CLAIRS OBSCURS

Des peintures de la Renaissance aux installations contemporaines, les artistes ont cherché de tout temps à maîtriser la lumière. Comment s’emparent-ils de cette énergie fuyante et insaisissable ? Jeux de transparence, opacité, translucidité des matériaux, sculptures lumineuses… Neufs créateurs explorent cette relation si particulière entre matière et lumière.

Juli About travaille la porcelaine dans la continuité de ce qu’elle réalise avec le papier : De déformations en perforations elle pousse la matière jusqu’à son point limite avant qu’elle ne casse, pour que la lumière puisse éclore, comme en témoignent les photophores qu’elle présente pour l’exposition.

La fibre de Kozo (ou murier japonais) est une matière délicate et sensuelle dont Sandrine Beaudun explore les multiples possibilités. Avec sa « boîte à lumière » elle propose une lecture toute particulière des livres qui y sont déposés. Chaque page est ajourée, et c'est la lumière diffusée par la boîte qui nous raconte l'histoire.

Les sculptures en pâte de verre de Pauline Bétin prennent la forme d’utopies architecturales recouvertes de photographies sérigraphiées. Elle puise son inspiration dans les espaces intermédiaires entre ville et campagne, comme le jardin-ouvrier, espace de liberté propice à la poésie et à la réflexion.

Bastien Carré expérimente les sources lumineuses et les émotions qu'elles peuvent générer. Il découvre dans les leds un potentiel encore inexploité : d'une longévité de plusieurs dizaines d’années et d'un éclat stellaire, elles s'offrent à lui comme une nouvelle matière première. Son travail lui vaut la reconnaissance des plus grands, tel le créateur de luminaires allemand Ingo Maurer.

Inspirées de l’univers de la botanique et du jardin, les sculptures poétiques de Cécile Chareyron naissent d’une recherche sur la flore, l’envahissement, la mutation et l’hybridation. Elle explore les diverses possibilités qu’offre la résine, entre transparence et opacité. La lumière, matière à part entière dans son travail, crée une aura végétale et magnifie la vitalité de la nature.

Dans son travail de sculpture, Christophe Garcia cherche l’adéquation entre ce qui est mathématique, et le côté chaotique de la nature. L’utilisation de la porcelaine l’a tout naturellement mené à la création de sculptures lumineuses, dans lesquelles toute la translucidité de ce matériau est révélée.

L’œuvre de Géraldine Gonzalez appartient à un monde résolument étranger à la standardisation, où le surréalisme, l’enfance et les contes ne sont jamais loin. Composante essentielle de son travail, la lumière joue avec les reflets du cristal et donne toute leur magie à ses pièces.  Sa chaise lumineuse, détournement d’une chaise Napoléon III, en est un brillant exemple.

Jérôme Pereira interroge l’équilibre et l’harmonie, s’inspirant des forces de la nature, contraires et complémentaires. Son travail relate cet état de grâce entre tension et chute ; des pièces sculpturales dans lesquelles il ajoute à son répertoire plastique la notion de lumière.

Sandrine Pincemaille explore des rythmes, des constructions et des formes directement liés à la nature des matériaux utilisés. Entre vide et matière, et avec beaucoup de poésie, elle travaille avec des matériaux de notre environnement moderne, comme pour ses grands panneaux tissés en fils de colle derrière lesquels transparaît la lumière.