Au sud de la ville, la Porte de Hal est l’ultime vestige de la seconde enceinte fortifiée de Bruxelles, qui date de la fin du XIVe siècle, mesurait 8 km de long et possédait 74 tours. Six des sept portes qui jalonnaient cet ouvrage défensif ont été détruites dans les années 1780 pour permettre à la ville de s’ouvrir vers l’extérieur. La septième, la Porte de Hal, dut sa survie à sa fonction de l’époque : elle servait alors de prison. Dès le 6 juin 2008, elle rouvre ses portes au public, après avoir fait l’objet d’importants travaux de rénovation entamés en 2007. Ces travaux ont pu être menés à bien notamment grâce à l’important soutien de la Régie des Bâtiments, de la Région de Bruxelles-Capitale et du projet « Septentrion ».
Un Moyen Age idéal
Derrière la façade blanche entièrement nettoyée de la Porte de Hal, les visiteurs peuvent découvrir, sous la forme d’une présentation permanente toute neuve, l’histoire du bâtiment et de son occupation à travers les siècles, mais également celle de la ville, de sa défense, de ses corporations, de son folklore, autant de facettes qui se révèlent étroitement liées les unes aux autres. Commencée en 1381, la Porte de Hal ne doit pourtant son apparence moyenâgeuse qu’à l’intervention de l’architecte Beyaert : entre 1868 et 1870, celui-ci la recouvrit d’échauguettes et de mâchicoulis. S’appuyant sur les contreforts d’origine et l’ouverture par laquelle on pouvait déverser des projectiles et de l’eau bouillante sur les assaillants, son intervention contribuait à mettre en évidence sa fonction défensive passée.
Une histoire mouvementée
Dès le XVIe siècle, la Porte de Hal va connaitre des affectations variées et parfois surprenantes : silo à grains, temple protestant, prison, cabinet d’archives. De façon très précoce, dès 1847, elle est transformée en Musée royal d’Armures, d’Antiquités et d’Ethnologie. La croissance des collections ne permit pas de les conserver sur place. Elles furent progressivement transférées sur d’autres sites, notamment au Cinquantenaire. Classée en 1990, la Porte de Hal attendait une restauration nécessaire, qui vient donc d’être menée à terme. Sa fonction est désormais d’être un lieu de culture, où l’on pourra aussi bien s’initier à l’histoire du lieu que découvrir des expositions temporaires, qui seront attentives à une dimension multiculturelle.
illustration : Armure de parade de l'archiduc Albert, 1598 - 1600 Anonyme (Milan). Argent bruni, ciselé et doré. MRAH, Bruxelles (Musées royaux d’Art et d’Histoire)
Du berceau de Charles-Quint à l’art contemporain
Parmi les pièces exposées, on peut admirer notamment plusieurs chefs-d’œuvre parmi lesquels des colliers de guilde et l’armure de parade de l’archiduc Albert, dont le règne (1598-1621), avec son épouse Isabelle, fille de Philippe II, fut une période de paix et de mécénat artistique – dont Rubens et d’autres créateurs purent profiter. Les très célèbres chevaux naturalisés des deux souverains (en réalité, leurs peaux tendues sur une armature reconstituée) sont montrés ainsi que le berceau dit « de Charles Quint » ou encore le tableau attribué à Anthonis Sallaert représentant l’Infante Isabelle participant à la fête des arbalétriers au Sablon. Le troisième étage et le grenier de la Porte de Hal sont, quant à eux, réservés à des expositions temporaires et à des événements. Jusqu’au 28 septembre, c’est l’artiste belge Marie-Jo Lafontaine qui occupe le troisième étage avec une installation vidéo créée pour l’occasion et baptisée Danse le Monde !.
Pour fêter sa réouverture, les familles sont invitées, chaque week-end du mois de juin, à divers événements attrayants dans et autour de la Porte de Hal.
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