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FEMMES IMPRESSIONNISTES
BERTHE MORISOT, MARY CASSATT,
EVA GONZALÈS, MARIE BRACQUEMOND


DU 22 FÉVRIER AU 1ER JUIN 2008


La dimension féminine de l’impressionnisme : une réalité longtemps passée sous silence

Eva Gonzalès Le réveil, 1877-78 Huile sur toile, 81,5 x 100 cm Copyright: Kunsthalle Bremen - Der Kunstverein in Bremen


Manet, Monet, Degas, Renoir, Pissarro : tout le monde connaît les noms des Impressionnistes les plus célèbres mais bien peu savent que des femmes artistes appartenaient également à leur cercle. En présentant 150 œuvres de quatre femmes peintres - Berthe Morisot, Mary Cassatt, Eva Gonzalès et Marie Bracquemond – provenant de grands musées étrangers et de collections privées, l’exposition explore la contribution féminine au mouvement impressionniste.


L’impressionnisme, un art féminin

Ces quatre noms ne sont que des exemples. En cette turbulente époque 1865-1895, bien plus de femmes artistes étaient actives qu’on ne l’imagine généralement. Par rapport à d’autres mouvements, l’impressionnisme était davantage prêt à accepter des femmes dans ses rangs. Les critiques de l’époque considéraient en effet la peinture impressionniste comme « féminine » aussi bien dans le choix des sujets – scènes quotidiennes, portraits de femmes avec leurs enfants, intérieurs, jardins – que dans le goût pour les petits formats, l’accent mis sur les effets de lumière, l’usage fréquent du blanc ou le recours à une touche très libre. En 1896, lors d’une rétrospective posthume de Berthe Morisot, le critique Camille Mauclair décrivit l’impressionnisme comme un art féminin et présenta même Morisot comme la seule représentante authentique de ce style.
Si l’on considère les préjugés ou interdictions auxquelles étaient soumises les femmes du XIXe siècle, on peut imaginer la force de conviction et l’assurance qu’il leur fallut déployer pour s’assurer une place dans l’histoire de la peinture moderne. Alors qu’elles fréquentaient les cercles artistiques les plus avancés et qu’elles étaient respectées par leurs collègues et les critiques de l’époque, elles tombèrent rapidement dans l’oubli après leur mort. Depuis 1900, l’histoire de l’art moderne a largement ignoré le rôle des femmes dans le mouvement impressionniste (seule Mary Cassatt échappa à cet oubli en raison de la puissance du marché américain) et ce n’est que depuis 1970 qu’il a été progressivement réévalué.


Berthe Morisot et Mary Cassatt

Berthe Morisot (1841–1895) fut l’un des membres fondateurs du mouvement impressionniste. Issue d’une famille aisée, elle prit des leçons privées de dessin et de peinture. Elève de Camille Corot dans les années 1860, elle fut remarquée au Salon de Paris par Manet, avec qui elle entretint des relations d’amitié. A l’exception d’une seule, Morisot participa à toutes les expositions impressionnistes. Avec sa touche libre et sa palette claire, elle influença même Manet, qui avait préféré jusqu’alors les tons sombres. Ses thèmes favoris étaient les scènes de famille, les portraits de femmes et d’enfants, les intérieurs, les paysages, les vues de ports. En 1877, elle épousa Eugène Manet, le frère d’Édouard Manet, avec qui elle eut une fille, Julie, qui posa fréquemment pour elle.
Mary Cassatt (1844–1926) commença ses études à la Pennsylvania Academy of the Fine Arts, à Philadelphie, avant de s’installer à Paris en 1874. Disciple de Degas, elle privilégia les portraits, les scènes d’opéra, les scènes de mères avec leurs enfants – un thème qu’elle développa sans sentimentalité. Les pastels de Mary Cassatt comptent parmi les productions les plus remarquables de l’époque et son œuvre graphique obtint aussi une large reconnaissance, avec ses contours clairement tracés qui révèlent l’influence des gravures japonaises. En 1914, elle perdit la vue et dut abandonner sa carrière d’artiste. La popularité précoce des impressionnistes aux Etats-Unis lui doit beaucoup.
Illustration : Berthe Morizot Jeune femme en toilette de bal, 1879? Huile sur toile, 71 x 54 cm, bpk / RMN / Musée d’Orsay / Hervé Lewandowski


