « guide à la visite » réalisé en partenariat avec Paris-Match est diffusé gratuitement à tous visiteurs de l’exposition.
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