Jean-Jacques Waltz se fit une notoriété certaine sous le nom de Hansi, caricaturiste et pamphlétaire, créateur d’une imagerie populaire alsacienne. Cette célébrité acquise assez jeune l’empêcha de se faire un nom en tant qu’artiste. L’exposition veut lui rendre justice en présentant 93 aquarelles et gravures - eaux-fortes et aquatintes - provenant du musée d'Unterlinden et du musée Hansi de Riquewihr, consacrées à sa ville. L’occasion de découvrir ses intérêts artistiques et son parcours, des premières œuvres décoratives aux paysages naturalistes influencés par l’art d’Henri Martin et de Rivière.
L'apprentissage
Jean-Jacques suit des cours de dessin d’ornement et de figures. Ces cours permettent au jeune homme d’assouvir son goût pour le dessin tout en préparant un avenir professionnel dans les usines textiles de la région à la recherche de dessinateurs. Son langage formel évolue vite, montre un traitement beaucoup plus subtil et dense des noirs et blancs. Il peint ses premières aquarelles lors de promenades dans les Vosges, mais il reste un amateur. Il travaille toujours à l’usine textile Herzog de Logelbach et ne peut se consacrer pleinement à son art.
Les années de recherche
En gravure, la technique de Jean-Jacques Waltz se perfectionne : les noirs se font plus denses et les compositions plus complexes. Mais à la suite de problèmes de vue, il n’aura recours à la gravure qu’exceptionnellement. C’est dans le dessin – graphite, gouache, pastel ou aquarelle – qu’apparaissent les plus grandes transformations. Vers 1900, il se laisse influencer par l’Art nouveau. Dans la première décennie du XXe siècle, les aquarelles dessinées sur le motif traduisent à merveille la verdure d’un vallon et les couleurs chaudes des habitations. En 1923, avec la préparation sur plus de trois années de Colmar en France, qui réunit 110 aquarelles, eaux-fortes et dessins, celui qui signe dorénavant Hansi - contraction de Hans-Jacob - montre sa maîtrise du dessin. Ses œuvres dépassent le simple rendu naturaliste et traduisent l’influence d’Henri Martin et Henri Rivière, dont la technique pointilliste ne l’a pas laissé indifférent et qu’il a pu rencontrer en 1923 au Musée d’Unterlinden dont il vient d’être nommé conservateur.
La maturité
Maîtrisant pleinement sa technique, travaillant et retravaillant ses aquarelles, les délavant pour reprendre les contours à l’encre avant de poser à nouveau des couleurs, Jean-Jacques Waltz, dans les années 1937-1938, nous offre une série d’aquarelles de grande qualité. Même si, depuis 1920, la signature de Hansi suit désormais celle de Jean-Jacques Waltz. Rajout douloureux : le polémiste est reconnu par tous, alors que l’aquarelliste ou le graveur reste dans l’anonymat, hormis un petit cercle de familiers. La guerre l’empêchera de mener plus loin sa quête artistique. En exil loin de l’Alsace, il survivra grâce aux commandes de dessins patriotiques l’éloignant à jamais de ses paysages des Vosges et des rues et ruelles colmariennes.
Illustration : Jean-Jacques Waltz (Hansi), Hansi himself, 1929. Riquewihr, Musée Hansi.
PUBLICATION :
Catalogue de l'exposition : 80 pages, plus de 50 photographies en couleurs, biographie de l’artiste, catalogue des œuvres exposées. Prix : 15 €.
|