Christ de Mig-Aran (fragment de corps) Bois polychrome ; 0,65 x 0,40 m
Eglise Sant Miquel de Viella, Val d’Aran (provient de l’église en ruine de Santa Maria
de Mig-Aran, Viella, Val d’Aran) © RMN
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Musée du Moyen Âge - Thermes de Cluny
6, place Paul-Painlevé
75005 PARIS
INFORMATIONS
Tél. : 01 53 73 78 00
Site : www.rmn.fr/catalogne-romane
HORAIRES
De 9h15 à 17h45, tous les jours sauf mardi.
Fermeture de la caisse à 17h15.
Fermé le 25 décembre et le 1er janvier.
Fermeture à 16h, les 24 et 31 décembre
PRIX D'ENTRÉE
6,7 € - Tarif réduit : 5,2 €,
(le billet donne accès aux collections permanentes)
Gratuit pour les moins de 18 ans.
COMMISSAIRES DE L'EXPOSITION
Xavier Dectot,
conservateur du patrimoine au Musée
national du Moyen Âge, Paris.
Jordi Camps i Soria,
conservateur au Musée national
d’Art de Catalogne, Barcelone.
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Vallée étroite et encaissée des Pyrénées espagnoles, à l’ouest de la Catalogne, le val de Boí a connu, dans la première moitié du XIIe siècle, une floraison artistique exceptionnelle qui lui vaut d’être classé par l’UNESCO au Patrimoine mondial de l’humanité. Ce que l’on connaît le plus aujourd’hui, ce sont les grandes fresques qui ornaient les églises de la vallée - Sant Climent de Taüll, Santa Maria de Taüll, Sant Joan de Boí - et ont été déposées, au cours des années 1920, au Musée national d’Art de Catalogne, à Barcelone. Les ensembles sculptés produits à la même époque restent en revanche méconnus du grand public. Cette exposition, organisée par le Musée national d’Art de Catalogne, la Réunion des musées nationaux et le Musée national du Moyen Âge - Thermes de Cluny, vise à les faire redécouvrir.
Un important atelier de sculpture
C’est une expédition d'historiens de l'art, lancée en 1907 par l’Institut d’Estudis Catalans, qui découvrit ces sculptures. Si les fresques étaient visibles, les statues avaient été reléguées derrière les autels ou dans les clochers. Une fois étudiées et photographiées, les œuvres furent laissées sur place et ne tardèrent pas à faire leur apparition sur le marché de l’art. Certaines entrèrent dans la collection de l’amateur catalan Plandiura et vinrent ensuite enrichir les collections du Musée d’Art de Catalogne. Une autre entra au Fogg Art Museum, aux Etats-Unis, où elle fut étudiée par l’éminent spécialiste de l’Espagne, Arthur Kingsley Porter. Cette étude et celle, publiée presque simultanément par l’un des membres de la mission de 1907, Josep Puig i Cadafalch, mirent en évidence l’existence d’un important atelier de sculpture, spécialisé dans des représentations monumentales de la Descente de Croix.
Un questionnement sur la religion
Les grands cycles peints et sculptés du val de Boí sont une réponse particulière à des questions qui agitèrent l’ensemble de la chrétienté. A la fin du XIe siècle, alors que la réforme grégorienne a placé le cycle de Pâques au cœur de l’année liturgique, un certain nombre de religieux contestent les éléments fondamentaux de ce cycle, et notamment la réalité de la mort du Christ sur la Croix. Le succès de ces hétérodoxies, qui ouvre la voie au catharisme, semble avoir été grand auprès de nombreux clercs. L’Eglise y répondit notamment en favorisant la création d’œuvres sculptées qui mettaient en évidence la réalité de la Passion : Christs crucifiés représentés morts, les yeux fermés, la tête tombée sur la poitrine, ou représentations d’une scène de la Passion, la plupart du temps une Descente de Croix.. C’est le cas pour les sculptures du val de Boí et du Val d’Aran. L’importance de la production et les hasards de la conservation permettent de présenter dans l’exposition deux groupes complets et des fragments de trois autres groupes qui n’avaient encore jamais été rassemblés. Tout en révélant au grand public l’œuvre d’un artiste de génie, cette exposition se veut aussi une ouverture sur les mentalités médiévales, un questionnement sur la place que la religion et certains courants hétérodoxes y occupaient.
PUBLICATION
Catalogue de l'exposition, 21 x 29,7 cm, ill., 128 p., édition RMN, 18 €
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