BERNARD ZEHRFUSS
40 ANS DU MUSÉE GALLO‐ROMAIN

À l’occasion de son 40e anniversaire, le musée gallo‐romain de Lyon‐Fourvière consacre une exposition à son architecte Bernard Zehrfuss (1911‐1996) sous la forme d’un parcours au sein des collections permanentes. Croquis originaux, plans et maquettes, films et photos d'archives, accompagnés de superbes photos inédites de Michel Denancé, permettent de retracer l’œuvre de cette figure majeure de l’architecture des Trente Glorieuses.

Premier Grand Prix de Rome en 1939, Bernard Zehrfuss s’est engagé très tôt dans la modernité en adoptant les modes de production les plus novateurs de son temps. Auteur ou co‐auteur de certains des édifices les plus marquants de l’après‐guerre : l’imprimerie Mame à Tours (1953), l’usine Renault de Flins (1957), le siège de l’Unesco à Paris et ses extensions (1952‐1980), le CNIT à La Défense (1958) et le musée gallo‐romain de Lyon‐Fourvière (1975), Bernard Zehrfuss a travaillé avec les grands ingénieurs et les grands artistes de son temps.

Fondé en 1975, le Musée gallo‐romain est construit sur le site exceptionnel des théâtres romains de Lyon. Les collections constituées depuis le début du XVIe siècle sont centrées sur l’époque romaine, de la fondation de Lugdunum au 1er siècle avant J.‐C., jusqu’au IIIe siècle après. Leur diversité permet d’aborder tous les aspects de la vie privée et publique d’une capitale de province de l’Empire romain. Le projet d’un musée destiné à rassembler les collections archéologiques de Lyon était né dès avant la guerre. Après la disparition d’Édouard Herriot, Maire de Lyon, c’est Louis Pradel, son successeur, qui va soutenir ce projet porté pendant de longues années par Amable Audin, imprimeur et historien lyonnais. Le caractère dominant du lieu est la présence forte des deux théâtres romains bâtis sur les flancs de la colline de Fourvière.

Confronté à ce site, Bernard Zehrfuss a eu dès l’origine la conviction que seule une construction enterrée pouvait répondre aux exigences de ce lieu exceptionnel, qu’il fallait préserver. En entaillant la colline près du théâtre, il libère un espace où poser l’édifice qu’il recouvre de terre pour restituer le talus dans sa hauteur et son inclinaison initiales. Illustration magistrale de ses recherches sur ce qu’il nommait « l’architecture invisible», son projet cultive une stratégie de l’effacement. Le musée gallo‐romain s’apparente autant à un ouvrage d’art qu’à une « cathédrale » de béton souterraine. Son expression architecturale naît de la puissance poétique d’une structure en béton brut formée de deux rangées de dix triples portiques qui magnifient les potentialités de la ligne oblique et des arcs‐boutants.

Cette exposition a été réalisée avec la participation exceptionnelle de la Cité de l’architecture & du patrimoine. Christine Desmoulins, critique d’architecture et auteur d’une monographie sur Bernard Zehrfuss en est le commissaire.

Historiquement, le Musée gallo‐romain dépendait du Conseil Général. Comme d’autres institutions ou événements culturels, tels le Musée des Confluences et les Nuits de Fourvière, depuis le 1er janvier 2015, et la création de la Métropole de Lyon (qui prend en charge sur son territoire à la fois les compétences du Conseil Général et celles du Grand Lyon), le Musée gallo‐romain dépend désormais de la Métropole de Lyon.