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CORRESPONDANCES
Emmanuel Saulnier / Odilon Redon
Jannis Kounellis / Jean-François Millet

DU 16 OCTOBRE 2007 AU 6 JANVIER 2008

Une confrontation enrichissante entre les maîtres du XIXe siècle et les artistes contemporains


Jannis Kounellis Sans Titre, 2007 Bois, sacs de jute, café, riz,
lentilles et pois © Jannis Kounellis
© Photo P. Schmidt / Paris, musée d'Orsay

 

MUSÉE D’ORSAY

1, rue de la Légion d'Honneur,
75007 Paris

INFORMATIONS :

Tél. 01 40 49 48 00 / 49 78
Site: www.musee-orsay.fr/fr/manifestations/a-laffiche.html

HORAIRES :

Tous les jours de 9h30 à 18h, le jeudi de 9h30 jusqu'à 21h45, fermé le lundi

PRIX D’ENTRÉE :

Plein tarif : 7,50 €,
Tarif réduit et dimanche : 5,50 €
A partir du 1er janvier 2008, Plein tarif : 8 €

COMMISSAIRES :

Serge Lemoine, Président du Musée d'Orsay,
assisté d’Olivier Gabet, conservateur au Musée d'Orsay

CONTACTS PRESSE :

Amélie Hardivillier, Yoann Gouin
Tél. 01 40 49 48 56 / 49 92
E-mail: presse@musee-orsay.fr


Dans “Correspondances”, des artistes contemporains mettent leur propre création en regard d’une œuvre de la collection du Musée d’Orsay. Dans cette nouvelle série, Emmanuel Saulnier a choisi Odilon Redon et Jannis Kounellis se mesure au célèbre Angelus de Jean-François Millet.


Emmanuel Saulnier / Odilon Redon

Artiste français né en 1952, Emmanuel Saulnier n’a de cesse de penser et de revisiter deux notions essentielles à son travail : la présence de l’objet et le déplacement. Pour Saulnier, l’implication physique de l’œuvre invite à l’investissement de tous les espaces, souvent ceux auxquels on ne s’attend pas, les lieux du commun, les lieux publics, les paysages naturels. Subtile et poétique, cette appréhension de l’œuvre a pour adjuvants la transparence, la fragilité, l’équilibre, rappelant que l’œuvre introduit un projet, une pensée, en formant un espace de métaphores. Par ces parti-pris singuliers, Emmanuel Saulnier se libère et libère son œuvre des structures habituelles de la création artistique. Dans le paradoxe des matériaux utilisés, fragiles (verre) ou solides (pierre), ses sculptures déploient un autre rapport au socle, au sol, à la terre, en écho à Brancusi. D’une certaine manière, la force du projet et des réflexions qui en forment la base assure à l’œuvre le socle de sa propre stabilité et de sa pérennité. Plus qu’une œuvre en particulier, c’est la figure d’Odilon Redon que Saulnier a choisie, en installant son œuvre Ben Irakim. Je suis loin (2003) au cœur de la salle consacrée à l’artiste, baignant cette installation, où le verre soutient la pierre, de la lumière elliptique des pastels. Pour Saulnier, Odilon Redon donne une autre voie à la notion de déplacement telle que les romantiques et les impressionnistes l’ont articulée, partir et partir loin, campagnes nouvelles ou contrées exotiques, en proclamant l’impérieuse nécessité d’intérioriser ce déplacement, le rendant ainsi plus profond et plus intense.

Illustration:: Odilon RedonUne tête coupée placée sur une table carrelée, derrière laquelle est un petit moine tête nue, et trois petits esprits follets souriants et mutins près de lui vers 1878 ?Fusain, estompe, traces de gommage, grattage, sur papier, 39,5 x 37 cm, signé en bas à gauche au fusain : odilon redon Donation Claude Roger-Marx, en souvenir de son père, de son frère et de son fils morts pour la France, 1974 Conservé au département des Arts graphiques du musée du Louvre Paris, musée d'Orsay © Photo RMN / Gérard Blot


Jannis Kounellis / Jean-François Millet

Né en Grèce en 1936, Jannis Kounellis vit et travaille en Italie. Figure majeure de l’art contemporain depuis la fin des années 1950, Kounellis est, au-delà d’une indépendance revendiquée, lié au mouvement de l’Arte Povera, selon le terme utilisé par le critiques Germano Celant en 1967. Attitude plus que mouvement artistique, l’Arte Povera fait primer l’idée de résistance aux cadres sociaux traditionnels, sur un mode révolutionnaire, et suscite une critique du présent en prenant appui sur la référence constante à la nature. En en posant la définition, Celant insiste sur l’analogie entre art et guérilla, avec ce que cette dernière sous-entend de réactivité, de mobilité et de précision : se délester des matériaux traditionnels et des structures habituelles de l’art pour réagir au monde plus vite, et sans être entravé par l’économie culturelle. À cette pauvreté radicale des moyens, non sans recours à un raffinement évident, répond la richesse des réflexions conceptuelles mises en œuvre. Ce mouvement regroupe des artistes aussi différents que Giovanni Anselmo, Luciano Fabro, Mario Merz, Giulio Paolini et Pino Pascali. Lui-même fasciné par le rapport entre nature et culture, Jannis Kounellis s’interroge sur les interactions entre matériaux organiques, minéraux et animaux (charbon, lait, pierre, bois) et éléments vitaux (air et feu), inventant un langage poétique propre. Ce dernier donne la part belle au sacré et au mystère, mais aussi au primat des sensations, jamais imposées par un titre quelconque, mais induites par l’immédiateté de l’œuvre, sa théâtralité, sa sensualité, fondamentales chez un artiste pour lequel l’essentiel réside dans l’expansion du « royaume des sens » (Germano Celant)… Issu d’une tradition picturale qui relierait Caravage aux cubistes, Munch à De Chirico, bien plus que sculpturale, Kounellis a choisi de correspondre avec l’Angelus de Millet.


PUBLICATION

Emmanuel Saulnier / Odilon Redon, format 160x240, broché, 64 pages, édition bilingue anglais, français, coédition Musée d'Orsay/Argol, 15 €
Jannis Kounellis / Jean-François Millet, format 160x240, broché, 64 pages, édition bilingue anglais, français, coédition Musée d'Orsay/Argol, 15 €