L’Historial présente la première rétrospective des œuvres de Pierre Buraglio sur le thème de la guerre. Elle regroupe en complément de quelques travaux anciens de l’artiste, ses créations nouvelles et inédites réalisées en contact avec la collection de l’Historial de la Grande Guerre lors de sa résidence au musée en 2011. Dans une seconde partie, carte blanche a été donnée à Pierre Buraglio pour exposer une sélection de dessins du musée choisis d’après ses coups de cœur. Pierre Buraglio, la guerre intime est l’une des 40 expositions réalisées dans le cadre le programme « Dessiner-Tracer », qui envisage le dessin dans tous ses états : artistique, scientifique, éducatif et ludique.
Alexandre Zinoview, Carte d'état-major, 1916, dessins à la gouache et vernis, 22.3 x 25.2 cm Des souvenirs personnels
Pierre Buraglio est un artiste de renommée internationale, dont l’art engagé vise à revisiter l’Histoire. Né en 1939, il a été marqué par la Seconde Guerre mondiale et les récits familiaux sur la Grande Guerre. Aussi, il s’intéresse de près aux guerres depuis plusieurs années, tant à travers les souvenirs de sa petite enfance en 1939-1945, que les silhouettes des blockhaus sur les plages de l’Atlantique, le personnage de Birdy du film d’Alan Parker. Les violences des conflits n’ont cessé de le révolter et de l’inspirer. En 2004, il avait réalisé des séries d’estampes, J1, d’après ses mémoires familiales et personnelles («J1» désigne les coupons de rationnement pour les plus jeunes enfants - catégorie J1 - pendant la Seconde Guerre mondiale).
Buraglio et les artistes-soldats
Lors de sa résidence à l’Historial de la Grande Guerre en 2011, la découverte du musée et de ses collections a ravivé en lui des souvenirs personnels et enfouis. Découpées ou réunies, les silhouettes d’objets de guerre dessinés sur différents supports se mêlent à des symboles : la Croix Rouge, des initiales K la lettre K pour Karl Liebknecht, et la lettre R pour Rosa Luxembourg… Il a ainsi créé une vingtaine d’œuvres, dont une série d’estampes autour de Rosa et Karl, telle une variation sur un même thème. L’exposition présente parallèlement environ 60 dessins du fonds graphique de l’Historial retenus selon les coups de cœur de Pierre Buraglio : dessins d’artistes-soldats, célèbres ou non, croquis exécutés sur le front ou à l’arrière… Tous ont suscité en lui un regard à la fois critique et passionné. La présentation des dessins de 1914-1918 en vis-à-vis de l’œuvre créée, révèle l’art de Pierre Buraglio en une expression riche et nouvelle, un regard libre face à l’Histoire. « «La présente sélection, tout le fonds de l’Historial de la Grande Guerre infirment Malraux, soutenant dans Les Voix du silence que la guerre de 14-18 n’aurait produit que des guitares…» écrit Buraglio.
Entre l’art et la politique
Dans son œuvre du début des années 1960 à aujourd’hui, Pierre Buraglio passe sans cesse de l’abstraction à la figuration, en pratiquant de façon abondante le dessin et l’estampe. En 1959, il entre à l’École Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris et en 1961 participe au Salon de la Jeune Peinture. Dans les années 1960, il développe des pratiques plastiques originales comme les «Recouvrements», «Agrafages», «Camouflages». Entre 1969 et 1974, il cesse de peindre pour se consacrer à une activité politique militante pour recommencer à peindre en 1974, avec les châssis, cadres et fenêtre. A partir de 1978, il revient à une pratique figurative du dessin avec les «Dessins d’après…». Il expose régulièrement en France et à l’étranger.
PUBLICATION :
• Catalogue d’exposition : Buraglio, la guerre intime. Dessiner-Tracer. Amiens : Association générale des Conservateurs des collections publiques de France, section fédérée de Picardie, 2011, 80 pages couleur, 50 illustrations, 12 €.
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