Cette salle de dimensions imposantes (54 x 14 x 6 m) prolonge l’exposition temporaire intitulée « Art de l’Islam dans les collections belges », organisée au Cinquantenaire du 5 décembre 2003 au 25 avril 2004, qui avait permis de montrer la richesse des Musées royaux d’Art et d’Histoire en ce domaine. Une enquête, menée auprès du public et des guides des services éducatif et culturel, a contribué à affiner le concept de la salle. Dans un nouveau cadre splendide, élaboré par les architectes Anne Pire et Jan Goots, elle accueille 340 des 1200 objets de la collection (sans compter les milliers de tessons provenant de Fustat et les quelque 200 armes momentanément en dépôt au Musée de l’Armée).
Richesse des textiles…
Ces objets, sélectionnés avec soin et restaurés pour l’occasion, couvrent un vaste territoire, du sud de l’Espagne jusqu’au nord de l’Inde. L’ensemble le plus célèbre est celui des textiles, constitué en majeure partie du don et du legs d’Isabella Errera (1869-1929). Il comprend avant tout les textiles égyptiens du début de la période islamique avec, parmi ses pièces maîtresses, un qamis en lin (chemise à broderies de soie) daté entre 1150 et 1230,. Viennent ensuite les soieries andalouses et siciliennes, dont un superbe tissage-tapisserie sicilien du XIe-XIIe siècle à fils de soie et d’or, les tissages de soie turcs (avec, en particulier, un fragment de çatma, probablement le plus ancien velours turc au monde) puis les textiles iraniens et d’Asie centrale, avec ces tissus lampas qui ressemblent à des miniatures.
… et autres chefs-d’œuvre
La collection comprend également de la céramique couvrant la période du IXe au XIXe siècle - céramique sassanide, céramique lustrée de Kashan, carreaux d’Iznik ainsi qu’une paire de pièces arméniennes uniques de Kütaya. Dans la verrerie ancienne, on note un gobelet en verre émaillé de la fin de la période ayubbide ou du début de celle des Mamelouks. Les objets en métal, l’art de la pierre, les miniatures et les livres sont également représentés. Des fragments décoratifs en bois, provenant d’une petite mosquée du nord-ouest du Pakistan, ainsi que trois colonnes de la même région, acquis par les Musées royaux d’Art et d’Histoire entre 1992 et 1996, sont installés dans la salle pour former un ensemble qui constituera l’un des points d’orgue de la présentation.
Deux grilles de lecture
Il s’agit d’une collection diversifiée mais disparate, en raison de sa constitution tardive, et qui connaît certains manques : l’Indonésie, plus grand pays islamique au monde, n’est pas représentée. Par ailleurs, les pièces assemblées ont été réalisées pour une couche restreinte de la population : les souverains, les marchands ou la bourgeoisie urbaine. Si elle offre un aperçu riche, la collection ne prétend donc pas représenter l’Islam dans sa totalité. Prolongement de la salle du Proche-Orient ancien, à laquelle elle est reliée par l’architrave de Zebed - un chef-d’œuvre qui porte la plus ancienne inscription arabe au monde -, elle est organisée selon deux critères. A l’étage inférieur, l’exposition se fait par région et par période, en sept cellules distinctes. Sur la mezzanine, des thèmes sont présentés en alternance. Pour cette première exposition, entièrement constituée à partir des pièces de la collection, c’est la vie dans le désert, dans un village et en ville, qui est étudiée. Des vidéos, des bornes interactives et un jeu pour les enfants apportent un éclairage complémentaire sur les objets exposés.
ILLUSTRATION : Plat à inscription gothique Valence (Espagne), XVe siècle Terre beige, décor lustré et cobalt sur glaçure opaque
PUBLICATION :
Catalogue en préparation pour la seconde moitié de 2009.
Pour voir d'autres illustrations, cliquez sur ENGLISH VERSION en haut de page
|
