Jean-Claude Golvin est architecte, et directeur de recherche au CNRS. C’est également un aquarelliste de talent, qui nous invite à un voyage dans une Antiquité idéalisée. Ses aquarelles ressuscitent les villes et leur urbanisme, les survolent pour les inscrire dans un paysage. Elles nous font découvrir l’architecture et les décors, apercevoir des scènes de la vie quotidienne - les marchés, les artisans... Grâce à lui, l’Antiquité cesse de n’être qu’un champ de ruines, seulement compréhensible par les initiés.
Une mise en forme visuelle et réfléchie
Les villes antiques n’étaient pas des champs de ruines : elles avaient un aspect propre et une vie. Elles avaient une fonction et une forme qu’il faut tenter de retrouver au prix d’un effort de réflexion et de synthèse. Le rétablissement de leur image s’appuie sur la recherche scientifique. La restitution n’est pas une invention, mais une mise en forme visuelle et réfléchie d’un site à un moment donné de son histoire.. Les images ne sont pas conçues isolément. Elles s’enchaînent généralement dans une séquence efficace qui va du général - la vue d’ensemble « aérienne » d’une ville - au particulier - un quartier, un monument, une scène. Elles ont pour but de redonner au public une idée facilement accessible et crédible de nombreux sites, aussi claire et évocatrice que possible du cadre dans lequel des évènements historiques se sont déroulés..
Des scènes de la vie quotidienne aux grands sites de l’humanité
Toutes les images présentées dans l’exposition ont été publiées dans le cadre d’ouvrages et de revues ; d’autres ont servi à la réalisation de panneaux d’information, de maquettes matérielles ou électroniques pour des musées, ou voyagent à travers le monde dans de grandes expositions itinérantes. L’exposition s’organise autour de 6 thèmes : scènes de vie quotidienne (sur les quais de Bordeaux, au marché de Lyon, devant la boutique d’un marchand de vin à Dijon), scènes de travail (sur le pont du Gard en construction, avec un boulanger de Vaison-la-Romaine), survol des villes (de Périgueux à Lyon en passant par Lutèce), découverte de l’architecture antique (le cirque d’Arles, le théâtre d’Orange, ou encore une villa de Saint-Émilion), paysages bourguignons (Alésia au temps du siège, l’oppidum de Bibracte), enfin un regard sur les plus grands sites de l’Antiquité (le plateau de Giseh et les Grandes Pyramides, le Sanctuaire Marmaria à Delphes, le Colosse de Rhodes, le phare d’Alexandrie, Rome au temps des funérailles de César).
Le visage global
Jean-Claude Golvin, en donnant ainsi à voir au temps de leur splendeur les villes de la Gaule romaine et de l’Antiquité, nous invite à rêver. Il aide notre imagination à mieux appréhender les rares vestiges antiques qui parsèment nos paysages. Au final, c’est le visage global, l’atmosphère générale de la ville qui doivent être retenus. Il s’agit pour le réalisateur, souligne Jean-Claude Golvin, de dire l’essentiel en une seule image, tout en donnant au spectateur un plaisir particulier : celui de revoir le site dans son ensemble tel qu’il devait être à un moment essentiel de son histoire ».
Illustration : J.-C. Golvin, Saqqarah, le complexe de Djoser et les pyramides voisines, 2002, © Errance
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