À la fin du printemps, le Sénat organise chaque année une exposition d'art contemporain à l'orangerie du Sénat et dans le jardin du Luxembourg. Des personnalités les plus diverses se voient confier une “carte blanche” dont le parcours doit, par son originalité, échapper aux dangers de la pensée unique artistique et permettre un regard sans esprit de système sur les courants les plus variés de la création. Autour d'un thème unique, des oeuvres d'artistes de renommée internationale côtoient celles d'artistes moins reconnus, consigne étant donnée aux commissaires invités de choisir des artistes qu'ils aiment et qui, parce que pour la plupart non encore connus du grand public, méritent l'appellation de “jeunes artistes”.
Quarante-cinq artistes français et étrangers
Pour sa huitième édition, Artsénat, a fait appel à Ileana Cornea, philosophe et critique d'art, et Laurence d'Ist, historienne d'art. Sous un titre emprunté au monde de l'enfance et à une célèbre comptine, Femme y es-tu ?, les deux commissaires convient 45 artistes français et étrangers à s'exprimer sur les représentations de l'identité féminine. Elles proposent une évocation des figures symboliques et culturelles de la femme, de ce qu'elle incarne dans la culture collective occidentale, de la mythologie à la société actuelle, sans jamais vraiment la dévoiler. La femme se manifeste, elle ne se montre pas. Femme y es-tu ? invite le visiteur à une partie de cache-cache, où la femme n'est justement pas celle que l'on croit, ni là où on l'attend. L'exposition s'articule en trois parties : l'espace d'exposition dans l'orangerie, les groupes de sculptures dans le jardin, et un événement autour des statues des reines de France.
Illustration : CLARK et POUGNAUD, Aurore éveillée 2003, photographie, 110 x 110 cm
À l'orangerie du Sénat
Vingt-trois artistes exposent dans l'orangerie du Sénat. L'invité d'honneur, Jacques Villeglé, présente plusieurs affiches lacérées marouflées sur toile, ainsi que l'icône de Femme y es-tu ?, un tirage photographique d'une oeuvre datant de juillet 1968, Prenez-vos désirs (métro Bastille), ode à la libération des moeurs et à l'avènement des droits de la femme. L'atmosphère créée dans l'orangerie du Sénat est propice à montrer des oeuvres où l'on soupçonne mystères, aspirations, idées, valeurs, force et ruse de la femme. De la figure politique de la femme à la tradition culturelle qu'elle perpétue, de son imaginaire, à travers des oeuvres oniriques et symboliques, à l'idée des origines et d'éternité, la femme est au coeur de chaque oeuvre présentée : peintures, photographies, installations, sculptures et films.
Dans le jardin du Luxembourg
Les sculptures monumentales, installées tout l'été dans le jardin du Luxembourg, et offertes à tous les publics qui le fréquentent, font écho à celles qui sont exposées dans l'orangerie. Pour renforcer l'impact des oeuvres en extérieur, les douze artistes proposent cette année plusieurs sculptures, réparties sur les pelouses, dans les arbres et les allées du jardin, tandis que la fontaine Médicis sert à nouveau d'écrin à une installation originale de Sylvie de Meurville. Eugène Dodeigne, invité d'honneur, présente une pièce monolithique, en pierre bleue de Soignies, une ode au couple, l'homme et la femme unis à jamais dans un même bloc.
L'événement de cette édition 2007 est l'intervention de dix créateurs autour des statues des reines de France, situées près du grand bassin. A travers les installations des artistes, les reines endormies du jardin se réveillent. Marie de Médicis, doyenne des lieux, retrouve son éclat sous l'élégance d'une création haute couture de Franck Sorbier.
lIlustration ;Sylvie de MEURVILLE : Galatée, 2007, montage virtuel de l’installation, résine époxy, 300 x 120 x 60 cm
Autour de l'exposition
Sous une tente installée spécialement dans le jardin du Luxembourg, des ateliers d’arts plastiques permettent aux enfants de s’exprimer et de créer librement autour du thème de l’exposition Femme y es-tu ? avec la complicité des artistes exposant à Artsénat. (du 23 mai au 13 juin 2007, les mercredi, samedi et dimanche, de 14h30 à 16h ou de 16h à 17h30, réservation sur place le jour même à partir de 14h15)
|
