De Gauche à droite :
AUGUSTE RODIN Jardin des supplices, ca. 1900, Graphite, lavis et aquarelle sur papier
crème, 32,5 x 25,2 cm Paris, Musée Rodin, D. 1530
Photo: Jean de Calan
JOSEPH BEUYS Blumennymphe, 1956, Aquarelle sur papier de soie, montée sur papier,
15 x 10,8 cm © VG Bild-Kunst, Bonn 2005, Museum Schloss Moyland, Collection van der Grinten.
Photo: Walter Klein
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SCHIRN KUNSTHALLE FRANKFURT
Römerberg
60311 FRANCFORT Allemagne
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Plein tarif 7€, Tarif réduit 5€, Billet famillial 15€
COMMISSARIAT :
Pamela Kort, commissaire
Susanne Modelsee, assistante pour ce projet
DIRECTEUR DU MUSÉE :
Max Hollein
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Par leur approche entièrement nouvelle de la sculpture et du dessin, Auguste Rodin (1840 – 1917) et Joseph Beuys (1921 – 1986) ont joué un rôle décisif dans le développement de l’art au XXe siècle. Si l’on reconnaît volontiers un certain parallélisme entre leurs aquarelles, le rapprochement n’avait jamais été tenté jusqu’à ce jour pour les œuvres en trois dimensions. À travers 130 œuvres sur papier (80 de Beuys et 50 de Rodin), et 35 sculptures (dont 20 de Rodin et 15 de Beuys), cette exposition veut définir l’impact de Rodin sur la pratique artistique de Beuys. En y ajoutant une quinzaine d’œuvres sur papier et de sculptures de Wilhelm Lehmbruck (1881 – 1919), elle montre les liens entre Beuys et ce peintre, lui aussi fortement inspiré par le maître français.
La "Sculpture sociale"
Le travail de Beuys se définit à partir de sa théorie de la "Sculpture sociale", qui remet en cause les concepts traditionnels de l’art, et renonce aux principes esthétiques formels pour déboucher sur un processus de perception et de cognition, auquel chacun doit participer, de façon à aboutir à un changement de la Société. Dans le même temps, ce travail révèle une profonde affinité pour le médium traditionnel du dessin : "Le dessin a pour moi une importance capitale car, en définitive, tout est déjà là dans les plus vieux dessins, aussi loin qu’en 1947", dira-t-il. Entre 1947 et 1964, alors qu’il se consacre de plus en plus à ses performances et à sa théorie de la "Sculpture sociale" il crée plusieurs milliers d’œuvres sur papier. À partir de ces dessins et de sculptures clés, l’exposition démontre la relation particulièrement significative de Beuys avec Rodin, et rapproche pour la première fois ses premiers dessins et ses œuvres ultérieures en trois dimensions.
Le corps fragmenté
L’une des innovations les plus importantes de Rodin, à la fin du XIXe siècle, est la fragmentation du corps et le traitement du torse comme une forme indépendante. Beuys donne lui aussi une place majeure au torse, qui joue un rôle essentiel dans ses dessins comme dans ses sculptures, particulièrement après 1953. Dans ses œuvres sur papier, son intérêt récurrent pour le travail de Rodin - qui tout comme lui en a produit des milliers - est immédiatement et intensément visible. Les premières œuvres de Beuys sont l’écho des aquarelles et des dessins de Rodin des années 1895 à 1910. Le travail graphique des deux artistes est caractérisé par des lignes souples, des couleurs qui s’étalent, et une figure féminine centrale qui change continuellement. Tous deux ont expérimenté sans se lasser les techniques les plus originales. En dépit de leur présence physique, les dernières figures féminines des aquarelles de Rodin apparaissent comme des êtres évanescents saisis par l’artiste. Beuys, au contraire, les ramène à des silhouettes qui traduisent une intense vitalité, marquée par la deuxième guerre mondiale et en quête de renouveau.
L’art et le mouvement
Les deux artistes partagent une autre conception nouvelle et essentielle, qui constitue un approfondissement révolutionnaire de la compréhension de la sculpture, l’introduction de la notion de mouvement et de temps dans l’art. Rodin résumait son approche par ces mots : "J’observe mon modèle longtemps. Je n’insiste pas sur une pose particulière. Je laisse le modèle marcher librement dans l’atelier, comme un cheval échappé de son écurie, et j’enregistre ce que je vois". Le mouvement se manifeste dans le caractère flottant de ses dessins, comme dans sa décision de ne pas utiliser de socle pour ses statues et le traitement impressionniste de leur surface, qui font du matériau un élément vivant. De la même façon, Beuys considérait la sculpture comme un processus évolutif ouvert et adaptable, vivant et oscillant entre l’ordre et le chaos, l’organique et le minéral, le chaud et le froid. Pour Beuys la pensée est la sculpture, sa forme élémentaire, et Le Penseur de Rodin est son symbole...
PUBLICATION :
Catalogue de l'Exposition Allemand / Anglais. Sous la direction de Pamela Kort et Max Hollein. Préface de Max Hollein. Textes de Josephine Gabler, Claude Keisch, Dieter Koepplin, Pamela Kort, J. A. Schmoll gen. Eisenwerth et Hélène Pinet. 368 pages, avec 187 illustrations en couleur et 121 en noir et blanc. Editions Richter Verlag, Düsseldorf 2005, ISBN 3-937572-34-1, 29,80 €.
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