MARCOVILLE
SCULPTURES DE VERRE

Né en 1939, Marc Coville vit et travaille en région parisienne. Après une période consacrée aux décors pour le monde du spectacle, il commence dans les années 1970 à s’intéresser aux matériaux de récupération. Matériaux pauvres qu'il assemble, triture, accumule et transfigure en profondeur, grâce à des techniques parfois complexes et surtout de sa propre invention.

Le bois sera son premier élément: sculptures taillées dans la masse mais aussi des travaux d'ébénisterie, véritables exercices de virtuosité. Il choisit à partir des années 1980 le verre mais n'en devient pas verrier pour autant. Le verre est ici un « objet trouvé » comme un autre, de récupération qu’il sculpte, colle, taille, découpe, sable, grave, oxyde, colore, oxyde, grenaille… transfigurant la matière pour donner naissance à ses sculptures de verre.

« J’utilise le verre qui n’est plus bon à rien, je récupère tout ce qui se jette. C’est un jeu de créer à partir de rien. Cela fait partie intégrante de la création. » Il expose régulièrement à la Biennale des 109, au Grand Palais et en divers lieux culturels, musées et galeries à Paris et en province. Chacune de ses présentations, de ses installations dépend du lieu et de l’atmosphère qui s’en dégage. Espace et lumière sont au premier plan de ses préoccupations.

Après le musée national de la Céramique de Sèvres (2001), le musée de la Céramique de Rouen (2002) le musée Crozatier au Puy en Velay (2003) le musée de Berck-sur-Mer (2004) le musée Ariana de Genève, et le Palais des Congrès-Opéra de Vichy (2008), le musée de Saint-Cloud (2009), l’artiste prend possession des trois niveaux du Château de Vascœuil avec une centaine d’œuvres mises en scène. Ses installations, dont certaines sont monumentales, entraînent le public dans un univers de tendresse et d’humour.

Marcoville récupère les débris de verre dont il fait de délirants objets-sculptures. Du banc de milliers de poissons aux forêts de baobabs et bananiers, son monde rêvé est peuplé de geishas ou de sirènes charmeuses aux reflets changeants, de tribus africaines ou de nanas qui montent au septième ciel, suspendues à une corde de trapéziste… sémillantes aux couleurs chatoyantes à faire blêmir de jalousie tous les oiseaux de paradis.

« Marcoville ne souffle pas le verre et ne le taille pas. Il est plus bizarre : il le récupère, le casse en petites briques et construit comme un maçon » (Antoinette Hallé, conservateur honoraire du musée de la Céramique de Sèvres)

Marcoville se démarque de son temps avec obstination : un tourbillon de couleurs, un monde peuplé de créatures opalescentes et brillantes. Ses œuvres à contre-courant de la morosité ambiante nous donnent de l’univers une image aussi personnelle que paradisiaque et nous entraînent dans une bulle de poésie.