NOS EXPOSITIONS DE L'ÉTÉ
À PARIS
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Paris au mois d'août, désert comme dans le roman de René Fallet ? Allons donc ! Les choses ont bien changé et l'agenda culturel de l'été est désormais aussi fourni que celui des mois frisquets. Du Louvre au Grand Palais, d'Orsay au Jeu de Paume, voici de quoi meubler les lendemains du 14 juillet.
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LE GRAND RÉPERTOIRE, MACHINES DE SPECTACLESGRAND PALAIS – Entre la Force de l’art et la Biennale des antiquaires à venir, le Grand Palais remis à neuf s’offre une agréable diversion en accueillant les incroyables machines conçues par François Delarozière et son équipe pour la troupe théâtrale Royal de Luxe. S’inscrivant dans la lignée sérieuse et loufoque de Léonard de Vinci, Vaucanson, Marcel Duchamp et Tinguely, ils se sont creusé les méninges sur des mécanismes hautement improbables. Voici donc une machine à tartiner le nutella, une machine à strip-tease de poule, une machine à soulever les robes, un vélo à tamponner des empreintes de vaches (pratique pour la Cow Parade). Certaines de ces pièces n’auraient pas déparé dans un siège médiéval comme cette catapulte à piano. Les machines sont tellement entrées dans notre vie quotidienne que nous avons perdu la naïveté de notre regard face à leurs performances magiques. Voici une occasion de la récupérer. Le programme du festival Paris quartier d'été www.quartierdete.com LES TRÈS RICHES HEURES DE LA COUR DE CHINEGUIMET- Pour fêter le cinquième anniversaire de sa réouverture, le musée Guimet expose ses propres collections. Il ne s'agit pas d'une boutade car les neuf rouleaux peints des XVIIe et XVIIIe siècles sont d'authentiques trésors, qui n'ont jamais été ouverts dans leur totalité. Ils décrivent de façon détaillée la vie au Palais impérial, les chasses, les anniversaires ou les inspections en province des trois grands empereurs Kangxi, Yongzhen et Qianlong, contemporains des Louis XIV, XV et XVI de France. À lire : Le compte rendu publié par Artaujourdhui.info artaujourdhui.info Le site du musée www.museeguimet.fr CINDY SHERMANJEU DE PAUME - Elle est tour à tour une actrice de cinéma des années cinquante, un mannequin de mode, une sainte du Moyen Age ou une femme anonyme qui attend le bus dans une périphérie américaine. Cindy Sherman est la reine du tranformisme. Depuis ses débuts au milieu des années soixante-dix, elle a représenté un grand nombre de personnages tout en restant toujours, au fond, Cindy Sherman. Par le jeu du maquillage, de la mise en scène, de la pose, des lumières, elle ne fait que donner corps à nos clichés ou à nos fantasmes, se déplaçant dans le temps et dans l'histoire. N'utilisant que la photographie, Cindy Sherman travaille par séries. L'exposition du Jeu de Paume, l'une des plus complètes qui lui aient été consacrées, rassemble 250 œuvres. On y verra notamment l'intégralité des Film Stills (69 images), et les séries History Portraits, Fairy Tales, Murder Mistery, Fashion, etc. Après avoir aussi utilisé des mannequins (Sex Pictures) et travaillé en noir et blanc (Broken Dolls), l'artiste a fini par s'attaquer en 2004 à une proie évidente, le clown. Le site du Jeu de Paume www.jeudepaume.org LES ARTISTES AMÉRICAINS ET LE LOUVRELOUVRE - Entre la France et l'Amérique, ce n'est pas toujours l'histoire d'amour. En revanche, entre la France et les artistes américains, les sentiments ont toujours été féconds et cordiaux. C'est ce que montre une exposition sur l'attrait exercé par le musée du Louvre sur les peintres d'outre-Atlantique. Environ trente tableaux sont présentés, dont certains jouirent d'une grande notoriété dans le passé comme ce Panorama du Salon carré et de la Grande Galerie (1831) de Samuel Morse, accroché dans l'espace qu'il décrit. Autre artiste célèbre en son temps : George Catlin (1796-1872). En 1845, Louis-Philippe lui accorda le privilège extraordinaire d'une exposition dans la Salle des Séances pour sa série de peintures sur les Indiens du Missouri. Mais la visite studieuse au Louvre est une tradition qui s'est maintenue jusqu'au XXe siècle, comme le prouvent les exemples de Thomas Hart Benton et d'Edward Hopper. Le dossier de l'exposition sur le site du Louvre www.louvre.fr/llv/exposition/detail_exposition.jsp?CONTENT%3C%3Ecnt_id=10134198673378741&CURRENT_LLV_EXPO%3C%3Ecnt_id=10134198673378741&bmUID=1150202862057 JOYAUX MOGHOLSLOUVRE - Présenter ces somptueux bijoux l’été, saison de tous les devêtissements, n’est au fond pas une mauvaise idée : car à quoi pourrait-on imaginer les coordonner mieux qu’à la peau nue ? La collection du cheikh al-Sabah du Koweït compte des centaines de joyaux commandés par les souverains musulmans de l’Inde du Nord, du XVIe au XIXe siècle. Elle a été commencée au milieu de la décennie 1970 et a été amoindrie en 1990 lorsque Saddam Hussein l’emporta