NOUVELLES SALLES OCÉANIE ET ÎLE DE PÂQUES

La nouvelle présentation est établie en fonction des archipels et des îles, dans le sens de la progression des plus grands marins de l’histoire, partis il y a plusieurs millénaires du Sud-Est asiatique pour atteindre l’île de Pâques, ultime étape de leurs migrations, vers le Xe siècle de notre ère. En fonction des objets exposés, plusieurs thèmes sont abordés : la navigation, la confection d’étoffes en écorces battues, les armes et la guerre, la parure…

Tout sur l’île de Pâques

L’île de Pâques occupe la majeure partie de cette exposition, la collection s’y rapportant étant riche de plusieurs dizaines d’objets. Les pièces maîtresses sont certainement la statue colossale ramenée en 1935 et dont la mise en valeur est particulièrement soignée, mais aussi de magnifiques statuettes en bois, parmi les plus remarquables jamais trouvées. Tous les aspects de la vie pascuane sont passés en revue : habitat, pratiques funéraires, art rupestre, religion, vie quotidienne. Une salle didactique a également été aménagée, reprenant une maquette de l’île à grande échelle, ainsi que des bornes interactives multilingues. Ces dernières permettent d’aborder de façon ludique l’actualité de la recherche sur l’île de Pâques, notamment les fouilles contemporaines des Musées royaux d’Art et d’Histoire, dont les résultats bouleversent les connaissances admises jusqu’ici.

Illustration : carte à bâtons, groupe Ralik des îles Marshall, Micronésie, nervures de palme, corail, fibre, début du XXe siècle.

L‘aventure du Mercator

Les relations entre la Belgique et l’île de Pâques remontent aux années 1930, au moment où fut organisée une mission scientifique franco-belge, à l’initiative de Paul Rivet, alors directeur du Musée d’Ethnographie du Trocadéro (entre-temps devenu Musée de l’Homme, puis, récemment, Musée du Quai Branly). Cette expédition (1934-1935) permit l’enrichissement des collections du Musée de l’Homme à Paris et des Musées royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles. Ainsi, les deux pays reçurent-ils en cadeau du Chili le droit d’emporter une statue. Pour la France, Alfred Métraux choisit une tête trouvée sur une plage, tandis que, pour la Belgique, Henri Lavachery décida de ramener une statue entière, une des deux seules - avec celle du British Museum - qui soient exposées en Europe. Mais les Musées royaux d’Art et d’Histoire possèdent de nombreux autres objets pascuans récoltés par Henri Lavachery. Toute cette précieuse cargaison fit route vers la Belgique à bord du Mercator, le navire-école de la marine marchande belge, aujourd’hui musée dans le port d’Ostende.

Trésors d’Océanie

Les collections se rapportant au reste de l’Océanie ont une histoire plus ancienne encore. Depuis le début du XXe siècle, différents conservateurs ont fait preuve de compétence en repérant sur le marché de l’art des objets de qualité provenant tant de Micronésie que de Polynésie. Ainsi, les îles Marshall sont-elles illustrées par de rares cartes marines. Les armes des guerriers des îles Gilbert (Kiribati), Fidji et Cook montrent un des aspects importants de ces populations qui ont conquis le plus grand des océans, mais dont les relations sociales n’étaient pas exemptes de violence. La Polynésie française ne fut pas oubliée dans cette collecte. Les Musées royaux d’Art et d’Histoire peuvent d’ailleurs s’enorgueillir de posséder, depuis 1857, une coiffure d’apparat assez exceptionnelle des îles Australes, ornée de plumes de canard, de lori et de coq. À l’extrême Sud-Ouest de la Polynésie, en terres néo-zélandaises, la culture maori fut féconde. Quelques éléments de qualité permettent d’en présenter plusieurs aspects, ainsi de petites statuettes en roche verte (tiki), des armes en bois richement décorées, des têtes coupées portant encore tatouages et scarifications…

Illustration : pendentif en forme de figure humaine, Nouvelle-Zélande (culture maori), néphrite, XVIIIe siècle.

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