L’exposition Merveilles de verre en Alsace rassemble pour la première fois les verres les plus prestigieux, les plus beaux et les plus significatifs de l’histoire de cet art, qui soient conservés en Alsace. 300 verres couvrent une vaste période s’étendant des origines de cet art du feu (Antiquité) jusqu’à l’Art nouveau (1900).
Une grande partie de ces œuvres, qu’elles proviennent de collections privées ou d’institutions publiques, est sortie de l’ombre pour l’occasion .
La méditerranée orientale, berceau de la verrerie
L’exposition débute au Ve siècle avant notre ère, avec les plus anciens verres connus, des flacons à parfum rhodiens en verre moulé sur noyau d’argile. Dès l’invention du verre soufflé en Syrie, vers 50 avant J.-C., l’art verrier se développe. Les verreries gallo-romaines d’Europe occidentale et de Méditerranée orientale multiplient les formes et les techniques décoratives, et montrent la maîtrise et la virtuosité des artisans. À l’époque mérovingienne, les formes s’appauvrissent, offrant une large part à la gobeleterie. La verrerie médiévale prolonge cette série, avec des gobelets à décor très plastique et des verres émaillés.
Illustration : Alabastre (petit vase à parfum), Méditerranée orientale, VIe-Ve siècle avant J.-C., Strasbourg, musée de l'Oeuvre Notre-Dame.
Photo : Mathieu Bertola
De Venise à Vienne, l’âge d’or
Au XVIe siècle, Venise est le berceau de la renaissance du verre en Europe : sa qualité, la variété de ses décors et de ses formes sont enviées par toutes les cours européennes. Mais il est concurrencé à la fin du XVIIe siècle par l’invention du cristal en Angleterre et du verre de Bohême, dont la virtuosité des décors témoigne du baroque triomphant. Le cristal taillé, moulé, atteint son âge d’or au début du XIXe siècle et se démocratise. À partir du milieu du XIXe siècle, certains verriers réagissent face à la mécanisation en réalisant des pièces prestigieuses s’inspirant de techniques anciennes.
L’Art Nouveau
À la fin du XIXe siècle, ce retour à un artisanat d’art a permis l’éclosion de techniques novatrices à l’origine de l’Art nouveau, dont le chef de file à Nancy est Émile Gallé qui cherche son inspiration dans les formes végétales, animales et même minérales.
Les invertébrés marins des Blaschka
Parallèlement, l’exposition présente pour la première fois une étonnante collection d’invertébrés marins réalisés en verre en 1890 par deux verriers originaires de Bohème, les Blaschka. Conservé au musée zoologique de Strasbourg, cet ensemble méconnu, unique en France, est aussi exceptionnel de délicatesse que de précision.
PUBLICATION
Catalogue de l’exposition Textes de Frédérique Gœrig, Suzanne Plouin, Jean-Yves Feyeux, David Carita, Marie-Dominique Wandhammer et Henri Reiling, avec les photographies et les notices des 300 verres présentés. Editions la Nuée Bleue, Strasbourg, 160 p.,
30€.
Illustration : V8, designers associés, Bix, 2006, CIAV de Meisenthal.
Photo: Frédéric Goetz
La BIX
Le musée d'Unterlinden a demandé au Centre International d’Art Verrier [CIAV] de Meisenthal, la création d’un objet contemporain en verre.. Du travail croisé entre les V8 (Pierre Bindreiff et Sébastien Geissert, designers associés à Strasbourg) et les verriers traditionnels est née la BIX – mot qui en dialecte local désigne la boite en métal de 33cl contenant diverses boissons ... Le statut d’objet produit en masse change pour laisser place à la sensibilité du souffle des verriers. La Bix est éditée en série limité en 333 exemplaires numérotés. Prix : 33€.
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