Le Musée départemental de l’Oise a lancé son grand projet de chantier des collections. D’une durée de trois ans, il prépare les objets à être installés dans les réserves externalisées que le Conseil général de l’Oise fait construire. Durant cette période, les thématiques des expositions mettront en valeur les nombreuses pièces non accessibles au public depuis plusieurs années tout en préfigurant les futures salles permanentes du nouveau musée. L’exposition Enrichir, restaurer, conserver offre au visiteur un autre regard sur deux activités majeures du musée : l’acquisition d’œuvres et la restauration des collections. Cet éclairage se fait à travers une sélection d’œuvres acquises depuis une décennie, présentées par thématiques.
Jean-Baptiste Corot (1796-1875), Le château de Pierrefonds, 1822-23, huile sur toile, H. 19 cm,
l. 24,5 cm. Inv. 2009.3.1 © Jean-Louis Bouché, 2010 – Musée départemental de l’Oise Paysage et histoire
Dans la première salle sont réunies des œuvres restaurées, tableaux (peintures et cadres), sculptures, objets d’art, de différentes périodes. Des résultats souvent spectaculaires sont mis en évidence grâce à une documentation « avant-après ». Au total, est proposée au public une sélection d’environ quatre-vingt-dix œuvres pour témoigner de la vitalité d’une collection à redécouvrir qui se distingue par de grands ensembles phares à résonance nationale et internationale, mêlant le plus possible les arts entre eux. Pour le XIXe siècle, sont notamment évoqués le genre du paysage (Corot, Dahl, Van den Abeele), le renouveau de la peinture religieuse (Delaroche, Bénouville, Landelle, Thomas Couture), l’orientalisme avec Decamps, le genre historique par Dedreux.
Les avant-gardes du XXe siècle
Pour la fin du siècle et la Belle Epoque, la sélection inclut le décorateur Pierre-Victor Galland (legs Klaus Otto-Preis), les créateurs Art nouveau Gustave Serrurier-Bovy et Auguste Delaherche pour les arts décoratifs de la période, les sculpteurs Blondat, Récipon. L’entre-deux-guerres est particulièrement riche de nouveaux apports : un décor d’André Maire, un grand paysage mystique de Georges Leroux, une composition animalière de Paul Jouve, des sculptures décoratives de Paul Lagriffoul, Henry Arnold, la tradition du paysage à travers le prisme nabi, de Maurice Denis à Henri de Maistre. Si la figuration persiste encore pour les indépendants Sébastien, Mazo, et Harburger, l’art abstrait s’impose après la dernière guerre, grâce à la collection Allemand (Ascain, Aguerro, Mercier, Descombin) et le récent don d’une superbe toile de Léon Zack.
Michel II Bourdin (attribué à), vers 1580-1640, Monument funéraire de Charles de Fresnoy (1573-1624), marbre blanc © Jean-Louis Bouché, 2010 – Musée départemental de l’Oise Chefs-d’œuvre locaux
La création liée au territoire isarien est également présente grâce aux achats exceptionnels des sculptures sur bois attribuables à un atelier de Beauvais, la Vierge au croissant et la sainte Marie-Madeleine, du premier quart du XVIe siècle, l’impressionnant priant de Charles de Fresnoy, attribué à l’entourage de Michel Bourdin II, (grand atelier parisien de sculpture funéraire au XVIIe siècle), monument autrefois conservé dans une église de l’Oise. Dans le domaine de l’art ancien, les dépôts des communes, obtenus grâce à la conservation des objets d’art de l’Oise, complète heureusement des séries assez lacunaires : L’Annonciation d’Allonne (XIVe siècle), le bras reliquaire de Therdonne (XVIe s) ou la Sainte Famille de Claude Vignon de Bouconvillers.
|