La ville d’Istanbul est installée au débouché de la Corne d’Or sur le détroit du Bosphore entre Europe et Asie, une position géostratégique majeure. Elle est ici décrite sous l’angle de la généalogie des formes urbaines, en relation avec les grandes périodes historiques.
L’Antiquité et les débuts de l’Empire byzantin en ont défini les grands tracés et les limites (avant l’étalement récent). Les Ottomans ont ponctué le site avec de grands équipements monumentaux. Le XIXe siècle a rationalisé le tissu par des lotissements quadrillés, tandis qu’Henri Prost a mis en place dans les années 1930 les grandes voies modernes avec lesquelles la ville fonctionne toujours. Sans doute, la perte de son statut de capitale du pays au profit d’Ankara lors de la proclamation de la république de Turquie en 1923 (décision d’Atatürk) et le repli sur soi du bloc soviétique ont-ils valu à Istanbul une période de relative stagnation.
Mais, depuis trois décennies, elle a retrouvé son dynamisme commercial et a connu un développement fulgurant, s’étalant toujours plus loin sur les deux rives du Bosphore, dorénavant bien au-delà des rubans côtiers. Depuis l’écroulement du bloc soviétique, la ville s’est considérablement agrandie, passant de 3,6 millions d’habitants en 1975 à 13 millions aujourd’hui. Tout récemment, les nombreux programmes lancés dans le cadre de la désignation d’Istanbul comme capitale européenne de la culture 2010 ont contribué à remettre la première ville turque sous les feux de la rampe.
Un guide de promenades architecturales complète l’ouvrage.
LES AUTEURS
Né à Sarlat en 1942, Alain Borie est architecte, ancien professeur d’architecture à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Malaquais et chercheur associé à l’Ipraus (Institut Parisien de Recherche : Architecture, Urbanistique, Société). Il a encadré l’atelier Turquie entre 1984 et 2007, a été responsable de la recherche BRA (Bureau de la recherche architecturale, Ministère de la Culture) sur l’occidentalisation d’Istanbul au XIXe siècle (École d’architecture de Paris-La Défense) et écrit de nombreux articles sur l’architecture ottomane.
Né à Charenton en 1945, Pierre Pinon est architecte et historien de l’art. Professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Paris-Belleville, chercheur associé à l’Ipraus et à l’INHA (Institut national d’histoire de l’art), il a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme. Il a été récemment commissaire, à Istanbul, de deux expositions sur l’architecte-archéologue Albert Gabriel et sur l’architecte-urbaniste Henri Prost.
Achetez ce livre à la Librairie du Moniteur
|