Vase à ailes : armes des Salvi de Sienne, des Nori ou des Gentili de Florence ?
Manisès, entre 1465 et 1469. Bleu de cobalt et lustre métallique monochrome
sur glaçure blanche. Paris, musée national du Moyen Âge ©RMN/Franck Raux |
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MUSÉE DE CLUNY
Musée national du Moyen Âge
6, place Paul Painlevé
75005 PARIS
INFORMATIONS :
Tél. 01 53 73 78 16
Site : www.musee-moyenage.fr
HORAIRES :
Ouvert de 9h15 à 17h45
tous les jours, sauf le mardi
PRIX D’ENTRÉE :
Entrée gratuite jusqu’au 30 juin 2008.
A partir du 2 juillet 2008 :
Plein tarif : 7,50 €
Tarif réduit : 5,50 €
COMMISSARIAT :
Xavier Dectot, conservateur au Musée de Cluny-Musée national du Moyen Âge
Sophie Makariou, chef du département des Arts de l’Islam au musée du Louvre
Delphine Miroudot, ingénieur d'études au département des Arts de l'Islam au musée du Louvre
SCÉNOGRAPHIE :
Gaëlle Seltzer
CONTACT PRESSE :
Marie-Christine Gérand
Tél : 01 53 73 78 15
E-mail : marie-christine.gerand@culture.gouv.fr
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Organisée par le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, avec la participation exceptionnelle du musée du Louvre, cette exposition marque l’aboutissement d’une recherche lancée en 2004 avec le C2RMF (Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France) à la demande conjointe des deux musées. Elle se propose de montrer l’évolution d’une technique et d’une production artistique tout à fait spécifiques : la céramique à décor de lustre métallique.
Au commencement était le verre
A l’origine, cette technique décorative est apparue sur le verre. Elle se diffuse sur support en céramique à la fin du VIIIe siècle en Orient, se développe au XIIIe et XIVe siècle en Espagne musulmane puis chrétienne où elle connaît son apogée au XVe siècle. Elle consiste à appliquer, sur une glaçure cuite au préalable, un décor peint avec un mélange d’oxydes métalliques de cuivre et d’argent liés. Au cours d’une cuisson supplémentaire dans un four privé d’oxygène, ce décor s’intègre au verre de la glaçure et ses nuances offriront, selon un certain angle de vision, une palette chatoyante de reflets métalliques d’une forte intensité lumineuse.
Plus de cent pièces
L’exposition présente près de 125 pièces : plats, vases et carreaux de revêtement architectural. Les deux tiers proviennent du musée du Louvre et du musée de Cluny. Des prêts du musée national de la Céramique, des Arts décoratifs et du musée d'Art islamique de Berlin complètent la présentation. L’exposition se déploie selon un parcours en trois parties. La première détaille les origines du lustre (IXe – Xe siècle) : dès les premières traces de l’emploi de la technique sur céramique, celle-ci fait l’objet d’une grande maîtrise, notamment avec l’utilisation, à Suse et à Samarra, de lustres polychromes. Le succès de cette technique dans tout l’Orient entraîne l’apparition de nouveaux centres de production, notamment à Fustat, en Egypte.
Illustration : Panneau de revêtement en étoile et croix
Iran, 1267
Pâte siliceuse, décor peint sous glaçure et de lustre métallique sur glaçure. Paris, musée du Louvre, département des Arts de l'Islam ©RMN / Hervé Lewandowski
Le rôle de l’Egypte
La deuxième partie montre la diffusion du lustre. Avec l’arrivée des Fatimides (Xe – XIIe siècle), l’Egypte devient une véritable plaque tournante à la fois technique et commerciale de la production de céramique à reflets métalliques. C’est probablement d’Egypte que partirent les céramistes qui implantèrent la technique en Syrie (XIIe-XIIIe siècles), mais l’on cerne en revanche moins les modalités de son arrivée, également au XIIe siècle, en Iran où elle fait son chemin à la même période (XIIe-XIIIe siècles). En parallèle, la technique se diffuse vers le domaine occidental de l’Islam, au Maghreb dès le XIe siècle et surtout, peut-être dès la même époque, dans l’Espagne musulmane.
Apogée ibérique
La troisième partie est consacrée au lustre en Espagne. L’essor des ateliers de Malaga, dans le royaume nasride, dès le XIIIe siècle, puis surtout celui des ateliers de Valence, à partir du XIVe siècle, conduisent l’art du lustre à un nouvel apogée et, notamment, lui ouvrent les portes des grands commanditaires européens, en particulier toscans. Objets de raffinement et d’apparat, les céramiques lustrées sont un témoignage, lors de leur floraison dans la péninsule ibérique, de la richesse et du sens du décor du dernier royaume musulman d’Europe. Elles furent très recherchées et imitées dans les cours européennes.
Illustration : Plat à décor d'oranges, Manisès, milieu du XVe siècle
Bleu de cobalt et lustre métallique monochrome sur glaçure blanche. Paris, musée national du Moyen Âge ©RMN / Jean-Luc Mabi
PUBLICATION :
Catalogue de l'exposition, 128 pages, 90 illustrations, broché, Rmn éditions, 28 €
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