Composée de quelque 150 œuvres, l’exposition permet de retracer un historique du mouvement Cobra (1948-1951) en se limitant de manière stricte à ces années. Ceci permet d’en dégager de grands axes fondamentaux qui témoignent, d’une part, de la réalité artistique au sortir de la guerre et, d’autre part, des débats constitutifs alors d’une réelle conscience européenne. Ceci fait de l’exposition un regard porté sur l’époque au sens large.
Surréaliste, tachisme ou expressionnisme abstrait ?
Créé en à Paris en novembre 1948 par des artistes venus de Copenhague (Asger Jorn), Bruxelles (Christian Dotremont, Joseph Noiret) et Amsterdam (Karel Appel, Corneille, Constant), le mouvement CoBrA reste méconnu hors d’Europe. Assimilé tantôt à une queue de comète surréaliste, tantôt à une manifestation nordique de l’art tachiste ou informel, Cobra est aussi perçu comme une formule européenne de l’expressionnisme abstrait tel qu’il fleurit alors aux États-Unis. Le présent projet vise d’abord à retracer l’histoire du mouvement Cobra en le plaçant dans son contexte historique et culturel. Après la Libération et pendant la Guerre froide, Cobra a voulu explorer d’autres pistes que l’on qualifierait aujourd’hui de libertaires ou d’alternatives. À ce titre, l’action de Cobra mérite d’être soulignée dans une perspective qui conduira certains membres au Situationnisme et à Fluxus.
Illustration : Asger Jorn, La lune et les animaux, 1950, huile sur toile
Un riche fonds documentaire
Le discours s’articule autour de quatre thématiques qui permettent de dépasser le discours nationaliste dans lequel les études consacrées à Cobra semblent s’être enlisées ces dernières années. Cette conception n’empêche pas, par ailleurs, de constituer des ensembles « monographiques » offrant au visiteur autant de points de rencontre avec des personnalités aussi importantes que Jorn, Appel ou Pedersen. Enfin, il faut souligner que l’exposition fait la part belle aux éléments documentaires (lettres, textes, revues, livres, photographies). Des agrandissements photographiques intégrés à la scénographie rendent vivant le discours, conservant au mieux l’esprit Cobra.
Une influence durable
En parallèle, une exposition au Palais des Beaux-Arts se propose de revisiter à travers des estampes, gravures et autres imprimés, le travail de ces artistes majeurs de l’après-guerre, entre Bruxelles, Copenhague et Amsterdam. Plus d’un demi-siècle après la dissolution officielle de ce mouvement particulièrement dynamique qui rassembla de 1948 à 1951 les aspirations d’un large groupe d’artistes d’Europe du Nord, son influence continue de s’exercer sur la création contemporaine.
Illustration : Henry Heerup, Masque, 1950, granite, Louisiana Museum, Humlebaek
PUBLICATION :
Catalogue pour les 2 expositions en français, néerlandais et anglais. 280 ill. Edité par Lannoo 35€.
L' exposition au Palais des Beaux Arts, Bozar Expo, 23 rue Ravenstein - 1000 BRUXELLES (Tél. +32 (0)2 507 82 00, site www.bozar.be ) se tient du 8 Novembre au 4 Janvier. Entrée libre du mardi au dimanche, de 10h à 18h, et le jeudi jusqu'à 21:00. Fermé le 25 décembre et le 1 janvier .
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