Portraits mondains
BARCELONE – La Belle Epoque ? Ces années tourbillonnantes, avant le cataclysme de la Première Guerre mondiale. On danse, on boit, on s’habille somptueusement, on fonce en Bugatti, on va aux bains de mer… De ces années, on a plutôt retenu la naissance du cubisme, avec Picasso et Braque ou, les premiers pas du futurisme, sous la tutelle de Marinetti, voire le surréalisme. En réalité, il existait à l’ombre de ces mouvements d’autres courants bien plus appréciés, comme celui de la peinture mondaine. Le rôle des artistes exposés au Caixa Forum était voisin de celui que jouent aujourd’hui les magazines Gala, Voici ou Points de vue : donner une image idéale, appétissante, racée des people. C’est à partir des meilleurs interprètes qu’a été composé le choix exposé : de Sorolla à Toulouse-Lautrec, de Steinlen à Sargent et Serov, on navigue parmi quelques-uns des grands interprètes du portrait au XXe siècle.
• Retratos de la Belle Epoque au Caixa Forum, du 20 juillet au 9 octobre 2011.
Barcelone
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Dernières nouvelles de Pologne
BRUXELLES – Où en est l’art contemporain polonais ? C’est ce que propose d’étudier Bozar, à l’occasion des six mois de présidence polonaise de l’Union européenne (à partir du 1er juillet 2011). Si les performances loufoques de Pawel Althamer ou les sculptures de Miroslaw Balka (qui a fait l’objet d’une exposition au Turbine Hall de la Tate Modern en 2009) sont connues en dehors des frontières, il n’en va pas de même pour l’essentiel de la scène artistique, qui a vécu plusieurs bouleversements en deux décennies, de la chute du communisme à l’entrée dans l’Europe. Sous l’égide des grands Bruno Schulz et Tadeusz Kantor, beaucoup des artistes exposés (Maciej Kurak, Marcin Maciejowski, etc.) jouent de l’ironie et de l’absurde. Preuve que les nouvelles pratiques sont aussi à l’honneur du côté de Varsovie et Lodz, le graffiteur Mariusz Waras a créé une fresque pour l’occasion.
• The Power of Fantasy à Bozar jusqu’au 18 septembre 2011
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Antonio López, une si longue absence
MADRID – Antonio López (né en 1936) est la grande attraction de l’été : l’exposition que lui consacre le musée Thyssen-Bornemisza clôt seize ans d’attente. Considéré comme le dernier grand peintre réaliste espagnol, López tire ses sujets du quotidien le plus banal : un réfrigérateur, une salle de bains, un terrain vague, un cognassier dans le jardin. Capable de planter son chevalet pendant des jours sur la Gran Vía, il a réalisé des paysages urbains d’une densité rare et d’un coloris délicat (il fut pendant les années soixante responsable de la préparation des couleurs à l’académie de San Fernando, à Madrid). On lui doit aussi des sculptures – dont un couple nu qui avait beaucoup fait gloser lors de sa présentation dans sa précédente rétrospecive au Reina Sofía et qui lui a demandé des décennies de travail et de repentirs (1968-1994). Près de 200 œuvres sont présentées, couvrant un demi-siècle d’activité.
• Antonio López au musée Thyssen-Bornemisza, du 28 juin au 25 septembre 2011.
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Le club des saints
LONDRES – Au Moyen Age, au même titre que le sel, la soie ou l’alun, les reliques religieuses étaient l’un des commerces les plus lucratifs. Censés protéger contre d’innombrables maux et donner du prestige à leurs possesseurs, ces ossements de saints, ces épines de la couronne du Christ, voire ces gouttes de lait de la Vierge, appelaient des reliquaires élaborés, parfois véritables chefs-d’œuvre d’orfèvrerie à l’image de celui de saint Baudime, qui quitte exceptionnellement Saint-Nectaire. Le British Museum en a réuni un large choix, comprenant ceux de saint Marc (à Venise) et de saint Thomas Becket (à Canterbury). L’appétit médiéval pour ces viatiques eut pour conséquence une multiplication inédite : certains saints populaires étaient dotés de plusieurs bras ou d’une dentition nombreuse, éparpillés à travers toute l’Europe…
• Treasures of heaven au British Museum, du 23 juin au 9 octobre 2011.
