Costume de fête masculin Dong / Guizhou, Chine Début XVIIe siècle Coton, soie / fils de soie, graines,
plumes, perles (larmes de Job) Teinture à l'indigo, teinture à réserve (batik), broderie, patchwork
© Mangosteen.Inc
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MUSÉE BARGOIN
45, rue Ballainvilliers
63000 CLERMONT-FERRAND
INFORMATIONS :
Tél. 04 73 42 69 70 / 04 73 42 69 00
musee.tapis@ville-clermont-ferrand.fr
museebargoin.clermont-ferrand.fr
HORAIRES :
Du mardi au samedi de 10h à 12h et de 13h à 17h ; le dimanche de 14h à 19h
Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre, 25 décembre
PRIX D’ENTRÉE :
Plein tarif : 4,20 €
Tarif réduit : 3 €
Entrée gratuite : notamment pour les moins de 18 ans, les étudiants, les employés actifs ou retraités de la Ville de Clermont-Ferrand, les Rmistes et pour tous le 1er dimanche de chaque mois.
COMMISSARIAT :
Christine Bouilloc, Clermont-Ferrand (France) / Eulalia Morral I Romeu, Terrassa (Espagne) / Marie-Bénédicte Seynhaeve, Clermont-Ferrand (France) /
Hiromi Sone (Mangosteen Inc.), Tokyo (Japon) / Shukuko Voss-Tabe, Paris (France)
CONTACT PRESSE :
Sophie Dugenne Tél. 06 30 29 39 73
sdugenne@ville-clermont-ferrand.fr
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La collection réunie par Kuniko Takizawa est un ensemble hors du commun de textiles du sud de la Chine et d’Asie du Sud-Est. Remarquable par l’ancienneté, la rareté et la qualité de ses costumes, elle permet aussi d’appréhender ces ethnies par des approches très diverses. « Le Soleil et des Esprits » révèle toutes les subtilités et la richesse de la culture asiatique.
Des Dong aux Li, des dizaines d’ethnies…
Les ethnies étudiées s’étendent sur un vaste territoire, de Chine continentale jusqu’au sud de la péninsule thaïlandaise. Dans les provinces de Guizhou ou du Hunan, les Dong sont des spécialistes de l’indigo qui vivent dans un spectaculaire paysage de rizières en terrasses. Leurs voisins Miao utilisent des techniques de broderie multiple, les Yao sont connus pour leur broderie au point de croix et les Zhuang, la plus nombreuse des minorités chinoises avec 15 millions de personnes, sont spécialisés dans la tapisserie, qui sert à des usages variés. Plus au sud, les Tai se distinguent par la pratique de l’ikat, dans lequel les fils de coton et de soie colorés s’entrelacent. Leurs étoffes ont souvent un important rôle funéraire. Les créations d’autres ethnies, comme les Bai, les Yi, les Li, établis dans l’île de Hainan, au sud-est de la Chine, ou les Karen de Birmanie illustrent l’influence mutuelle des formes et des motifs.
Illustration : Veste d'homme, détail> Yi / Malipo, Yunnan, Chine Début XXe siècle Coton / fils d'or, fils d'argent, boutons métalliques Teinture à l'indigo, teinture à réserve (batik), patchwork. © Mangosteen.Inc
Tissages simples ou batik
Les amateurs et les spécialistes textiles pourront apprécier l’extrême diversité et la complexité technique des réalisations de ces régions du Sud et du Sud-Est asiatiques. De la maîtrise des tissages simples, monochromes, à ceux plus complexes à trames supplémentaires lancées ou brochées s’ajoute une pratique ancestrale des teintures végétales et minérales. Teintures à la réserve, broderies et appliqués se côtoient en une même pièce. Manteau à motifs en spirale caractéristique des Dong ou veste en fin batik Miao, tous témoignent de l’importance de la parure comme signe identitaire pour chaque tribu, chaque village ou chaque famille. Quelques femmes portent encore ces magnifiques costumes mais elles sont bien peu à résister aux impacts répétés d’une acculturation de plus en plus forte.
Défendre une identité menacée
Mais ce sont peut-être les qualités purement esthétiques qui s’imposent de prime abord. Couleurs, matières, jeux de lignes, plats et reliefs se côtoient, s’allient, s’opposent. Chaque motif se veut représentatif de l’ethnie créatrice mais se fait également l’écho d’un patrimoine culturel universel, tel un alphabet aux lettres coutumières mais cependant indéchiffrables. Spirales, losanges et dessins zoomorphes parent l’étoffe de motifs ancestraux dont les teneurs symboliques se perçoivent plus qu’elles ne s’expliquent. Face à la variété et à la beauté de ces textiles, on perçoit que la démarche de Kuniko Takizawa va bien au-delà d’une simple collecte. Elle répond à l’impérieuse nécessité de sauvegarder la mémoire de peuples dont la tradition vestimentaire, de la matière première à la réalisation, est synonyme d’identité profonde.
Illustration : Costume féminin Zhuang / Yunnan, Chine Début XXe siècle
Veste Coton / fils de soie, fils métalliques, métal Teinture à l'indigo
Jupe Coton Teinture à l'indigo, plissage © Mangosteen.Inc
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