Morceaux choisis pour présenter une œuvre polymorphe : celle d’Hélène Mugot, artiste de la lumière, qu’elle questionne dans tous ses sens : physique, scientifique, symbolique et mythique. Et c’est pour mieux la révéler qu’elle s’empare de techniques aussi diverses que la photographie, l’holographie, la vidéo et de matériaux tels que le verre, le cristal, les prismes optiques ou encore l’or, le bronze, l’inox…
Hélène Mugot, Mundus, mundus est, 2006 © Véronique Giraudier Un parcours : 1986-2006
L’exposition met l’accent sur un ensemble de pièces réalisées entre 1986 et 2006, qui entrent en résonance avec les collections du musée, notamment celles, précieuses, consacrées aux arts décoratifs anciens et contemporains. A la première date, 1986, correspond Icare, à la seconde, 2006, Mundus, mundus est. Cette installation se déploie comme un grand collier de perles en chute (boules à facettes de miroir), brisé et éclairé par des projecteurs directionnels à faisceaux très serrés qui réfléchissent la lumière dans tout l’espace en une pluie d’étoiles. Cinq manipulateurs, dans l’ombre de cinq des plus grosses boules, tels des Atlas sous leur astre, mettent en branle ce cosmos sur deux suites de séquences musicales. Cette œuvre, conçue pour la Chapelle de la Trinité à Lyon, est adaptée au musée, où elle est présentée dans une des salles des collections de peintures anciennes.
2011 : le musée Mandet magnifié
Y sont associées des œuvres récentes : Pour la gloire…, grande couronne de ceps de vigne de 2011 et Pas-Sage, installation pérenne réalisée en 2011 pour le musée, à l’occasion de l’ouverture de son nouveau département Design et arts décoratifs contemporains et inspirée de ses collections d’orfèvrerie. L’artiste explique ainsi sa démarche : « Considérant que les lieux extérieurs excluaient la lumière artificielle, trop faible pour concurrencer celle du ciel et pour affronter le noir absorbant de la pierre de Volvic dont sont constitués les façades et les sols, il ne restait donc qu’à faire avec la lumière du soleil et, par tous les temps, qu’elle soit directe ou diffuse, à la mettre en scène et à la réfléchir ! Comment ? Par des objets réfléchissants qui prédiraient en quelque sorte l’argenterie étincelante des aiguières, des coupes et des vases exposés dans le nouveau département du musée. Ne devant pas encombrer les espaces de passage, j’optai pour une ponctuation de petits miroirs de métal poli qui, scellés dans les murs et le plafond du vestibule, piègeraient les éclats de cette lumière solaire. »
Hélène Mugot, Icare, 1986 © Denis Farley De la religion à l’astrophysique
Ces sauts temporels rendent visible la continuité du travail d’Hélène Mugot que l’on doit traverser pour en goûter la poésie et la subtilité. Son œuvre est nourrie d’alluvions multiples, de la mythologie à l’histoire de l’art, en passant par l’astrophysique, les nouvelles technologies, la métaphysique ou la théologie. Cependant ces références, où les pistes se croisent, tiennent plus de l’évocation que de l’expression directe. Envoûtante, cette exposition entraîne le spectateur dans le monde d’une artiste qui ne se laisse pas enfermer dans une catégorie et pour qui l’élaboration et la perception de l’œuvre sont indissociables d’une réflexion sur le temps et l’espace et plus encore sur les moyens de s’en saisir.
PUBLICATIONS :
• ICARE ENCORE - Hélène Mugot - Œuvre - Morceaux choisis, 144 pages, 120 illustrations noir et blanc et couleurs. Edition Médiafix - Clermont-Ferrand - 2011
Couverture souple : 22 € . Couverture cartonnée : 29 €.
• Livres de tête dans un étui comprenant chacun un bijou différent créé par Hélène Mugot et représentant les 12 lunes de l'oeuvre L'Une. Prix : 800 €. Edition Art 3-Galerie Plessis, 1 rue Affre - 44000 Nantes E-mail : contact@plessis-art3.com
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