DEEP SCREEN
DU 14 MARS AU 24 MAI 2015
Exposition collective proposée par It's Our Playground au Parc Saint Léger Centre d'art contemporain
© It's Our Playground |
PARC SAINT LÉGER, CENTRE D'ART CONTEMPORAINAvenue Conti
INFORMATIONS :• Tél.: +33386909660 HORAIRES ET JOURS D'OUVERTURE :Exposition ouverte du 14 mars au 24 mai 2015 Du mercredi au dimanche de 14h à 18h, et sur rendez-vous. (Entrée libre) Fermeture les 1er et 8 mai 2015 PRIX D'ENTRÉE : |
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Avec Jean-Marie Appriou / Cory Arcangel / Bastien Aubry & Dimitri Broquard / Dewar & Gicquel / Piero Gilardi / Tilman Hornig / Renaud Jerez / Rachel de Joode / Bevis Martin & Charlie Youle / Marlie Mul / Owen Piper / Hayley Tompkins / Anne de Vries « Deep Screen » propose une exploration en profondeur des écrans qui peuplent maintenant nos vies. De plus en plus nombreux, ordinateurs, smartphones et tablettes constituent un filtre qui tend à remplacer les portes vitrées des galeries et autres musées et modifient notre perception de l’art contemporain. L’idée de profondeur contenue dans le sous-titre de l’exposition fait évidemment écho à la dimension spatiale des œuvres. Ce terme est aussi employé ici comme contraire de la superficialité et caractérise chacune des œuvres présentées au Parc Saint Léger. Loin de faire l’apologie des visites virtuelles, le dispositif immersif de « Deep Screen » invite à une expérience de l’exposition toute en matérialité. La frontière entre réel et virtuel étant de plus en plus poreuse, de nombreux artistes considèrent aujourd’hui Internet comme leur nouveau milieu naturel avec ses cycles, ses réseaux, ses fluides, sa pollution, son folklore, ses croyances. Dans cet écosystème, la majorité des œuvres évoluent librement, sans contraintes d’éclairage ou de placement, déhiérarchisées, « likées », partagées, parfois imitées et vivant une existence décomplexée sous leur forme documentée. Empruntant au musée des arts et traditions populaires* un mode de présentation sous forme de vitrines, « Deep Screen » présente une certaine vision de l’art en 2015 vue au travers d’un écran de verre. Ce dispositif permet aux œuvres d’y être conservées, de les préserver de l’altération et bien entendu de les valoriser. La « mise en boite » de cette exposition tenant le visiteur à distance induit donc nécessairement un certain recul sur une pratique digitale peut-être déjà empreinte de désuétude. Envisagés comme des collages narratifs brouillant les frontières entre monde naturel et dispositif artificiel, chaque tableau comprend des œuvres de nature différente évoluant devant des « fonds d’écran » conçus par Owen Piper. À l’intérieur de ces dioramas, une nature synthétique, fantasmée et designée par Piero Gilardi entoure les avatars post-apocalyptiques de Renaud Jerez et les mannequins de vitrine arborant les vêtements de la gamme Arcangel Surfware conçue par l’artiste du même nom. Ces deux derniers ainsi que Tilman Hornig, Marlie Mul, Anne de Vries ou encore Rachel de Joode tissent des liens esthétiques ténus avec l’art Post-Internet** et démontrent l’attrait d’une jeune génération d’artistes pour les phénomènes scientifiques, les outils de communication, les flux ou encore les matières organiques. Certain des artistes ont choisi de poursuivre une pratique manuelle héritée de savoir-faire traditionnels (céramique, fonderie, taille de pierre…). Ainsi Jean-Marie Appriou associe avec poésie des expérimentations techniques à des références mythologiques. Daniel Dewar & Gregory Gicquel, quant à eux, sont engagés dans un rapport physique avec la matière. Les nombreux objets faits-main réalisés par Bastien Aubry & Dimitri Broquard ainsi que Bevis Martin & Charlie Youle témoignent d’un intérêt non dissimulé pour l’expérimentation de techniques classiques voir ancestrales. La pratique de Hayley Tompkins, pour sa part, évolue à travers des objets usuels peints, symptomatiques d’un trop plein matérialiste. Cette collection d’œuvres d’art et d’objets du quotidien ainsi que la méthodologie expérimentale qui l’accompagne pourrait être considérée comme une pratique ethnographique non-exhaustive se jouant à la fois dans l’épaisseur de l’écran de notre smartphone et les profondeurs de notre mémoire. « Deep Screen » dessine les contours d’un folklore artistique contemporain s’emparant des techniques traditionnelles dans le but d’apprivoiser les nouvelles technologies. Conçue comme un musée dans le musée, l’exposition revendique son statut de laboratoire*** atténuant les frontières entre une histoire de l’art en train de s’écrire et les cultures populaires contemporaines. Camille Le Houezec et Jocelyn Villemont
* Le musée national des arts et traditions populaires (MNATP) est un établissement public fondé à Paris en 1937 par le muséologue français Georges-Henri Rivière (1897-1985). Ce musée d’ethnologie présentait une vision synthétique de la société française traditionnelle, rurale et artisanale pour l’essentiel, depuis le XIXème siècle jusqu’aux années 1960. ** L’art Post-Internet : courant artistique qui suivit la démocratisation d’Internet à partir du milieu des années 2000, témoignant de l’hyper-connectivité actuelle. Le terme est énoncé par l’artiste et théoricienne Marisa Olson en 2008 et sera précisé par des artistes comme Katja Novitskova, Brad Troemel ou encore Artie Vierkant à partir de 2010. L’art Post-Internet se différencie du Net-Art des années 1990 par une existence en dehors des réseaux numériques. Le terme de Post-Internet ne renvoie pas à un temps qui serait postérieur à l’ère Internet, mais décrit une pratique qui place le système de diffusion, d’appropriation et de libre circulation des documents au cœur du processus de création. *** Musée-laboratoire : formule chère à Georges-Henri Rivière qualifiant le musée national des arts et traditions populaires et illustrant l’une de ses nombreuses spécificités, celle d’associer aux conservateurs une équipe de chercheurs autour de l’élaboration des collections. |