Né à Nantua en 1935, Guy Rachel Grataloup est admis à l’École normale de Cachan en 1960 et entre à l’École nationale supérieure des Beaux Arts de Paris. Lauréat de l'Institut de France pour la Casa Velázquez à Madrid, il y séjourne en 1966/1967. Second grand prix de peinture du Prix de Rome, il réside en 1968 à la Villa Médicis, alors dirigée par Balthus. De retour, il installe ses ateliers à Paris et à Chevreuse et à partir des années 1970 expose en France et à l'étranger. Artiste complet, il a réalisé de nombreuses œuvres monumentales urbaines (mosaïques, vitraux, tapisseries, céramiques).
Grataloup s'inscrit dans la lignée des peintres symbolistes qu'il admire (Puvis de Chavannes, Odilon Redon, Paul Gauguin, Munch, Klimt). Très inspiré par les paysages de la nature de son enfance, que ce soit les arbres, les montagnes noires aux sapins ou l'océan symbole d'éternité, il révèle des qualités de coloriste dans ses tableaux, tous d'une extrême légèreté, laissant voir une écriture formée d'entrelacs se déployant de bas en haut. Les personnages que l'on y rencontre sont souvent nommés « esprits » et symbolisés en éléments de métaux, or ou argent. « Peintre du Moyen Âge dont l’œuvre toute entière s'apparente à la recherche d’un alchimiste. Un alchimiste qui aurait réussi à percer le secret de la matière. La peinture acrylique étalée sur la toile s'y mêle au métal et au sable pour donner de l'or… Il est vain de demander s’il est figuratif ou non. Il est symboliste ! Les éléments - il dit les élémentaux - s'y montrent à l'état nu, comme l'air, la terre, l'eau et le feu. C'est la lutte des éléments, leur confrontation permanente qui fait l'ordre du monde. Au delà de l'affrontement des éléments, la grande affaire de Grataloup, c'est la confrontation de l'homme et de l'univers », écrit Jacques Julliard.
Lumière, matière… La composition de chacune de ses œuvres s'anime autour de constructions précises. Les couleurs, l'or, l'alchimie créent un espace où des mondes se mêlent et se répondent. Symbiose spirituelle et plastique précieuse où matière et esprit communiquent. L'exposition propose un ensemble de toiles dont certaines de grandes dimensions qui représentent diverses visions de la nature visible et invisible et nous font voyager dans des mondes de matières et de couleurs. « Il tente de dérober au minéral et au végétal leur complexe et mystérieuse texture en multipliant les frottages, incorporant des découpages qu’il mêle à des fragments de feuilles de métal et d’or collées, à des pochoirs associés à l’acrylique et au pastel à l’huile. L’artiste revendique l’héritage médiéval du travail artisanal. Il en maîtrise les techniques, de la miniature à la ciselure, en préparant son support recouvert de couches successives de peinture, polies, reprises jusqu’à la simulation d’une peau quasi charnelle. La splendeur des noirs, des ors et des bleus céruléens, des rouges, des verts et des jaunes, dispense une saveur sensuelle dans ses ensembles somptueux. » (Lydia Harambourg).
• Catalogue, 40 pages couleurs, 10 €, 15 € franco
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