Edgard Maxence 1871-1954) Concert d'anges, 1897
Beauvais, Musée départemental de l'Oise |
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MUSÉE DÉPARTEMENTAL DE L’OISE
1 rue du Musée
60000 BEAUVAIS
INFORMATIONS :
Tél. 03 44 11 43 83
HORAIRES :
Jusqu’au 30 juin, de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Du 30 juin au 29 septembre, de 10h à 18h.
Fermeture hebdomadaire le mardi.
PRIX D’ENTRÉE :
Entrée libre
COMMISSARIAT :
Josette Galiègue, conservateur en chef du Musée départemental
Dominique Lobstein, chargé d'études documentaires au Musée d'Orsay, responsable de la bibliothèque.
CONTACT PRESSE :
Marie-Laure Trouvé
Tél. 03 44 11 43 98
E-mail : TROUVE.Marie-Laure@cg60.fr
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Du côté des pères fondateurs
L’un des précurseurs du mouvement, bien qu'il s'en soit toujours défendu, Pierre Puvis de Chavannes, le plus grand décorateur de la fin du XIXe siècle, supprime le modelé des figures et utilise des camaïeux de couleurs adoucies. Il est représenté dans l’exposition par une étude pour le tableau Le fils prodigue. L’autre père fondateur en France est Gustave Moreau (1826-1898), encensé par Huysmans dans son roman A rebours. Il est évoqué par l’intermédiaire de trois de ses élèves. Georges Desvallières (1861-1950), dans son pastel gouaché L’orgie, emprunte à Moreau sa conception générale ainsi que son goût pour les détails décoratifs figurant une antiquité décadente. Pierre Marcel-Beronneau (1869-1937) reprend la fascination des artistes symbolistes pour les femmes fatales, en l’occurrence Salomé. Edgard Maxence (1871-1954) est présent par l’intermédiaire du Concert d’anges, qui souligne l’importance du mysticisme chrétien comme source d’inspiration.
La paysage et la figure humaine
Trois artistes portent l’étendard du paysage symboliste. Charles-Marie Dulac (1805-1898) a une volonté simplificatrice, probablement due à l’influence du japonisme, et refuse tout effet anecdotique. Ces éléments, combinés à une lumière irréelle, créent une atmosphère mystérieuse, spirituelle qui fut très appréciée par Huysmans. Les références topographiques sont également absentes du Paysage au crépuscule de Charles-Victor Guilloux (1866-1946). Les paysages de Charles Lacoste (1870-1959), peintre autodidacte, empreints de simplicité et de naïveté, transcendent la représentation réaliste dans un émerveillement quasi-religieux. Quant aux figures humaines, elles doivent incarner des idées ou des sentiments, sans chercher à fixer les traits de personnages réels. Ainsi, La mort, de l’Italien Aldo Piantini (1882-1962), regroupe cinq portraits de veuves de guerre qui sont autant d’incarnations de la tristesse et du deuil, suivant en cela les prescriptions de Josephin Peladan pour qui la peinture idéaliste, et donc symboliste, se devait de promouvoir l’allégorie et les « têtes d’expression ».
Grands décors ou tendres pastels
Les compositions symbolistes, par leur recours à l’allégorie, aux sentiments et aux idées, ont été des éléments de choix pour les grands décors créés sous la IIIème République. L’exposition rassemble un certain nombre d’œuvres préparatoires comme L’étude pour l’hôpital de Broca d’Henri Bellery Desfontaines (1867-1910) ou La vie renaissant de la mort d’Albert Besnard (1849-1934). Les artistes symbolistes se sont aussi exprimés avec succès par d’autres techniques. Lucien Lévy-Dhurmer (1865-1953) a une éclatante maîtrise du pastel, au moyen duquel il évoque des visions de rêve et de mystère. Si Rodin, avec la Porte de l’Enfer, introduit le symbolisme dans la sculpture, le mouvement ne s’éteint pas avec le XXe siècle, comme le prouve la toile de Bernard Boutet de Monvel (1884-1949) Wall Street ou New York. Cette vue d’une rue et des gratte-ciel montre comment les artistes, en révélant la dimension métaphysique et onirique de la ville et de la machine, en insufflant une âme aux choses, ont prolongé jusqu’à nos jours l’esprit du symbolisme.
Illustration : Alphonse Osbert (1857-1939) - L'Hymne à la mer - Beauvais, Musée départemental de l'Oise
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