"Peintre depuis toujours de mes visions, mon art aujourd’hui me guide vers d’autres mystères. Ceux de ma mémoire...". À travers ses toiles le plus récentes, ses Mémoires Méditatives, réunies pour la première fois à la galerie Marie Demange, Lionel nous invite à découvrir les traces et les rides de son passé sans jamais en dévoiler le secret, dans des œuvres où se jouent sans cesse la transparence, l’opacité et la déchirure.
Comprendre une réalité intérieure
En choisissant de peindre plutôt que d’écrire ses Mémoires, Lionel offre au regard des images abstraites, comme peuvent l’être les souvenirs, lorsque ne restent plus que les sensations, les émotions, les couleurs d’un passé enfoui dans les profondeurs de la mémoire, mais, toujours présents et essentiels. Pour lui, peindre n’est pas reproduire le visible, mais « comprendre une réalité intérieure » dans la richesse d’une vie intime qui ne se suffit pas de l’apparence.
Une intimité qui s’entraperçoit
Ces Mémoires sont comme des affiches sur les murs des villes. Lisses et brillantes en apparence, le temps les a marquées, lacérées, laissant apercevoir les aspérités, la brutalité de la pierre (de la vie ?) derrière elles. Les formes sur la toile se superposent, comme autant de souvenirs masqués ou suggérés, visibles ou enfouis. Çà et là, des traces, de ce qui reste, de ce qui a disparu. L’œuvre de Lionel est d’une grande élégance. Il n’y a là rien à voir, seulement à ressentir, à saisir : une intimité qui ne s’expose pas, mais s’entraperçoit sous les plis, dans les déchirures et les transparences du papier de soie.
L’art réconciliateur
Au-delà d’un apparent formalisme, et d’une technique sûre issue de sa dextérité de graveur, se cache la plus grande des sensibilités. Pour Lionel, l’art transmet la vie, la beauté de la vie, la beauté dans la vie. Ses œuvres sont miroirs, réfléchissant pensées ou émotions. En donnant une dimension universelle à son art, il espère y trouver le moyen d’unir les hommes entre eux et au-delà d’eux. L’art, « lieu intermédiaire » et réconciliateur entre l’esprit et la matière, est pour lui l’instrument d’une quête spirituelle toujours inachevée, et toujours tendue vers l’espérance.
Né à Paris en 1949, Lionel peint depuis l’âge de 14 ans. Son œuvre, riche d’environ 3 000 peintures, est exposée dans le monde entier et a fait l’objet de deux rétrospectives. Parallèlement à son activité de peintre, il se consacre à la gravure au carborundum dont il a déjà signé plus de 300 éditions. Il vit et travaille aujourd’hui à Brion, en Anjou. Son épouse, Isabelle Taunay, y dirige l’atelier de gravure au carborundum, attirant de nombreux artistes passionnés par cette technique de gravure.
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