Le Ramayana, à l’instar du Mahabharata, est une grande épopée hindouiste classique de l’Inde, qui fait partie des monuments de la littérature mondiale. Sa première version fut compilée il y a plus de 2000 ans par le légendaire poète Valmiki. L’exposition fait découvrir un art de la miniature dans lequel l’artiste peintre indien révèle sa maîtrise dans la façon de représenter l’homme et la nature d’une manière unique.
Hanuman porte le mont Dron aux herbes Sanjivini. Style Raghogarh, Inde centrale, fin du XVIIIe siècle. Papier, 27,5 cm x 16,5 cm. Acc. No. 51.72/248 Une armée de singes
Le Ramayana fut écrit à l’origine en sanscrit. Il décrit, en sept livres (kanda) de 24.000 couplets (shloka), l’histoire du prince Rama et de son épouse Sita. Le héros de l’épopée est Rama, prince héritier d’Ayodhya, qui, à la suite d’une intrigue à la cour, doit s’exiler pendant 14 années dans la forêt en compagnie de sa femme Sita et de son demi-frère Lakshmana. La belle et vertueuse Sita est enlevée par ruse par Ravana, le roi des démons à dix têtes, qui habite sur l’île de Lanka (Sri Lanka). En compagnie de Lakshmana, Rama débute alors une quête longue et ardue à la recherche de son épouse tant aimée. Après bien des aventures et des épreuves difficiles, Rama finit par triompher de Ravana et libère sa femme Sita, avec l’aide de l’armée des singes, dirigée par le général des singes, Hanuman.
Une source majeure d’inspiration
Le Ramayana est une histoire de courage, de fidélité, d’amitié, d’amour et de justice. Il possède une profonde signification religieuse. Les Indiens considèrent Rama comme une divinité et le vénèrent encore aujourd’hui comme une des dix incarnations du dieu hindou Vishnu, qui prend plusieurs avatars pour descendre sur terre. Le Ramayana a été une source d’inspiration pour de nombreux artistes au cours des siècles, tant en Inde que dans les pays voisins, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos et l’Indonésie.
Lava et Kush attachent le cheval sacrificiel à un bananier dans l’ermitage du sage Valmiki. Style Kangra, Pahari, début du XIXe siècle. Papier, 33,7 cm x 43,6 cm. Acc. No. 87.501/2 Une traduction en persan
L’exposition présente une centaine de miniatures provenant de la collection du Musée National de New Delhi, en Inde. Elles illustrent différentes scènes du Ramayana, et certaines constituent de véritables joyaux ! Elles montrent par ailleurs un aperçu des principales écoles artistiques qui se sont inspirées du Ramayana entre le XVIe et le XIXe siècle. Chez les artistes peintres rajasthani et pahari, l’épopée fait partie des thèmes de prédilection. Elle ne laissa pas non plus indifférents les empereurs moghols musulmans. Ainsi, en 1588, le célèbre empereur Akbar fit traduire le Ramayana en langue persane, et de nombreux artistes des ateliers de la cour s’en inspirèrent pour leurs œuvres. L’empereur lui-même donna l’ordre de représenter le Ramayana dans des séries de miniatures.
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