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Monet, le retour
MARTIGNY - Monet a été l’un des blockbusters de l’année 2011 en attirant plus de 900 000 visiteurs au Grand Palais à Paris. Le couvert est remis en Suisse, à la fondation Gianadda, avec une sélection également ambitieuse : 170 tableaux qui seront montrés à côté de la collection d’estampes japonaises de l’artiste. Si le musée Marmottan concède de nombreux prêts, le déplacement vaudra surtout pour la sélection d’œuvres provenant de collections suisses, publiques (comme le Kunstmuseum de Berne) et privées (comme la fondation Buhrle). Certaines peintures, issues de collections particulières, n’ont pas été montrées depuis le vivant de l’artiste.
• Monet au musée Marmottan et dans les collections suisses à la fondation Gianadda, du 17 juin au 20 novembre 2011.
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Tous les Paris d’Atget
MADRID – C’est le mémorialiste le plus célèbre du vieux Paris, de ses ruelles, de ses quais, de ses passants, de ses petits métiers – fleuriste, cocher, joueur d’orgue de Barbarie. Pourtant, les œuvres d’Eugène Atget (1857-1927) ont été à deux doigts de disparaître. Après sa mort, il fallut l’intérêt de photographes américains, en particulier de Man Ray et surtout de son assistante Berenice Abbott, qui sauva une partie de son fonds en l’emportant aux Etats-Unis, pour le ressusciter. L’exposition madrilène, qui inaugure une itinérance internationale, présente, une sélection d’images du photographe, prises entre 1898 et 1923 : la Seine, les jardins, les intérieurs sont passés en revue sans oublier, évidemment, les fortif’, cette « zone » où habitaient chiffonniers et autres déclassés.
• Eugène Atget, el viejo París à la fondation Mapfre, du 27 mai au 27 août 2011. L’exposition sera ensuite présentée à Rotterdam, Paris (en avril 2012) et Sydney.
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Les belles femmes de Makart
VIENNE – Il fut aussi célèbre autrefois qu’il est inconnu aujourd’hui : cette exposition consacrée à Hans Makart (1840-1884) devrait réinscrire le peintre dans la géographie de l’art du XIXe siècle. Adepte de grandes compositions, comme Bougereau ou Munkacsi (parfois dans des formats étranges, pour entourer des portes d’appartements somptueux), Makart sut assouvir le goût de ses contemporains pour des évocations historiques et mythologiques pleines de couleur et où les muses ne rechignent pas au déshabillé (on peut le voir de façon éclatante dans la série sur les Cinq Sens). Attiré jeune à la cour de Vienne, lorsqu’elle brillait des éclats de Sissi, il brilla aussi dans le portrait féminin (Sarah Bernhardt compta parmi ses modèles) et sut donner une interprétation visuelle convaincante des opéras de Wagner. Et le fait qu’il ait marqué Klimt devrait suffire à asseoir de nouveau sa notoriété…
• Hans Makart au Belvédère, du 9 juin au 9 octobre 2011
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Révolution russe en 3D
MADRID – Les années qui précèdent et qui suivent la Révolution sont en Russie d’une créativité unique : rayonnisme, suprématisme, constructivisme sapent les fondements de l’art classique et font apparaître des artistes comme Malevitch, Lissitsky, Tatlin, Rodchenko ou Gontcharova. Les liens entre art et architecture sont plus forts qu’ils ne l’ont jamais été : on crée des bâtiments éloignés de l’«esthétique bourgeoise», où les formes pures sont privilégiées. Les photographies de l’époque, les grandes maquettes récentes (le monument à la IIIe Internationale par Tatlin, le club Roussakov et sa propre maison, par Melnikov) le prouvent ici en dialoguant avec les tableaux et les dessins. C’est encore une fois la collection Costakis, réunie dans les années 1960 par un attaché d’ambassade avisé à Moscou, qui sert de socle à cet accrochage. Présentée de façon permanente à Thessalonique, elle comprend les noms les plus fameux de ces décennies. Son fonds est complété par des prêts du musée d’Architecture de Moscou, l’objectif étant de montrer que changer le monde, à l’époque, passait autant par l’architecture que par l’art.
• Construir la revolución, arte y arquitectura en Rusia 1915-1935 au Caixa Forum, jusqu’au 18 septembre 2011.
