ALAIN PAUZIE
DE L’INUTILE AU SUBLIME
JUSQU'AU 20 OCTOBRE 2013
L'installation permet d’entrer dans un univers intime, constitué d’objets glanés dans les brocantes.
Alain Pauzié Les bons à riensA. Photo : Abbaye-école de Sorèze | ||
Alain Pauzié pose un regard d’ethnologue-archéologue sur ce qui constitue les dépotoirs de notre société, où les objets racontent les histoires de leurs propriétaires antérieurs et retrouvent une seconde raison d’être dans l’opération de récréation qu’il entreprend sur eux. Depuis plusieurs années, il développe et peaufine son « cabinet de merdiosités » où les objets, glanés aux puces et réinvestis, s’accumulent et prennent corps dans des boîtes, des mobiliers hétéroclites. Un bric-à-brac où s’ordonne pourtant une philosophie du monde, fondée sur l’humour et un amour porté aux choses et aux êtres. Ainsi se constitue un univers volé à l’enfance où les « bons à rien », petits galets anthropomorphes, font écho aux œuvres de son ami Sanfourche, récemment disparu. Il y a dans l’art d’Alain Pauzié une forme de nostalgie, mêlée à l’intemporel, une sorte de regret face aux métiers et aux traditions qui s’effacent. Et pourtant, malgré le temps qui passe, les gens se posent toujours les mêmes questions, d’une génération à l’autre, d’un siècle à l’autre et il importe de témoigner de cette permanence de la pensée. L’artiste est là pour aiguiser l’attention. Les objets deviennent les médiateurs de cette mission : Une cuillère devient objet cérémoniel, une selle de vélo, pièce totémique, par les incisions ou les dessins dont elles deviennent le support. L’écriture, véritable calligraphie tribale, sublime l’objet dans un nouveau langage, investit toutes les surfaces, de la houe à la truelle, en passant par les Barbie de plastique. Tout est support possible : Les os de bœuf gravés prennent des allures de colliers magiques. Ils côtoient des ceintures de cuir, devenues rouleaux de récits improbables, des semelles de chaussures striées et peintes dont les traces sont autant de comètes laissées dans un ciel incertain. Un couvercle de chaudron prend des allures de bouclier magique. Toute une dentelle de mémoire dans une atmosphère où l’on ne serait pas étonné de croiser Alain Pauzié, harnaché tel un soldat égaré d’une guerre des boutons. Tout cela rit et s’amuse en liberté, s’emberlificote dans le désordre joyeux d’une cabane de chaman qui refuserait de vieillir. Et c’est tant mieux. L’atelier d’Alain Pauzié évolue chaque jour, se surcharge d’objets nouveaux venus, en attente de scarifications, d’interventions divinatoires. Laissons-nous porter et écoutons les oracles : l’utopie d’Alain Pauzié connaîtra encore de très beaux jours… Une exposition à plusieurs voix : Alain Pauzié entreprend en 2012 une collaboration avec Nicolas Drouet, joaillier,pour imaginer à partir de ses objets dérisoires des rêves de bijoux. Cette rencontre a conduit le joaillier créateur à présenter 18 gouaches et aquarelles sublimant ces ciselures précieuses. « J'ai été particulièrement troublé par la technique du pointillisme d'Alain. Passer de l'œuvre d'Alain au bijou est l'une des premières expériences de ce type en France. Des photographies d’Hervé Desvaux croisent aussi l’art d’Alain Pauzié dans des coffrets intimes qui livrent une complicité contenue.
| ||
ABBAYE-ECOLE DE SOREZE
Rue St martin
BP 90025 81540 SOREZE INFORMATIONS : • Tél.: +33563508638 • Site: http://www.abbayeecoledesoreze.com • Fax: +33563508600 • E-mail : abbaye-ecole.soreze@cg81.fr HORAIRES ET JOURS D'OUVERTURE : Tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h en août et septembre. De 14h à 17h30 en octobre. PRIX D'ENTRÉE : 3€. L'exposition est comprise dans le parcours muséographique. CONTACTS : • Point accueil Tél.: +33563508638 abbaye-ecole.soreze@cg81.fr • Virginie Petit Tél.: +33563508638 aes.culture@orange.fr |