Eva Gonzalès et Marie Bracquemond

Etudiante de Manet et portraiturée par lui, Eva Gonzalès (1849–1883) a seulement été présentée dans des expositions collectives mineures, avec Berthe Morisot et Mary Cassatt. Elle commença à étudier le dessin et la peinture à l’âge de 16 ans, dans l’atelier du peintre Charles Chaplin, qui n’avait que des jeunes filles pour élèves. Bien qu’Eva Gonzalès soit considérée comme une impressionniste, elle n’a jamais participé, de même que Manet, aux expositions du groupe. Elle a réalisé de nombreux portraits de femmes mais s’est aussi consacrée aux natures mortes et aux paysages. Après avoir donné naissance à un fils, Eva Gonzalès mourut d’embolie en 1883. La Schirn Kunsthalle Frankfurt présente une sélection choisie de son œuvre, qui n’a été qu’insuffisamment appréciée jusqu’à présent.
Le peintre Marie Bracquemond (1840–1916) était l’épouse du peintre sur porcelaine et graveur Félix Bracquemond. Elle produisait des motifs pour son mari et l’un de ceux-ci fut remarqué au Salon de Paris de 1874 par Degas, qui la présenta à Renoir et à Manet. Elle participa à plusieurs expositions du groupe impressionniste mais son mari, jaloux de son succès, la mina par ses critiques et elle abandonna totalement sa carrière artistique après 1890. Se fondant sur les recherches les plus récentes, l’exposition de la Schirn Kunsthalle Frankfurt comprend plus de 40 de ses œuvres, soit le rassemblement le plus significatif depuis 1919.


PUBLICATIONS :

  • Catalogue Women Impressionists. Berthe Morisot, Mary Cassatt, Eva Gonzalès, Marie Bracquemond, sous la direction d’Ingrid Pfeiffer et de Max Hollein, avec des textes de Jean-Paul Bouillon, Anna Havemann, Pamela Ivinski, Linda Nochlin, Sylvie Patry, Ingrid Pfeiffer, Griselda Pollock, Marie-Caroline Sainsaulieu et Hugues Wilhelm. 320 pages, environ 280 ill., dont 250 en couleur. Editions en anglais et en allemand, Hatje Cantz Verlag, 2008, 29,80 €.
  • Livre Meisterinnen des Lichts (Femmes maîtresses de la lumière). Quatre récits sur des femmes artistes impressionnistes par Diane Broeckhoven, Noëlle Châtelet, Annette Pehnt, Alissa Walser. Sous la direction d’Ingrid Pfeiffer, édition de poche en allemand, 96 p., 4 ill., Hatje Cantz, 2008, 9,80 €.


    COLLOQUE :

    Impressionism is feminine (en anglais), 16 avril 2008. Avec Tamar Garb, Anna Havemann, Linda Nochlin, Ingrid Pfeiffer, Griselda Pollock
    et Bill Scott.

    Illustration : Mary Cassat Jeune femme lisant , vers 1878. Huile sur panneau, 40,3 x 63,2 cm. Collection particulière.

     

  • SCHIRN KUNSTHALLE FRANKFURT Römerberg, 60311 Francfort, Allemagne
    INFORMATIONS : Tél. +49 69 29 98 820 Fax +49 69 29 98 82 240 E-mail : welcome@schirn.de Site : www.schirn.de
    HORAIRES : Le mardi et du vendredi au dimanche de 10h à 19h, le mercredi et le jeudi de 10h à 22h.
    PRIX D’ENTRÉE : 9 €. Tarif réduit : 7 €. Groupes de 15 personnes avec réservation à l’avance : 7 €.
    Réservations : www.impressionistinnen.de
    COMMISSAIRES : Dr Ingrid Pfeiffer, Schirn Kunsthalle Frankfurt. Commissaire adjoint : Sylvia Metz.
    CONTACTS PRESSE : Dorothea Apovnik (responsable), Michaela Hille (attachée de presse), Gesa Pölert
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