L’exposition a pour ambition de mettre en valeur un aspect particulier des riches et originales collections d’arts graphiques du musée départemental de l’Oise : le dessin décoratif. En exergue est présenté un dessin inédit, récemment acquis du dernier grand peintre d’histoire : Thomas Couture. Il introduit la question du rôle du dessin, construction intellectuelle à grandeur de main, dans la succession des étapes de maturation d’une œuvre monumentale comme L’enrôlement des volontaires de 1792, toile inachevée de quarante-cinq mètres carrés, dépôt de l’Etat au musée, célébrant l’unité du peuple de France face à la patrie en danger.
 Edward Burne-Jones (1833-1898), projets de vitrail pour une verrière de l’église Saint-Derniol d’Hawardan (Angleterre) réalisés par la maison Morris and Company (1897-1898). Figure d’ange à la couronne d’épines, pastel sur papier brun, H. 68,5 x L. 54. © Beauvais, Musée départemental de l’Oise.
L’art décoratif du Second Empire à l’orée des années 1950, est l’orientation la plus originale des collections du Musée départemental de l’Oise. Au sein de ces œuvres, les dessins préparatoires de grands décors évoquent la fièvre décorative qui saisit les édiles, les mécènes et le public pendant cette période, pour la plus grande gloire des artistes : le décor est partout, pour séduire, édifier et instruire. L’Envers du décor : De Burne-Jones à Cappiello offre au public la rare opportunité de découvrir ces œuvres délicates dont les exigences de conservation ne permettent que des présentations ponctuelles. Une sélection de trente études de vingt artistes différents balaie le champ du dessin décoratif, en parfaite cohérence avec la collection permanente du musée, qui fait la part belle au monumental. Le parcours clair et bien documenté de l’exposition permet en outre une approche facilitée du dessin décoratif, étape indispensable à la réalisation finale, que ce soit une peinture, un vitrail ou une tapisserie.
De Couture à Favier
Les principaux artistes présentés sont : Thomas Couture, Luc-Olivier Merson, Sir Edward Burne-Jones, Albert Besnard, Maurice Denis, Louis Billotey, Robert Pougheon, Jacques Gruber, Leonetto Cappiello, Alfred Courmes. En pertinence avec les dessins classiques présentés, l’artiste français Philippe Favier a réalisé spécialement pour l’exposition une œuvre de grand format, sous le titre énigmatique Loin de Luçon. Elle démontre avec force la vitalité de sa pratique très inventive du dessin, dans le contexte de l’art décoratif. A partir de février 2012, l’exposition se prolongera par la présentation d’une sélection d’œuvres graphiques du FRAC Picardie, spécialisé dans le dessin contemporain.
 Philippe Favier (Saint-Etienne, 1957), Loin de Luçon, 2011, découpage cloué sur plâtre. © Hervé Durand © ADAGP, Philippe Favier, 2011.
De Burne-Jones à Cappiello est l’une des 40 expositions réalisées d’octobre 2011 à octobre 2012 dans le cadre du programme Dessiner-Tracer conçu par l’Association des Conservateurs des Musées du Nord-Pas-de-Calais, en collaboration avec l’Association des Conservateurs de Picardie, le réseau des musées de l’Université Libre de Bruxelles, le musée de Namur, le FRAC Picardie, le réseau 50° nord et l’Université de Lille III. De la dimension patrimoniale à la création la plus contemporaine, Dessiner-Tracer, qui s’appuie sur l’inventaire des collections publiques de dessin, s’adresse à tous les publics avec des actions de médiation spécifiques (ateliers mobiles, édition d’un livret du petit visiteur, colloque)
PUBLICATIONS :
• De Burne Jones à Cappiello, l’envers du décor, catalogue. Coédité avec l’association des Conservateurs de Picardie, 80 p. 50 ill. en couleurs, 12 €.
• Loin de Luçon et l’Antiphonarium de Sottet, livre d’artiste à petit tirage de Philippe Favier, format leporello de 3m de long, Imprimerie du Pré battoir, 70 €.
• D’après Leonetto Cappiello, le salon des perroquets, estampe 14,5x24 cm, 4 couleurs, créée et réalisée par Stéphanie Mansy à l’occasion de l’exposition, 2011, 25 €.
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