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GOYA,
fastes et ténèbres


JUSQU' AU 23 SEPTEMBRE 2007


A travers tapisseries et gravures, les deux visages d’un grand maître de l’art européen

Francisco Goya Le chien Tapisserie © Patrimonio Nacional - Madrid

 

MUSEE DU CHÂTEAU DES DUCS DE WURTEMBERG
MUSEE D'ART ET D'HISTOIRE

Hôtel Beurnier-Rossel
MONTBELIARD

INFORMATIONS :

Tél : 03 81 99 22 61
Site : www.montbeliard.com

HORAIRES :

Tous les jours sauf le mardi de 10h à 12h et de 14h à 18h.

PRIX D'ENTREE (valable pour les 2 musées) :

Tarif normal : 4,5 €
Tarif groupes (à partir de 10 personnes) et étudiants : 2,25 €
Entrée gratuite pour les - 18 ans et les personnes handicapées

COMMISSARIAT :

Bernard Fauchille

CONTACT PRESSE :

Laurent Labydoire Tél : 03 81 99 22 81
Email : llabydoire@montbeliard.com

Des tapisseries en provenance des musées et palais royaux de Bruxelles et Madrid, plus d’une centaine de gravures prêtées par le Musée d’Oldenburg en Allemagne : les musées de Montbéliard accueillent cette année des œuvres de Francisco Goya, dans le cadre de l’exposition d’été. Après les photographies « Cuba-Miami » de Robert Van der Hilst (printemps 2006) puis les peintures du Péruvien Herman Braun-Vega, « Goya, fastes et ténèbres » constitue le point d’orgue de cette série consacrée à la culture hispanique.

Optimiste dans les tapisseries…

Né en 1746 à Fuentetodos, en Aragon, Francisco de Goya y Lucientes est le fils d’un maître doreur. Après une jeunesse et une formation dont on ignore presque tout, il reçoit en 1771 sa première commande : la décoration de la voûte de la cathédrale de Notre-Dame del Pilar à Saragosse. En 1773, il s’établit à Madrid, épouse Josefa Bayeu dont les trois frères (tous peintres) sont bien introduits à la Cour. Cela lui permet de recevoir dès 1774 des commandes pour la manufacture royale de tapisseries de Santa Barbara. Nommé Peintre du Roi en 1786, il continue à produire des cartons de tapisseries, dans une veine optimiste. La présentation des treize tapisseries, dont Scène de chasse, Le chien, Bataille de chats, Les bûcherons, réalisées d'après des cartons de l'artiste, constitue un événement car elles n'ont pas été vues en France depuis quarante ans et certaines ne l’ont même jamais été.


… et sombre dans les gravures

En contrepoint, cent quarante gravures du peintre espagnol sont présentées au public. Ce sont des oeuvres plutôt sombres qui tranchent avec les fastes de la cour d'Espagne. Elles sont tirées d'ensembles célèbres : Les Caprices, Les Désastres de la Guerre et La Tauromachie. Datées de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, elles critiquent durement l'ignorance, le fanatisme, l'hypocrisie, la méchanceté. 1792 marque un tournant dans la vie de Goya : il refuse toute commande de cartons de tapisseries et voyage à Cadix, où il tombe gravement malade et devient totalement sourd. Dans le même temps, sa relation avec la fantasque duchesse d’Albe le meurtrit. En 1798 il grave les Caprices, où il critique avec amertume les tares et les défauts de la société madrilène, du clergé, de la noblesse… et de l’homme en général.


Des Désastres de la guerre à la Tauromachie

En 1808 éclate la guerre contre Napoléon. Goya espère tout d’abord que ce dernier obligera l’Espagne à se moderniser, à sortir de la médiocrité politique et économique, de l’autoritarisme religieux, de l’obscurantisme… Ses espoirs, partagés par ceux que l’on appelle alors « los Afrancesados », sont vite déçus devant la cruauté des troupes d’occupation (un de ses couteaux ne porte-t-il pas l’inscription « mort aux Français » ?). Mais il est effrayé par la sauvagerie des réactions espagnoles. Vers 1810 il réalise une série de 80 gravures, Les Désastres de la guerre, qui ne seront publiées qu’en 1860. En 1814, Ferdinand VII revient en Espagne, rétablit l’autoritarisme royal et l’Inquisition, pourchasse les libéraux. Goya justifie son attitude pendant la guerre et reste Peintre de Chambre du roi. Il continue à réaliser des scènes religieuses, des portraits de la Cour tout en publiant les 33 gravures de «La Tauromachie», où se mélangent l’histoire de ce divertissement, des souvenirs personnels, des scènes populaires et aussi des allusions à la guerre récente (le taureau représenterait les troupes françaises…).
llustration : Francisco GoyaI A aucun prix !


Un reflet de son époque

Il ne s’agit pas de révéler Goya, mais de présenter deux aspects de l’artiste : des œuvres de jeunesse (les tapisseries) où l’insouciance, le plaisir de vivre cachent imparfaitement la dureté de l’époque, et des gravures où il dénonce avec force les mœurs de son époque, la cruauté de la guerre, les tensions qui le tourmentent. A travers ces œuvres, nous devinons les humiliations, la solitude, les soucis matériels, les drames de la maladie et de la vieillesse, la méchanceté et la médiocrité de certains, mais aussi le plaisir du quotidien, l’amitié, l’affection et finalement l’espoir pour Goya que le monde soit meilleur qu’il ne paraît.