Une fois de plus, la Phillips Collection de Washington s'agrandit. Le premier musée qui fit découvrir - avant même le Museum of Modern Art de New York - l'art moderne au public américain, est passé de 230 œuvres à son ouverture en 1921 à plus de 2000 aujourd'hui. En attendant la fin des travaux de rénovation, ses plus beaux tableaux voyagent à travers le monde. Ils ne font qu'une seule etape en Europe, à la fondation Gianadda, à Martigny. Une occasion unique de voir, entre autres chefs-d'œuvre, le Déjeuner des canotiers de Renoir.
De Greco à Rothko
La collection que Duncan Phillips entreprit, en guise d'hommage, à la mort de son frère en 1918, mêlait aussi bien des œuvres de Greco et de Chardin, que des Cézanne et des Degas. Ouvert au public dès 1921, ce fut le premier musée d'art moderne aux Etats-Unis. Avec le temps, il s'ouvrit sur l'art contemporain en accueillant notamment des séries complètes de Klee et de Rothko. Autrefois confinée dans deux pièces, la collection s'est rapidement étendue. Pour l'hiver 2004, elle disposera d'un bâtiment nouveau, Goh Annex, et d'installations pédagogiques complètes.
Au centre, le Déjeuner des canotiers
En attendant la fin des travaux et par fidélité aux préceptes de Duncan Phillips, qui souhaitait que ses œuvres soient vues par le plus grand nombre, la collection a entamé une tournée internationale. Après Houston, Buffalo ou Denver, la fondation Gianadda sera la seule escale européenne de cette sélection de plus de cinquante chefs-d'œuvre. La toile emblématique, que l'on n'a pas vue sur le Vieux Continent depuis son exposition au Grand Palais il y a presque vingt ans, en est le Déjeuner des canotiers, peint en 1880-81 par Renoir et acquis en 1923.
Un dénominateur commun, l'amour de la couleur
Mais il y a bien d'autres trésors comme cette Montagne Sainte-Victoire de Cézanne, achetée en 1925, L'entrée du jardin public à Arles, peinte par Van Gogh en 1888 ou le Portrait de Lotte Franzos, un superbe Kokoschka de 1909. Mais également la Coupe de prunes de Chardin, la Petite Baigneuse d'Ingres , La Force de l'émeute de Daumier,ou la Chambre bleue (1901) de Picasso. La peinture moderne américaine n'est pas négligée, avec des toiles de Hassam ou Twatchman. Cet éclectisme, symbolisé par le titre de l'exposition <)>L'art au-delà des -ismes, prouve la vision généreuse de Phillips, qui ne voulait pas opposer les époques historiques mais les relier par un même fil rouge, l'amour de la couleur…
PUBLICATION;
Catalogue de l'exposition , par Eliza E. Rathbone
248 p. ill., français-anglais broché CHF 45 / € 31,50
relié CHF 58 / € 40
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