Georges Hamel, dit Géo Ham (1900-1972), est l’une des grandes figures lavalloises avec le Douanier Rousseau, Alfred Jarry, Ambroise Paré et Alain Gerbault. Sa ville natale, consciente de son talent artistique, lui rend ce premier grand hommage en présentant ses œuvres, accompagnées de sources documentaires (photographies, revues) et d’un programme varié d’animations (courses automobiles, projections, conférences, etc).
Une passion pour la vitesse
Georges Hamel voit le jour dans un foyer de passionnés d’art, de mode et d’innovation. Son père est photographe, sa mère tient commerce de vêtements et de parfums de femme. Il montre, très tôt, de grandes dispositions pour le dessin d’imitation. En 1911, un avion commandé par un homme politique local pour larguer des tracts, survole la ville et s’y pose. En 1913, une course d’accélération pour motos et voitures est organisée à Laval. Ces deux événements hypnotisent le jeune Georges et déclenchent chez lui la passion de la vitesse. Il esquisse ses premiers dessins. A 18 ans, Géo Ham rejoint Paris et l’Ecole nationale des Arts décoratifs. Il y suit les cours d’Adrien Bruneau. A 20 ans tout juste, il signe sa première couverture, celle d’Omnia (revue pratique de l’automobile) sous son pseudonyme Géo Ham. En 1928, il devient collaborateur permanent du magazine généraliste à grand tirage de l’époque.
Illustration : Le duel de vitesse, n.d. (vers 1935), technique mixte sur bois, collection particulière
Amitié avec Mermoz et Guilllaumet
Créatif, passionné, il exerce son talent dans trois domaines : l’aviation, la moto et l’automobile. Il se révèle être un véritable aventurier et maîtrise parfaitement ses sujets. Témoin privilégié des aventures de Mermoz et de Saint-Exupéry, il accompagne Guillaumet dans sa traversée de la Cordillère des Andes en 1932. Dans le même esprit, il participe au rallye de Monte-Carlo en 1932 et court les 24 Heures du Mans en 1934. Rapidement, il crée un style qui deviendra sa signature : le fondu de la touche et l’agencement de la composition restituent efficacement le sentiment de la vitesse. Les propriétés formelles de son œuvre, alliées à son intérêt précurseur en faveur du motif mécanique et du traitement de la vitesse, inscrivent Géo Ham dans les courants avant-gardistes de l’art du XXe siècle. C’et ainsi qu’il renouvelle les sujets d’inspiration et leur représentation plastique, parallèlement aux futuristes italiens et à l’avant-garde russe et française.
Une riche activité d’illustrateur
Si on connaît Géo Ham pour la justesse de son trait en matière mécanique, on ne peut néanmoins passer sous silence sa participation à l’essor du stylisme automobile. Par ailleurs, dès 1936, il couvre les conflits armés pour L’Illustration. Un rapport fort s’installe alors entre son esthétique et son engagement comme reporter de guerre. Parallèlement à ces activités, l’artiste se voit confier l’illustration de divers ouvrages. Outre les plus prestigieux comme celui des 24 Heures du Mans (paru en 1949), dont il confie les textes à Roger Labric, citons également l’Histoire mondiale de l’automobile de Jacques Rousseau en 1958, le Cinquantenaire de l’ACO (numéro spécial de la revue Moteurs-Courses) en 1956 ou encore Les grands raids d’aviation de Jacques Mortane paru en 1936, Mon tour du monde en avion de Louis Castex en 1943 et Les batailles dans le ciel de Marcel Migeo en 1943.
Illustration : Le casque rouge, n.d. (vers 1935), lithographie, collection des Musées de Laval
PUBLICATION
Catalogue bilingue Géo Ham, Peintre de la Vitesse, Maître de l’Affiche, coédition Somogy et Siloë, 20 €.
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