comme butin de guerre après son invasion du Koweït. Qu’il s’agisse de l’inventivité dans les formes, des techniques d’émail, de sertissage ou de damasquinure, les orfèvres des Grands Moghols ont laissé nombre de chefs-d’œuvre. Chape d’épée en ivoire de morse sculpté, fourreau de dague en rubis, bague surmontée d’un oiseau en or, coupe miniature taillée dans une seule émeraude… Un ambassadeur anglais du XVIe siècle, impressionné, parlait de « trésor du monde », un jugement repris comme titre de l’exposition. Le dossier de l'exposition sur le site du Louvre www.louvre.fr/llv/exposition/detail_exposition.jsp?CONTENT%3C%3Ecnt_id=10134198673352999&CURRENT_LLV_EXPO%3C%3Ecnt_id=10134198673352999&bmUID=1152377604917 MARILYN, LA DERNIÈRE SÉANCEMAILLOL - « Déshabiller Marilyn, c’est aussi simple que d’aller en Egypte pour renverser une pyramide dans un verre de martini ». Et pourtant… Bert Stern, photographe de mode de Brooklyn, tiendra son pari fou de faire poser la star nue. C’était en 1962, quelques mois avant sa mort. Cette « dernière séance », réalisée dans une suite de l’hôtel Bel Air de Los Angeles, a depuis longtemps accédé au rang de mythe. Composée de 2571 clichés, elle a été souvent montrée en sélections très serrées. Celle-ci, de 59 images seulement, a appartenu à un musée avant d’être achetée par son propriétaire actuel, Leon Constantiner. Les titres des photos prises au Rolleiflex et au Nikon, « Marilyn mordant le foulard rayé », « Portrait au collier », « Marilyn aux roses, câline » sont évocateurs et font revivre une star à la fois aguichante et fragile, vaniteuse et sincère. Près d’un demi-siècle après sa mort, la magie Marilyn agit toujours… Le site du Musée Maillol www.museemaillol.com DESSINS DE JEAN-FRANCOIS MILLETORSAY - Le musée d’Orsay, qui possède le plus important fonds de dessins (600 au total) de Jean-François Millet, en accroche un ensemble intéressant. L’objet avoué de cette exposition-dossier est de réfuter l’image de Millet artiste d’atelier, n’ayant jamais travaillé en plein air. Une interprétation largement fondée sur les souvenirs de son fils qui écrivait : « Quand il s’en allait à travers champs, il n’emportait que son bâton ». Si cela est probable pour sa peinture, les dessins du musée d’Orsay montrent un caractère autrement spontané, qui prouve qu’ils ont été réalisés sur le motif. Parmi ces croquis rapidement exécutés, certains proviennent de pages de carnets que l’artiste glissait dans les poches de sa vareuse. La vie rurale est évidemment au centre de ces esquisses, dont beaucoup ont été réalisées après son installation à Barbizon en 1849.
Le site du Musée d'Orsay www.musee-orsay.fr WILLUMSEN (1863-1958), UN ARTISTE DANOISORSAY - Au confluent du symbolisme et de l'expressionnisme, l'œuvre de Willumsen est multiforme et complexe. En la montrant, le musée d’Orsay n'entreprend pas une tâche aisée. En dehors de la peinture, il s’est intéressé au cours de sa très longue carrière à la sculpture, à l'architecture, à la céramique et a pratiqué la gravure et la photographie. Son tempérament profondément individualiste, mobile et assimilateur, réserve bien des surprises. Pour tenter de le cerner, l'exposition, rassemble une trentaine de peintures, une dizaine d'estampes, autant de céramiques ainsi qu'une quarantaine de photographies. À lire : le compte-rendu publié par artaujourdhui.info DAVID SMITHCENTRE POMPIDOU - C’est l’un des grands sculpteurs américains du siècle passé mais son nom continue d’être largement ignoré en France. La rétrospective qui arrive au Centre Pompidou en provenance du Guggenheim de New York comble donc une lacune. David Smith (1906-65) est un enfant de la civilisation industrielle qui porte en lui la nostalgie d’un âge d’or rural (un peu comme Frank Lloyd Wright, voir plus bas). Privilégiant le métal, il recompose des figures en soudant des objets récupérés. L’une de ses séries emblématiques, intitulée Agricola (années 1950), utilise des outils de paysans, des pièces de tracteurs, de éléments de charrues. Dans une autre, celle des Tanktotem, il a recours à des chaudières désossées. Plus de quarante de ces sculptures, qui font le lien entre Julio González et Arman, sont réunies. Elles sont accompagnées de quelques dessins. Présentation de l'exposition www.cnac-gp.fr/Pompidou/Manifs.nsf/0/84C7C9CA146BF38CC1257073002E4B0E?OpenDocument&sessionM=2.2.2&L=1 et aussi JOCELYNE ALLOUCHERIE, L'ENVERSCENTRE CULTUREL CANADIEN - Dans le cadre du festival Francofffonies !, et à l’occasion de sa participation à la Biennale Urbi & Orbi à Sedan, le Centre culturel canadien présente une installation de l'artiste Jocelyne Alloucherie. Composée de cinq photographie et de cinq lampadaires, jouant avec les images projetées, elle a été présentée pour la première fois à l'Oratorio San Ludovico, à Venise, en octobre 2005. À lire : le compte-rendu publié par artaujourdhui.info |