Lili Dujourie a commencé sa carrière il y a plus de trente ans, et il est aujourd’hui grand temps de proposer pour la première fois au public une approche plus globale et quasi exhaustive de ses créations artistiques et de ses évolutions dans le temps. Plus d’une quarantaine d’œuvres - travaux de chacune des séries majeures qu'elle a entreprises, et premières œuvres moins connues - réparties dans 9 salles du Palais des Beaux-Arts, illustrent sa démarche artistique très personnelle et particulière.
Bousculer les frontières des genres
C’est sans doute grâce à sa curiosité envers de multiples disciplines et à sa connaissance approfondie de toutes sortes de formes d’expression – la littérature, la poésie, le cinéma, et bien entendu les arts plastiques - que Lili Dujourie peut bousculer les frontières des genres. Elle a toujours refusé de s'accommoder des limites imposées par les conventions artistiques consensuelles, et mêle dans des œuvres, aussi surprenantes que remarquablement accomplies sur le plan esthétique, différentes techniques - des photographies, des films, des sculptures, des installations, des collages, des dessins - et tout autant de matières différentes - marbre, plastique, bois, velours, métal, ou papier.
Des œuvres clé
Les œuvres sélectionnées permettent une incursion dans son univers sensible et mental et sont représentatives de ses réflexions sur des thèmes tels que la vanité, l’instabilité du temps, la perte, l’ennui, la mélancolie, la présence et l’absence. Certaines préoccupations persistantes étayent le travail de Lili Dujourie depuis l'instant même de sa maturité, vers 1972, comme le montrent American Imperialism et ses premières vidéos Hommage à.... La sculpture est le domaine auquel elle a été le plus souvent associée ces dernières années, mais, durant les années 70, elle a réalisé une extraordinaire série de vidéos, considérées maintenant comme des œuvres clé explorant des thèmes traitant du corps, de la femme/objet féminin, des esthétiques féminines et féministes, et l'origine de la temporalité au sein de l'acte créatif.
Illustration : Lili Dujourie, Ibant Obscuri Sola Sub Nocte Per Umbra , 1988. Marbre, bois, image sur toile, 1,92 x 2,88 x 35 cm (chaque) © Photo: Kristien Daem
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