LUMIÈRES DE SOIE
Soieries tissées d’or de la collection Riboud

Les étoffes anciennes constituent une source inépuisable de connaissances sur les mœurs et le savoir faire artistique des pays d’Asie. Grâce au très important legs que lui a consenti Krishna Riboud l’an dernier - quelque 4000 pièces en provenance de l’Inde, de la Chine, du Japon et du monde indonésien - la collection de textiles d’Asie du musée Guimet est désormais l’une des plus riches du monde. Pour célébrer l'événement et rendre hommage à la donatrice, il organise une première exposition d’objets prestigieux, reflet de l’extraordinaire diversité de cette collection.

La civilisation de la soie

La soie est née en Chine, et ses origines se perdent dans la légende. Par la Route de la Soie, elle s’est diffusée dans le reste du monde. La collection contient un nombre important de textiles chinois particulièrement rares et précieux, remontant pour certains au Xe siècle, qui ont profondément influencé, par la suite, la production japonaise. L’Inde est l’autre grand foyer de développement. Son climat chaud et humide n'a malheureusement pas permis la conservation de textiles aussi anciens. Cela n’empêche pas l’exposition de montrer des trésors de la production de l’époque moghole. La culture indienne a essaimé vers le monde indonésien. D’abord exportées en échange des épices, les étoffes précieuses ont été ensuite produites sur place, et adaptées à la demande locale.

L’or et la soie

L’exposition s’articule autour de trois thèmes : la production des soieries tissées d’or, les costumes, et les étoffes rituelles. Les objets rassemblés ont pour point commun de réunir deux matériaux d’exception : l’or et la soie, unis par le tissage. Ils révèlent les multiples variations de la technique : samit, lampas, ikat... Pour replacer l’art du textile au sein des autres arts de l’Asie et présenter les thèmes et motifs communs qui s’en dégagent, le musée a extrait de ses réserves un certain nombre de très belles pièces aux motifs analogues à ceux des textiles, qui montrent aussi comment ces étoffes étaient portées : miniatures indiennes, estampes japonaises, céramiques, pièces d’orfèvrerie, sculptures, etc.

Costumes et étoffes rituelles

À côté des soieries tissées d’or, réservées aux classes les plus aisées, l’exposition présente un magnifique défilé de costumes, invitation au rêve et à la contemplation. La Route de la Soie n’a pas seulement permis à la Chine d’exporter la sériciculture... En retour, l’Inde a pu diffuser ses deux grandes religions : l’hindouisme et le bouddhisme. La production de textiles liturgiques en soie a été importante : bannières, revêtements d’autel, couvertures de su¯tra et bien entendu kesa – le châle porté par les moines bouddhiques. Le bouddhisme est ici plus présent, mais l’hindouisme propose des tentures de cérémonie ornées de mantra, ou encore des saris destinés aux devada¯si, les danseuses sacrées des temples. Un accrochage de photographies anciennes prolonge l’exposition.
Illustration : Coiffe de moine, Lampas, soie et lamelles de papier doré (kinran), XIXè siècle, Japon, 67 x 20 cm.

Publications :

Catalogue de l’exposition, 208 pages,160 ill. coul. 30 €, éditions RMN
Petit journal 16 pages, ill. coul., 3 €, éditions RMN

Prochaines expositions :

Du 16 Mars au 6 Juin 2008 La Poésie de l'encre. Tradition lettrée en Corée, 1392-1910
Du 6 Juillet au 15 Août 2005 Estampes Japonaises du Musée Ota (Japon)
Du 12 Octobre 2004 au 9 Janvier 2005 Trésors d'art du Vietnam; la sculpture du Champa