Après Marino Marini, Salvador Dali, Ju Ming ou Strebelle, la plus belle galerie à ciel ouvert de Paris accueille Maurizio Toffoletti, qui y installe douze sculptures monumentales, dont quatre ont été créées spécialement pour le lieu. Un sculpteur qui ne se limite pas à donner une forme à des blocs de pierre, mais qui capte à la fois la lumière et le son à travers les stries verticales et horizontales de ses œuvres. Et au rythme du jour comme de la nuit, le dialogue s’établit bien entre la pierre de taille des hôtels particuliers de la Place et le marbre et le quartz des statues.
Le marbre et le quartz
Maurizio Toffoletti est né en 1961 à Lecce, dans le Sud de l'Italie. II se mesure d'abord à la pierre jaune friable et chaleureuse qui fait les façades ensoleillées de cette ville baroque C'est l'époque de ses premiers bustes, de facture classique, avant qu’il ne s'attaque aux marbres de Carrare, aux granites et finalement aux quartz, les pierres les plus dures qui soient. Il s’installe à Paris à la fin des années 1980, et réalise des sculptures contemporaines dans la lignée de ses maîtres spirituels, Brancusi, Moore ou Calder. Le succès n’est pas immédiat. Pour beaucoup, un sculpteur sur marbre ne peut être que classique. Au milieu des années 1990, Denise RENÉ et Enrico NAVARRA l’accueillent et il participe chez eux à des expositions collectives. Première participation à la Biennale de la Sculpture, expositions personnelles et, quelques années plus tard, ses œuvres monumentales sont exposées sur les places parisiennes, à St Germain des Prés, à l’Odéon, et à l’Orangerie du Sénat au jardin du Luxembourg.
Sculptures lumière, sculptures sonores …
À travailler le marbre pendant tant d'années, et grâce aussi aux outils actuels - disqueuses et ciseaux diamantés - Toffoletti a acquis une maîtrise qui lui a permis d’utiliser la matière dans tous ses aspects. Avec le marbre blanc de Carrare qui possède en lui-même la transparence et la lumière, et le marbre noir de Belgique, il réalise ses sculptures lumière. Il pense alors à des sculptures qui donneraient une autre émotion, au-delà de l’esthétique et des formes, une émotion que seule la musique peut apporter. Les stries, les fentes, les rayures qui jouent avec la lumière sont également porteuses de musicalité. Une simple caresse - un ongle, un doigt ou une main - fait surgir les sons. Les interdits n’existent plus : les visiteurs qui le souhaitent peuvent caresser les œuvres…
Au début, dit Maurizio Toffoletti, mes sculptures étaient polies à l’excès. Le fait d’avoir cette surface si belle et si parfaite devant le regard m’empêchait de voir la force de la matière qui se cachait derrière. C’est pour cela que j’ai commencé à laisser aux sculptures un aspect brut et plus naturel. La surface de la sculpture donne l’impression d’une écriture. Avec le marbre, on peut faire de la création contemporaine…
PUBLICATION :
Catalogue 36 pages, ill coul, 21x23cm, présentant les oeuvres exposées Éditions Macro Italie. 30 Euros, en vente sur place.
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