L’État belge est né il y a 175 ans. À l’occasion de la célébration de cet anniversaire, le Muséum des sciences naturelles, créé presque à la même époque, a choisi un sujet d'exposition typiquement belge, un brin surréaliste, tout comme l’est sa propre histoire. Sous un titre emprunté au plat national qui fait partie intégrante de toutes ces célébrations, cela donne une exposition inédite et décalée, présentant la moule dans tous ses états, conçue pour intéresser des publics très variés et qui surprendra sans doute bien des visiteurs.
Vulgarisation et recherche de pointe
L’exposition propose une information générale plaisante, historique, économique et anecdotique. On y apprend que l’Homo erectus et Charlemagne mangeaient déjà des moules, alors que Jules César les abhorait, ou que la quasi totalité des moules consommées en Belgique est importée ... Des flashs d’information scientifique plus pointus ponctuent le parcours, ainsi que des modules de jeux, spécialement conçus pour les enfants. Tous les thèmes sont abordés de façon interactive, et illustrés par des pièces de collection, des reportages vidéo et des créations multimédia. On fait même appel à des techniques de pointe pour pratiquer l’échographie du cœur des bivalves. La moule est présente partout dans le monde : parmi les neuf grandes espèces, l’exposition s’attarde sur les 3 principales: Mytilus edulis - de Zélande et de Bouchot - qui constitue 50% de la production mondiale, Mytilus galloprovincialis - d’Espagne et de Méditerranée - qui intervient pour 25%, et Aulacomya ater - d’Amérique du Sud - présente pour 8%.
Inspiratrices des arts ou auxiliaires de la médecine
Cinq grands thèmes sont ainsi abordés. L’art ? La moule ne pouvait qu’inspirer les peintres flamands, et une galerie réunit des œuvres de toutes les époques, de Bruegel ou Bosch à James Ensor et à l’incontournable Casserole de moules rouge de Marcel Broodthaers. Auxiliaires de la médecine : percer le secret de leur collage sous l’eau permettrait de fabriquer des colles utilisables en chirurgie, et l’on fait des essais de réparation osseuse en stimulant la croissance de l’os avec de la nacre. Les moules dans leur milieu et leur rôle en écologie. Les moules telles qu’on les mange : un aperçu géographique, historique, culturel et culinaire. La répartition de la production et de la consommation des moules, visualisés sur le globe terrestre. Complices aussi de la mode et de la beauté : c’est le bouton de nacre – retiré de moules d’eau douce – qui a démocratisé l’usage du bouton. Et le plus rare (et cher) des textiles venait du fil obtenu à partir du byssus d’une moule géante de Méditerranée qui a quasi disparu. Quant aux perles de culture, les perles de l’Amblève chères à Guillaume Apollinaire, elles ne sont plus produites dans les ruisseaux trop pollués des Ardennes, mais viennent désormais des moules d’eau douce des lacs du sud de la Chine...
AUTOUR DE L'EXPOSITION
À quoi bon tout connaître des moules si l'on ne peut pas en manger ? Un petit guide sera remis à l’entrée contenant le plan de l’exposition, des recettes et des adresses de restaurants spécialisés. Le Muséum proposera dans son restaurant des variations autour de ce thème inépuisable, et organisera le dimanche 4 septembre 2005, sur la place Sainte-Catherine, au cœur de Bruxelles, une journée d’animation originale, la Fête des moules, avec fanfare, géants du Vismet et d’Ixelles et stands animés par son service éducatif sur le thème de la mer. Et l’achat ce jour-là d’un billet d’entrée pour l’exposition Moules nature, donnera droit à une portion de moules et de frites...
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