L’exposition Le Voyage, proposée par les Musées de Montbéliard, est un retour dans le passé, à la découverte de plusieurs célébrités du Pays de Montbéliard, inventeurs, ingénieurs, artistes, entrepreneurs ou savants, qui, tous à leur manière, ont repoussé les frontières de la connaissance et du possible. Elle s’inscrit dans le cadre de la manifestation « Utopies et Innovations » mise en place par le Réseau Métropole Rhin-Rhône, qui se déroule tout au long de l’année 2010.
Jean Messagier (1920-1999), Sans titre De l’hélicoptère à l'art contemporain
En sept voyages, le public est invité à rencontrer ces personnages montbéliardais, véritables explorateurs, dont la figure et l’œuvre rayonnent au-delà du seul patrimoine local. Etienne Oehmichen s’est élevé dans les airs aux commandes d’une drôle de machine ce qui lui vaut aujourd’hui, d’être considéré comme l’inventeur de l’hélicoptère. Adolphe Kégresse a inventé la chenille souple, qui équipa notamment les Croisières noire et jaune de Citroën. D’autres ont investi des domaines plus intellectuels comme les mathématiques ou l’abstraction lyrique, à l’image de René Thom ou Jean Messagier.
Quelques-uns ont scruté et classé avec curiosité et une grande rigueur scientifique le monde végétal ou animal. Parmi eux, on retrouve Georges Cuvier, le père de la paléontologie moderne. D’autres encore, tels Armand Peugeot et Frédéric Japy ont franchi des étapes décisives pour l’essor économique du Pays de Montbéliard, en fabriquant à grande échelle des produits d’une grande technicité.
Créations d’artiste, accumulations, compressions, agrandissements photographiques, toiles, gravures, enveloppes décorées, archives, collections ont été mis en scène sur deux étages du musée.
Peugeot Modèle type 15.
Armand Peugeot est assis à l'arrière droit Un exemple pour notre société ?
Présentée à la manière d’une installation d’art contemporain, l’exposition "Le Voyage" entend faire réfléchir. En proposant un regard nouveau sur des réalisations, des inventions du passé, dont certaines sont devenues des objets courants, elle pousse le visiteur à s’interroger sur le sens et la valeur de l’innovation. Acquisition de connaissances théoriques, progrès technique au service de l’être humain, objet de consommation ?
Qu’il s’agisse du voyage des inventeurs, du voyage naturaliste, mathématique, d’artiste, musical, industriel ou tout simplement du voyage vers l’autre, tout laisse à penser que ces Montbéliardais de souche ou d’attache, possédaient une vision très large du monde qui les entourait, la ferme conviction que rien n’était définitivement établi et que les limites qu’ils percevaient ou auxquelles ils se confrontaient n’étaient que temporaires. Pourquoi ces hommes ont-ils fait preuve d’une telle curiosité, d’une si grande détermination, d’autant d’acharnement au travail, pour aller au bout de leur rêve ? Leurs motivations, leurs objectifs et finalement le sens qu’ils donnaient à leur vie, ne seraient-ils pas des jalons, nous indiquant les pistes à suivre pour relever les défis auxquels notre société moderne doit faire face ?
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