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L’Italie d’Ileana
VENISE – Elle est aujourd’hui moins connue que son ex-mari Leo Castelli mais Ileana Sonnabend (1914-2007) a été, autant que lui, l’une des grandes figures du monde de l’art du XXe siècle. Beauté roumaine, héritière d’une grande dynastie industrielle, Ileana Schapira (elle prendra le nom de son deuxième mari, Michael Sonnabend) lie son destin au jeune cadre des assurances Generali, en mission à Bucarest à la veille de la Seconde Guerre mondiale. C’est aux Etats-Unis que les deux se révèleront comme marchands et collectionneurs d’exception. L’exposition mise sur pied dans le sanctuaire d’une autre femme d’exception – Peggy Guggenheim – se lit comme un who’s who des grands courants, des avant-garde des années cinquante jusqu’aux plus récents, de Rauschenberg à Lichtenstein, des époux Becher à Jeff Koons. Mais elle veut surtout illustrer les liens d’Ileana Sonnabend avec l’Italie, qui s’incarnent aussi bien dans l’Arte povera (Kounellis, Merz, Pistoletto) que dans les déchirures de Fontana ou les décollages de Mimmo Rotella.
• Ileana Sonnabend, an Italian Portrait à la Peggy Guggenheim Collection, du 29 mai au 2 octobre 2011.
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Relire la newsletter d'artaujourdhui.info du 26 mai 2011
L’artiste, ce héros
TURIN – Quelle est la signification du mot « héros » aujourd’hui ? Après le musée Thyssen-Bornemisza de Madrid, qui dédie une exposition aux « Héroïnes » de l’art et dans l’art, d’Artemisia Gentileschi à Frida Kahlo, la Galleria d’Arte Moderna de Turin remet le couvert au masculin. « Eroi » tente de démontrer que l’héroïsme individuel, « classique », sous forme d’actions d’éclat, n’est plus de mise. Immédiatement récupéré par la télévision et les talk-show, il est devenu vulgaire pâture à médias. Le véritable héroïsme serait plutôt la recherche patiente, solitaire, de nouvelles formes de vie en société, et la résistance au système de communication global, au formatage de la pensée. C’est dans cette optique que sont réunis des créateurs comme Abramovic, Boltanski, Kieffer, Nitsch, Baselitz, Vezzoli, avec des dessins, tableaux voire installations montées spécialement pour l’exposition.
• Eroi à la Galleria d’Arte Moderne, du 19 mai au 9 octobre 2011
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Relire la newsletter d'artaujourdhui.info du 19 mai 2011
Serra retrouve Brancusi
BÂLE – En 1965, un jeune artiste américain de 26 ans reçoit l’une des influences fondamentales de sa carrière lors d’un voyage d’études à Paris, en fréquentant l’atelier d’un artiste des avant-gardes historiques. Un demi-siècle plus tard, la rencontre est remise en scène et actualisée. Le néophyte de 1965 est aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands sculpteurs en activité : c’est Richard Serra, présent avec des œuvres qui couvrent toute sa carrière (sur papier, en caoutchouc, en acier). Le modèle révéré, c’est Constantin Brancusi, mort depuis longtemps, mais qui continue sa marche vers le pinacle des artistes-icônes : ses œuvres atteignent aux enchères des sommes que le vagabond roumain (il fit à pied le voyage de Bucarest jusqu’à Paris) n’aurait jamais imaginées (26 millions € pour Madame L.R. à la vente Bergé Saint Laurent de 2009). La confrontation, en un trentaine d’œuvres, montre ce que le second doit à l’autre et combien l’inspiration peut être créatrice, stimulante, et non plagiat.
• Constantin Brancusi et Richard Serra à la fondation Beyeler du 22 mai au 4 septembre 2011. L’exposition sera ensuite présentée au musée Guggenheim de Bilbao, du 8 octobre 2011 au 15 avril 2012.
