Après le succès rencontré par L’été de la photographie en 2006, le Palais des Beaux-Arts présente une nouvelle édition de la biennale en 2008, en collaboration avec une vingtaine de partenaires (dont le Musée de la Photographie de Charleroi, le FotoMuseum Provincie Antwerpen et le MAC’S). Tous les aspects actuels de la photographie belge et étrangère seront à nouveau mis en avant, sans thème central. C’est dans ce cadre que le Palais des Beaux-Arts présente Pôze II, un projet socio-artistique destiné aux Bruxellois, et la grande exposition Le dessous des cartes. Photographie contemporaine en Amérique latine
A la découverte de nouveaux auteurs
Cette exposition offre le panorama le plus complet jamais réalisé sur les artistes, thèmes et tendances de la photographie contemporaine d’Amérique centrale, du Sud et des Caraïbes. Supervisée par le commissaire espagnol Alejandro Castellote, cette sélection de près de 200 clichés est le fruit de plusieurs années de recherche et de coopération avec des photographes, artistes, critiques, historiens et responsables d’institutions culturelles originaires des nombreux pays de l’Amérique latine. Tout en mettant de côté les thèmes habituels de l’art latino-américain, Le dessous des cartes laisse une place non négligeable à plusieurs artistes moins connus de la jeune génération de photographes. Celle-ci produit une image vaste et complexe des tendances contemporaines de l’art photographique latino-américain.
Une identité recomposée
Le dessous des cartes est organisé selon trois trames narratives. Dans la première, « Les rituels de l’identité », les portraits réalisés par les 18 artistes présents dépassent largement le genre du portrait-documentaire qui ne fait que montrer des individus dans leur contexte culturel habituel et par conséquent prévisible. Ces photographes manipulent de nouvelles techniques telles que les transpositions, les montages, les collages, la typographie et les retouches numériques. De plus, le corps de la personne photographiée devient le support de sa propre culture, il devient un objet de culte qui se transforme en un masque de symboles (ethniques) tels que la langue, l’histoire, la magie, voire le territoire.
Paysages et tranches de vie
Dans la deuxième partie, « Scénarios », les paysages se déconstruisent. Ils ne font plus référence à un environnement concret ou à une ville spécifique d’Amérique latine mais pointent plutôt les corrélations qui existent entre des notions comme espace public et privé, individuel et collectif, intérieur et extérieur. L’une des tendances de la photographie contemporaine du sous-continent consiste à explorer de nouvelles manières d’aborder des thèmes historiques comme le paysage ou l’environnement urbain, particulièrement essentiels à la compréhension de la société actuelle. Les photographies présentées dans la dernière partie, « Histoires alternatives », tentent de contribuer à un commentaire et à une vision critique de l’histoire et des systèmes idéologiques. Elles correspondent à un élargissement du champ de la photographie, qui inclut aussi bien l’héroïque que l’anti-héroïque, le choquant que le banal apparent. L’histoire personnelle, la biographie, le récit du quotidien des individus apparaissent désormais comme des alternatives valables à l’histoire des évolutions collectives, des nations ou des grands événements internationaux.
Illustration : Marcos López, Asado en Mendiolaza, Córdoba, Argentina, 2001
Pour voir d'autres illustrations, cliquez sur ENGLISH VERSION en haut de page.
|