C.G. JUNG, LE ROUGE ET LE NOIR

Un livre minutieusement calligraphié...

C. G. Jung a donné un sens nouveau à la « littérature universelle » chère à Goethe. Il faut chercher dans l’âme les ressorts de toute l’histoire de la pensée. Il en fit lui-même l’expérience onirique qu’il consigna dans une œuvre étrange, gardée longtemps secrète après la mort de son auteur, un livre qui ne semble pas de notre temps, mais dont l’entreprise marque notre époque, un livre minutieusement calligraphié sur parchemin, comme un vieux grimoire de magie, mais enluminé de visions oniriques, dans un style apparenté à l’Art nouveau, le Jugendstil du début du XXe siècle.

Un voyage au centre de l'âme humaine...

Cet ouvrage se présente à nous comme un voyage au centre de l’âme humaine, à l’égal du voyage d’Ulysse, depuis Homère jusqu’à Joyce, de l’Enfer de Dante et du Faust de Goethe, parce que l’esprit humain ne se laisse pas réduire à son activité consciente, et qu’une autre voix parle en nous. Cette force obscure est, pour C. G. Jung qui s’y aventura, l’ombre qui nous hante et parfois nous submerge.

L’exposition de la Fondation Martin Bodmer gravite autour de ce Livre rouge et des Livres noirs qui le précèdent. Elle présente aussi les grandes œuvres occidentales qui ont inspiré Jung, ses propres livres annotés, tirés de sa bibliothèque, les écrits de la Gnose et de l’Alchimie qu’il étudia en relation avec sa psychologie de l’Inconscient, les grands textes de l’Inde, du Tibet, du bouddhisme zen qu’il travailla avec les meilleurs savants de l’époque, et, pour finir, les manuscrits de ses livres majeurs où il cherchait à traduire les intuitions du Livre rouge.

Le Livre rouge, ou l’Inconscient à livre ouvert…