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Gros plan sur la collection Economou
Plongée dans une crise profonde, la Grèce se raccroche à la culture. On restaure actuellement les angles nord du Parthénon tandis que le musée de l’Acropole, dessiné par Bernard Tschumi, s’avère un succès : il a reçu près de 1,5 million de visiteurs en 2010. Et le jour où les émissions de France Culture se délocalisaient complètement à Athènes, le 5 mai 2011, on dévoilait dans la dernière institution culturelle en date – une ancienne manufacture de soie restaurée dans le quartier de Céramique – la collection privée de l’armateur George Economou. Ce fils de bonne famille, né en 1951, a monté une colossale affaire de trading maritime, Cardiff Maritime, qui fait de lui l’un des hommes les plus riches du pays. Il collectionne depuis une vingtaine d’années et l’on trouve parmi ses 3000 œuvres des toiles et des dessins de Schiele, Dufy, Nolde, Metzinger, Brauner, Miro, Delvaux, Hockney ou Tsingos… La sélection est alléchante mais le plus beau est encore caché dans les réserves, avec un fonds méconnus d’artistes de la Sécession et de l’expressionnisme allemand et autrichien. Quant à la totalité de l’œuvre graphique d’Otto Dix, une acquisition récente (524 feuilles !), elle va être prêtée à long terme à une institution de Munich. « Je pense à un musée permanent », explique le collectionneur. « Cela pourrait être à Athènes mais aussi à Berlin, Vienne, Londres, New York ou Paris. » En bon homme d’affaires, il promet une décision rapide…
• La collection Economou est présentée à la Galerie municipale d’Athènes (bâtiment Metaxourgeio, angles Leonidou et Milerou), du 6 mai au 2 octobre 2011.
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Relire la newsletter d'artaujourdhui.info du 12 mai 2011
Initiation au Gabon
GENÈVE – L’une des pièces exposées a fait parler d’elle depuis longtemps. Elle appartint à Tristan Tzara avant d’être exposée par le galeriste Charles Ratton, pionnier des « arts premiers » au début des années trente, puis au Metropolitan Museum of Art, marquant l’adoubement de l’art « nègre ». Il s’agit d’un masque kwele, aux traits traditionnels en forme de cœur, recouvert de peinture blanche. Autour de ce « monument », l’exposition rassemble des masques, des figurines et des reliquaires d’autres cultures voisines – celles des Fang, des Vuvi, des Mbete – pour dessiner le portrait d’un art propre au Gabon, qu’il est devenu aujourd’hui si difficile de découvrir sur place.
• Art ancestral du Gabon au musée Barbier-Mueller, du 9 mai au 2011 au 15 janvier 2012.
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Miró retrouve Londres
LONDRES – On se souvient de la rétrospective Miró au Grand Palais en 1974 ou de celle de la fondation Maeght en 1990. La Tate Modern a décidé de se mesurer à son tour à l’une des grandes figures de l’art du XXe siècle. La réunion d’œuvres est très complète, provenant de grandes collections à travers le monde et, évidemment, de la fondation Miró de Barcelone et Majorque. On verra aussi bien la Ferme (1921), peint pendant les années de misère à Paris et que Hemingway aurait gagné d’un coup de dés, que Mai 68, réalisé alors que l’artiste de 75 ans, désormais embaumé par le régime, prenait le parti des étudiants dans leur exigence de liberté. Présentant 160 œuvres réalisées sur une période de six décennies, première rétrospective de cette ampleur sur le sol anglais depuis 1964 (également à la Tate), elle prend comme fil conducteur la dimension politique d’un artiste qui est resté rebelle aux idéologies jusqu’à sa mort en 1983.
• Miró à la Tate Modern du 14 avril au 11 septembre 2011
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Dernières nouvelles d’Alexandre le Grand
OXFORD - Peut-on encore découvrir du neuf à propos de la dynastie macédonienne dont les héros ont vécu il y a plus de deux mille ans ? Oui, comme le prouve cette exposition qui rassemble quelque 500 pièces, dont beaucoup n’ont jamais été montrées au public. Elles ne proviennent pas d’antiques collections mais de fouilles réalisées dans les trois dernières décennies à Vergina, l’ancienne Aegae, la ville de Thrace qui fut le siège de la famille. C’est la découverte du tombeau du roi Philippe II et de son petit-fils Alexandre IV (fils d’Alexandre le Grand) par l’archéologue Manolis Andronikos en 1977 qui a lancé une campagne pleine de succès : d’autres tombes, notamment de femmes, ont été mises au jour jusqu’à ces dernières années. L’un des clous de l’exposition est d’ailleurs le trousseau d’or de la Dame d’Aegae, découvert en 1988 (pendentifs, broches, anneaux, etc). Têtes d’argile, bustes de marbre, fragments de boucliers en or, diadèmes et kouros en bronze complètent la démonstration.
• Heracles to Alexander the Great à l’Ashmolean Museum, du 7 avril au 29 août 2011.
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