La nouvelle exposition de la Fondation Martin Bodmer invite à suivre le parcours de l’art de guérir d’un triple point de vue : historique, scientifique et artistique. De la mythologie jusqu’aux conceptions du XVIIe siècle, la trame du savoir et du savoir-faire se tisse au contact d’influences très diverses. Entre continuité et rupture, progrès et échecs, chaque époque, par sa contribution aux soins du corps et à la préservation de la vie, s’est révélée créative.
Quatre années d’enquête
C’est à une découverte des origines de l’art médical que le grand public est convié, ainsi que les médecins et les scientifiques. La pratique, l’expérience, l’observation constituent une science, mais elles ont aussi leur répondant dans l’art, la philosophie et la littérature. La médecine de notre temps peut s’enrichir de son histoire et de sa diversité. Grâce au travail de quatre années du Dr Gérald d’Andiran, commissaire scientifique de l’exposition, la Fondation Martin Bodmer a pu associer à ce projet trente-cinq institutions suisses et internationales, et sept collectionneurs privés. 250 œuvres sont ainsi présentées; quatre-vingts d’entre elles pour la première fois en Suisse dont une vingtaine n’avaient jamais été prêtées.
Entre eau primordiale et mélancolie
La visite de l’exposition permet de découvrir aussi bien le réel que l’imaginaire de l’art de soigner. Elle conduit de l’Antiquité aux Temps Modernes, en suivant d’abord, dans sa première partie, la chronologie : Mésopotamie, Egypte, Grèce, autour d’Hippocrate, Rome, autour de Galien, puis l’Orient perse, arabe, nestorien. Le Moyen Âge ensuite, avec les encyclopédies qui recueillent la tradition, avec l’alchimie, reçue du monde arabe, les vertus de l’eau primordiale, la conception de l’homme zodiacal, mais aussi avec la naissance des hôpitaux, la médecine populaire, l’attention portée à l’âme et au corps, la mélancolie, les images de la mort et l’art de mourir, en repartant de l’Egypte, viennent clore la première section.
Barthélemy l’Anglais (c. 1190 – 1272), Liber de proprietatibus rerum,, XVe siècle (c. 1445 – 1450) ©Bibliothèque nationale de France, Paris Harvey et la naissance de la médecine moderne
La seconde partie de l’exposition présente la pharmacopée tirée des herbiers grecs, latins et médiévaux. En faisant le tour, on aborde la question du diagnostic et du pronostic, par l’examen du sang et des urines, et la lecture des astres. La chirurgie forme l’autre grand volet de cette partie qui se prolonge avec les vitrines consacrées à l’apparition des grands fléaux. Enfin la dernière partie aborde les fondements de la médecine moderne que l’on doit aux grandes figures de la Renaissance, Fracastor pour l’infectiologie, Vésale pour l’anatomie, Fernel pour la physiologie et la pathologie, Paré pour la chirurgie, Paracelse pour la chimie médicale. Elle s’achève avec William Harvey, la circulation du sang et la naissance du rationalisme médical au 17e siècle.
PUBLICATIONS :
Catalogue La médecine ancienne, du corps aux étoiles. Couverture cartonnée, 592 pages, 450 reproductions photographiques, 100 contributeurs
scientifiques.
• Edition en français : Fondation Martin Bodmer (Cologny) - Presses universitaires de France (Paris)
• Edition en anglais : Fondation Martin Bodmer (Cologny) - Schwabe A.G. (Bâle)
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