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Un e-book parce que, malgré mon goût pour le papier et un beau Garamond, je ne suis pas sûr que cela vaille la mort de quelques arbres de plus, et que je pense que l’internet, auquel je crois depuis les tout premiers jours, permettra peut être de joindre, dans les endroits les plus inattendus, les lecteurs que ces mémoires peuvent concerner, et même entraîner quelques nouveaux récits. Mais le temps passe, il faut faire vite… C'est ainsi que l'auteur introduit l'édition numérique de ses mémoires, dont la version «papier» n'était plus disponible.
Il y a plus de 70 ans...
«Au fond, il y a plus de soixante-dix ans que je suis "dans le papier". Au départ, j’étais faussaire. En 1942, sous les Allemands, je fabriquais des faux papiers…»
Le papier mène à tout. Libraire, éditeur, homme de presse, producteur de films et de disques, publicitaire, Jacques Dodeman, 90 ans, a touché à tous les métiers de la communication. «Commis-voyageur en culture française», il parcourt le monde de l’après-guerre, dans des conditions parfois quelque peu hasardeuses, pour ouvrir les marchés étrangers au livre et à la presse français. Au lendemain des accords de Genève, il est dans le DC3 de la commission d’armistice pour assurer la rentrée universitaire à Hanoï. Sous son impulsion, le Département Étranger Hachette devient un groupe international avec une cinquantaine de filiales à travers le monde. Un nouveau président arrive, qui partage l’empire Hachette en quatre baronnies et l’en fait baron. Quelques mois plus tard, constatant leurs divergences profondes sur le développement international, il s’en va.
Un monde sans papier?
Il ne veut plus s’intéresser qu’aux nouveaux médias qui émergent. Un peu trop tôt… Avec une informatique encore balbutiante, une cinquantaine d’enquêteurs, et au bout de deux ans d’efforts acharnés, il crée la première grande base de données de l’édition francophone, Livres Disponibles, devenue par la suite Electre, qui servira aussitôt à la constitution du fonds de la Bibliothèque Publique d’Information de Beaubourg et de la première librairie de la FNAC. Il retourne au papier avec Stratégies, le journal de la communication, dont la formule nouvelle marque la presse professionnelle. Puis c’est le Journal des Arts, une autre façon de parler de l’Art. Puis L’Œil... L’Internet arrive enfin. Il y crée l'e-Quotidien des Arts, appuyé sur une immense base de données de l’actualité artistique internationale, coordonnée à un hebdomadaire papier devenu interactif à son tour, L’Art Aujourd’hui. Encore trop tôt... Avec www.artaujourdhui.info, il revient à des formules plus sages et au tout Internet.
À travers une aventure personnelle, ce récit alerte et souvent pittoresque apporte un témoignage neuf sur l’édition de langue française à une époque où elle était encore bien loin de l’industrie de la communication.
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