Arnold Schönberg, Autoportrait bleu, 1910, huile sur contreplaqué, 31,1 x 22,9 cm
© Vienne, Centre Arnold Schönberg © Belmont Music Publishers/ Paris, ADAGP, 2016. |
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MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE DU JUDAÏSME
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple 75003 Paris
INFORMATIONS
• Tél. : 01 53 01 86 65
• Site : www.mahj.org
• E-mail : info@mahj.org
HORAIRES
• Mardi, jeudi, vendredi de 11h à 18h
• Mercredi de 11h à 21h
• Samedi et dimanche de 10h à 19h
TARIFS
• Plein tarif 8 € ; tarif réduit 5 €
• Billet jumelé parcours permanent et expositions : plein tarif 10 € ; tarif réduit 7 €
COMMISSARIAT
• Jean-Louis Andral, directeur du musée Picasso, Antibes
• Fanny Schulmann, conservatrice au mahJ
CONTACT PRESSE
Sandrine Adass
• Tél. : 01 53 01 86 67
• E-mail : sandrine.adass@mahj.org
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Compositeur, théoricien et enseignant, poète, chef de file de l’École de Vienne, inventeur du dodécaphonisme... Arnold Schönberg (1874-1951) fut un des plus grands créateurs du XXe siècle. Cette liste serait incomplète sans ajouter « peintre ». En effet, à partir de décembre 1908 et pendant quelques années, le musicien va pratiquer, en parallèle de sa création musicale, la peinture. Il réalise une œuvre hors-norme, dans laquelle les autoportraits et portraits de ses proches voisinent avec ce qu’il intitulait des Regards – sortes de visions hallucinées –, des caricatures, des scènes de nature ou des études de décor pour ses opéras.
Commencée à un moment charnière de son travail de compositeur cette démarche picturale a valeur de journal. Elle permet à l’artiste d’évoquer des états d’âme qui ne trouvent pas une forme musicale et nourrissent une quête personnelle. Dans la réception de cette partie éminemment sensible de la production de Schönberg, Vassily Kandinsky tient une place à part. À la suite d’un concert donné en janvier 1911 au cours duquel furent interprétés les Quatuors à cordes opus 7 et 10, ainsi que les Trois pièces pour piano opus 11, Kandinsky écrivit à Schönberg à quel point il retrouvait dans sa musique les « aspirations » que lui-même avait pour sa peinture. De cette première lettre naîtra une correspondance nourrie et une amitié forte entre les deux grands créateurs qui fit du Russe le premier promoteur de la peinture du Viennois dans les cercles artistiques européens importants de l’époque.
L’exposition du mahJ est la première manifestation parisienne consacrée à Schönberg peintre, depuis celle organisée par le musée d’Art moderne de la ville de Paris en 1995. Bénéficiant de prêts exceptionnels, elle met en lumière, par un ensemble important de peintures et de dessins, la qualité singulière de cette production, en la situant dans son contexte artistique viennois, avec des œuvres de Richard Gerstl, Egon Schiele, Oskar Kokoschka ou Max Oppenheimer. Par un choix de travaux contemporains de Kandinsky, elle rappelle les liens entre les deux créateurs, unis dans leur art par une approche conjointe des pratiques musicales et picturales. Cette exposition aborde également la relation tourmentée que Schönberg entretient avec sa judéité. Né et élevé dans une famille juive autrichienne, le compositeur se convertit au protestantisme en 1898. Pourtant, la montée de l’antisémitisme en Europe, tout comme la recherche spirituelle qui l’anime, amènent le compositeur dès les années 1920 à se confronter de nouveau à son identité juive. Il retourne officiellement au judaïsme à Paris en 1933, avant son exil aux États-Unis. De nombreuses compositions musicales et écrits de Schönberg portent la trace de cette démarche culturelle et identitaire, en tout premier lieu son opéra inachevé Moses und Aron, ou son oratorio A Survivor from Warsaw (Un Survivant de Varsovie). L’exposition pose un regard renouvelé sur le compositeur, en observant sa trajectoire, à la croisée des champs artistiques et des préoccupations politiques, culturelles et religieuses qui ont innervé son œuvre.
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