Cette exposition est le troisième volet du cycle Signer sans voir. Comme tous les ans, le Musée de la Photographie André Villers ouvre ses portes à la jeune création. Il s’agit là d’appréhender la photographie sous l’angle de la nouveauté et de la surprise. Signer sans voir est également une méthode singulière de concevoir la diffusion culturelle.
Un univers qui mêle ironie et recherche esthétique
En 2006, c’est au tour de Cynthia Lemesle et Jean-Philippe Roubaud de proposer leur vision photographique du monde. Une vision nouvelle pour eux puisque, comme le veut la tradition de ce cycle, ces artistes plasticiens n’étaient pas photographes et se sont prêtés au jeu. Ainsi que le titre de leur exposition, L’aura des pâquerettes le laisse entendre, l’univers de ces deux artistes mêle ironie et recherche esthétique. On passe avec eux de l’infiniment grand à l’infiniment petit, des objets issus de la réalité s’insèrent dans un jeu strictement graphique, participent à la perte de nos repères et de notre regard.
L'intensité du moment
Des éléments architecturaux, après avoir traversé le filtre photographique, perdent essence et fonction originelles dans leur nouveau champ de représentation. On promène également notre attention dans l’infiniment tendre, lorsqu’un repas de famille prend des allures solennelles. Quand la lumière s’invite à la table des réjouissances simples du quotidien, elle devient ce personnage invisible et à la fois si présent, qui montre du doigt de sa puissance, l’intensité du moment.
Photographier ce qui n’existe pas
La photographie peut être détournement de concept. L’intérêt de Cynthia et Jean Philippe pour la cryptozoologie, l’étude des animaux encore inconnus pour la science, leur a inspiré l’invention de créatures improbables issues d’objets de notre société de consommation. Photographier ce qui n’existe pas et ce qui est pourtant présent face à nos yeux est l’une des voies qu’explorent ces artistes.
Illustration : Cynthia Lemesle et Jean-Philippe Roubaud Installation
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