Photographe, dessinateur, peintre : Serge Lopez pratique avec un égal bonheur différentes disciplines artistiques. Le Musée d’Opale-Sud présente sa production photographique, inspirée par les paysages de la région. Signe d’une ouverture d’esprit originale, la sélection a été confiée par le conservateur Georges Dilly à son collègue du musée du Touquet, Patrice Deparpe.
Fusion des arts
Serge Lopez semble avoir eu plusieurs vies. Mis à la porte de l’école à l’âge de quinze ans, il a tâté de différents métiers avant de faire carrière dans l’imprimerie. Sans jamais abandonner sa passion pour l’image, qui s’est exprimée dans différentes directions, notamment le dessin et l’aquarelle. Mais le violon dIngres qu’il a cultivé avec la plus grande exigence est probablement la photographie : il l’a travaillée dans des formes très variées, jusqu'aux techniques de retouche informatique les plus avancées.
Gare au beau !
S’attaquer à une région connue pour la beauté sauvage de ses plages et de ses paysages, pour ses lumières sans cesse changeantes, était un vrai défi : il fallait éviter l’écueil du beau, l’image plate, simple succédané de la carte postale. Comme le souligne Patrice Deparpe, Serge Lopez a su « appréhender un chemin vierge ». S’inspirant en partie des peintres maritimes du XIXe siècle, dont on peut évidemment voir de nombreux exemples au musée de Berck, il a recréé un univers où les forces de la nature ne laissent que la portion congrue à l’homme. Seuls ceux qui vivent en lien étroit avec cet environnement – par exemple les métiers liés à la pêche – réussissent à s’y intégrer de manière satisfaisante. Les autres, vacanciers, adeptes des « sports de glisse » et fous de cerf-volant – prennent trop souvent l’allure de pièces rapportées.
Exprimer l’essence du paysage
Il ne s’agit cependant pas là d’une prise de position, mais d’un banal constat. Les dimensions homériques du paysage empêchent de le réduire à un simple terrain de jeu pour visiteurs du dimanche. « Le photographe veut aller à l’essentiel, au minéral, entrer au cœur des éléments » écrit Patrice Deparpe. Ce faisant, il redonne sa dimension au ciel, à la mer, à la lumière « apocalyptique », qui dessinent la carte d’identité du Pays du Montreuillois. Mais sa recherche dépasse le documentaire. Elle atteint une dimension mystique et poétique tout en demeurant – ce qui peut être considéré comme la marque d’un art achevé – accessible au plus large public.
PUBLICATION :
Catalogue de l’exposition, 48 pages, 42 œuvres reproduites.
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