Le labyrinthe, en tant que construction et en tant que symbole, se retrouve dans de nombreuses traditions culturelles. Comme l’explique Umberto Eco (auteur de la préface du catalogue de l’exposition), cette figure fascine l’humanité depuis des milliers d’années car elle représente un aspect de la condition humaine : ces innombrables situations dans lesquelles il est facile d’entrer mais beaucoup plus difficile de sortir.
Maquette du Labyrinthe d'Arkville (Michael Ayrton, 1968)
Courtesy Jacob E. Nyenhuis, Michigan Voir et essayer les labyrinthes
L’exposition établit une distinction nette entre les labyrinthes à chemin unique et les dédales, labyrinthes offrant plusieurs choix de parcours, et fait porter la réflexion sur la signification et les pratiques actuelles autour de ces figures. Elle comprend une série d’espaces avec des œuvres de forme, d’auteur, de provenance et d’époque très variés : pièces archéologiques, gravures, photographies, cartes, maquettes, ainsi que des créations audiovisuelles interactives. Une structure ombragée a été créée dans la cour du Pati de les Dones, dessinant au sol un labyrinthe rectangulaire. Cette structure est suspendue au-dessus des arcs de l’entrée et possède un système de câbles soutenant des éléments qui forment le dessin du labyrinthe. Les ombres projetées par cette structure sur le sol et les murs de la cour définissent un labyrinthe qui change avec la position du soleil, et que les visiteurs peuvent observer et parcourir.
Une figure classique : le labyrinthe à chemin unique
Respectant leur objet (le chemin le plus long sur la plus petite surface), l’espace consacré au labyrinthe à chemin unique est compliqué mais ne possède qu’une seule issue. La distinction est établie dès le début entre les labyrinthes conceptuels, dessinés sur la pierre ou le papier, que nous pouvons suivre visuellement ou avec le doigt, et les labyrinthes dans lesquels nous pouvons entrer physiquement et que nous pouvons parcourir. Cette section comprend des gravures sur pierre, le labyrinthe crétois représenté sur des monnaies et de la céramique grecque, des mosaïques romaines, des labyrinthes provenant de cathédrales gothiques, conçus comme des memorials, apparaissant sur des fac-similés de manuscrits médiévaux et d’ouvrages du XVIe au XIXe siècle. Elle présente aussi le travail d’artistes contemporains comme Robert Morris, Terry Fox et Richard Long, qui ont fait du labyrinthe une source d’inspiration. Cet espace s’achève avec une pièce consacrée à la figure mythique du Minotaure et à la relation entre labyrinthe et danse.
Labyrinthe Circulaire. c. 200 a. C. Mosaico. Musée Romain d'Avenches, Suisse Du labyrinthe au dédale
La partie suivante analyse des questions comme celle de l’inutilité du fil d’Ariane dans un labyrinthe à chemin unique. Elle s’attache aussi à Giovanni Fontana (XVe s.), le créateur des premiers dédales, qui offrent le choix entre plusieurs chemins et embranchements et la possibilité de se perdre dans différents culs-de-sac. Le dédale impose d’avoir un fil d’Ariane pour trouver la sortie, comme une mémoire externe nous aidant à retrouver notre chemin vers l’entrée. Une pièce analyse les rapports entre labyrinthe et mémoire, avec une fourmilière pour aborder la question du côté des sciences naturelles. L’entrée se concentre sur ces labyrinthes de haies, si populaires dans les jardins aristocratiques d’Europe, du XVIe au XVIIIe siècle. Le tracé ouvre sur différentes chambres, consacrées à des lieux existants (le labyrinthe de Versailles), à des créateurs (écrivains, architectes ou artistes : Borges, Randoll Coate, Patrick Ireland, Michael Ayrton, Friedrich Dürrenmatt, Saul Steinberg, etc), dont l’œuvre aborde le thème du labyrinthe. Enfin, cet espace comprend aussi un labyrinthe de miroirs et une installation audiovisuelle qui explore le rôle du labyrinthe au cinéma.
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