Utilisant un concept novateur de salon « hors les murs », le parcours s’appuie sur la concentration exceptionnelle de galeries d’arts premiers de renom dans le quartier des Beaux-Arts à Saint Germain des Prés. Une quarantaine d’exposants venus d’Europe, d’outre Atlantique et du Pacifique seront accueillis par des galeries-hôtes du quartier le temps de l’événement.
Alors que la Biennale des Antiquaires sous la coupole du Grand Palais, c’est au cœur de Saint-Germain-des-Prés que le salon international des arts premiers, la référence du genre, organise sa septième édition. Dans une formule revisitée et plus ambitieuse, le salon réunit cette année 64 galeries spécialisées, les plus réputées de leur domaine. Dans un marché des arts premiers en plein essor, dont Paris est la première place mondiale, il s’agit là d’un taux de participation en hausse de 20 %, plus de la moitié des exposants étant des galeries étrangères.
Un rassemblement international
C’est dans un périmètre de 25 000 m2 que ces marchands venus de Belgique, Etats-Unis, Italie, Suisse, Canada, Espagne, Royaume-Uni, Australie, Pays-Bas ainsi que de province, rejoignent leurs homologues parisiens, en s’installant durant cinq jours dans le quartier des Beaux-Arts. Ils y présentent leurs plus belles pièces d’Afrique, d’Océanie, d’Asie et des Amériques, à l’intention des collectionneurs et amateurs d’arts premiers. Parmi les nouveaux venus, on note l’arrivée de marchands réputés - tels les Belges Bernard de Grunne, Pierre Dartevelle et Patrick Mestdagh, président de BRUNEAF ou l’Américain Thomas Murray, président de l’ATADA (Antique Tribal Art Dealers Association) - probablement sensibles au professionnalisme de la nouvelle organisation, Tribal Art Management, éditrice de la principale revue internationale entièrement dédiée aux arts premiers, Tribal Art Magazine (créée en 1994 par Alex Arthur). Le contrôle de qualité a été renforcé. Tout acheteur a désormais la faculté d’obtenir un certificat d’authenticité auprès de chaque exposant.
Influences croisées entre arts premiers et art contemporain
L’attirance de la création au XXe siècle pour les arts lointains remonte à la découverte passionnée des « arts sauvages » par les cubistes, les expressionnistes allemands, les Surréalistes, Gauguin, Modigliani ou Klee. Les frontières sont loin d’être étanches entre des arts qui pourraient sembler fort différents, et les collectionneurs d’art contemporain sont souvent férus de pièces tribales. Présentée à la Monnaie de Paris, la collection de Liliane et Michel Durand-Dessert, rassemblée en une vingtaine d’années, en témoigne magistralement. Outre l’exposition « Parcours croisés » de la galerie Jeanne-Bucher, trois exposants ont aussi choisi de mettre en avant cette confrontation : Jacques Germain expose ses pièces africaines dans la galerie de Jean–François Aittouarès, où lui répondent des toiles de Hans Hartung et d'autres peintres modernes. Bernard de Grunne est accueilli par Patrice Trigano et ses pièces dialoguent avec Magritte, Léger ou Picasso. Johann Lévy mêle des sculptures issues des arts traditionnels anciens d’Afrique et d’Océanie et des toiles de l’artiste sud-africaine Billie Zangewa, composées à partir de fragments de tissus.
Illustrations : Statue de guerrier. Equateur - Colombie, Tumaco 500 av. - 500 ap. J.-C., Céramique crème avec quelques restes de pigments H : 44 cm © Galerie Furstenberg
Lance cérémonielle, Iles de L'Amirauté, archipel Bismarck, Mélanésie 176,5 x 9 x 6,5 cm Provenance : Anc. coll. : Alfred Bühler (ancien directeur du Museum für Völkerkunde, Basel); Lorenz Eckert, Basel; Udo Horstmann, Zug.© Galerie Meyer - Oceanic Art
Des approches thématiques
A l’occasion de cette septième édition de Parcours des mondes, nombre de marchands ont choisi de présenter aux collectionneurs et visiteurs du salon des sélections d’œuvres rassemblées autour de différentes thématiques, de la notion d’ancestralité (galerie Renaud Vanuxem) à la médecine (galerie Alain Lecomte) des totems et chamanes (galerie Flak) aux masques de Mésoamérique (galerie Furstenberg). Ces expositions éphémères présentent chacune un ensemble cohérent de pièces réunies avec soin depuis plusieurs mois. La plupart d’entre elles sont accompagnées de catalogues qui sont autant d'ouvrages de référence. Elles complètent l’offre des autres exposants, riche en pièces inédites et chefs d’œuvre à découvrir.
EXPOSITION :
Fragments du Vivant Sculptures africaines dans la collection Liliane et Michel Durand-Dessert
Monnaie de Paris - 11 quai de Conti - 75006 Paris
du 10 au 24 septembre
du mardi au dimanche de 11h à 17h30 en accès libre.
La nouvelle organisation du Parcours des Mondes a souhaité offrir cette année aux visiteurs du salon l’occasion de contempler une exceptionnelle collection privée d’arts premiers.
Liliane et Michel Durand-Dessert portent sur l’art un regard unique et profondément original qu’ils ont donné à partager pendant plusieurs années à travers leur galerie d’art contemporain et de nombreuses expositions. Celle-ci révèle leur même exigeante passion pour l’art tribal, qu’ils collectionnent depuis les années 80.
Attirés par le traitement sculptural du corps humain, ces grands amoureux de l’Art ont un goût marqué pour une esthétique affirmée et des oeuvres façonnées en partie par leur environnement naturel ou humain. Les quelque 150 pièces d’art africain exposées dans le cadre de Parcours des mondes 2008 témoignent de leurs choix et sauront réunir aussi bien les amateurs d’art tribal que les férus d’art contemporain.
PUBLICATION :
Catalogue disponible dans toutes les galeries membres et proposé au public au centre d’information du Parcours, 72 rue Mazarine. Format : 160 x 210 mm (160 pages) avec carte détachable.
Le catalogue de l'exposition Fragments du vivant sera mis en vente à la Monnaie de Paris.
Textes de Jean-Louis Paudrat et Liliane & Michel Durand-Dessert, photographies Hugues Dubois. Editions 5 continents. 270 reproductions couleur pleine page pour environ 160 objets 24 x 28,5 cm 320 pages. 75€
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