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TERRE, TRACES ET DÉFILEMENT
photographies de Sophie Deballe


DU 1er MARS AU 1er JUIN 2008

Une autre vision des terrils du Nord-Pas de Calais


© Sophie Deballe.

 

CENTRE HISTORIQUE MINIER

Fosse Delloye BP 39
59287 LEWARDE

INFORMATIONS :

Tél : 03 27 95 82 82
Fax : 03 27 95 82 92
Site : www.chm-lewarde.com

HORAIRES :

Tous les jours sauf le 1er mai, de 9h à 19h30 (la billetterie ferme deux heures avant)

PRIX D’ENTRÉE :

Pour l’exposition : 5,90 €
Pour l’ensemble du site (visite guidée et visite libre) : 10,90 €

CONTACTS PRESSE :

Karine Sprimont, Directrice de la communication
Tél : 03 27 95 82 82
Fax : 03 27 95 82 92
ksprimont@chm-lewarde.com
Caroline Delain, Assistante en communication
cdelain@chm-lewarde.com


Le Centre Historique Minier débute sa programmation 2008 consacrée à la transformation des paysages du bassin minier du Nord Pas-de-Calais par une exposition photographique. Après Paysages, paysage sur la forêt de Marchiennes (Nord) puis Marches et limites sur le territoire de Coutances (Normandie), Sophie Deballe a parcouru les terrils de notre région pour en tirer Terre, traces et défilement. Ce travail sur le territoire minier dans le nord de la France se situe dans le prolongement de ses recherches photographiques sur le paysage.


Une certaine idée du paysage

Le bassin minier dans le nord de la France n’offre pas un territoire aux limites et contours bien définis mais une variété d’étendues de paysages qui, au fil des années, s’est transformée en une implantation souvent singulière. Les images réalisées suscitent une esthétique du « brouillage » qui s’opère dans l’annulation des points de vue, mettant en question l’unité de lieu. Selon les dictionnaires Robert et Littré, la définition du mot paysage est : « Partie d’un pays que la nature présente à l’oeil qui le regarde » et « Etendue d’un pays que l’on voit d’un seul aspect. Il faut qu’il le soit d’un lieu assez élevé où tous les objets dispersés auparavant se rassemblent d’un seul coup d’œil. » Pour Sophie Deballe, cette définition « met l’accent sur quatre caractéristiques fondamentales du paysage : l’idée du pays comme fond de paysage, l’idée de point de vue, celle de partie, et celle d’unité ou d’ensemble. » Des principes que l’artiste entend contrecarrer pour « faire perdre toute idée de repères qui permettraient à l’image photographique de restituer le “paysage”. »


La renaissance du terril

Il y a peu de repères dans les photographies de Sophie Deballe : pas de présence humaine, pas d’habitation, pas de bâtiment mais des arbustes, des ramifications, des brindilles, des troncs de bouleaux, les ombres de la végétation, une nature ciselée. A travers les variations et les répétitions, le paysage semble insaisissable. L’exposition "Terre, traces et défilement" présente 35 photographies noir et blanc, prises sur les terrils d’Auchel, Bruay La Buissière, Loos-en-Gohelle, Fouquières-les-Lens, Rouvroy, Estevelles, Carvin, Rieulay, Denain, Wallers, Anzin, Condé sur l’Escaut. Ces terrils, montagnes de déchets de l’industrie minière, sont des marqueurs familiers du paysage du Nord-Pas de Calais. Pourtant, chez Sophie Deballe, ils sont difficilement reconnaissables car appréhendés par fragments, qui vivent chacun leur existence propre. Après avoir été un oublié de l’histoire, comme le rappelle François Robichon — « le terril devient un patrimoine naturel. Il apparaît même comme un écosystème : la végétation qui se développe sur ses pentes en révèle la datation et en dévoile la matière et la vie interne. »


Déjouer l’idée de point de vue

Dans les images de Sophie Deballe, cette mue des terrils – de cônes noirâtres en collines végétales - apparaît évidente. S’ils sont, comme il en est question, prochainement inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, la photographe aura bien saisi combien leur image et leur fonction ont changé depuis Germinal… Ce faisant, elle impose un nouveau regard sur ces produits de l’histoire : « Mon intention est de confondre et de déjouer les notions de point de vue, de cadre qui taille et détaille (…). Les images sont, la plupart du temps, visuellement à la limite de l’infini. Ainsi l’absence de “mise au point” sur telle ou telle partie du paysage confère à l’image une netteté absolue remettant ainsi en cause l’idée de plans, propre au regard physiologique et optique. »


Illustration : © Sophie Deballe.