Dans sa démarche d'action culturelle, la ville de Mougins, par l'intermédiaire du Musée de la Photographie André Villers, a choisi de laisser aux enfants libre cours à leur imagination. Ceux-ci ont été guidés dans leur entreprise par la photographe Catherine Larré. L'artiste s'est rendue dans l'école du Devens à Mougins, dans l'école Le Bayle à Auribeau-sur-Siagne et dans l'école de l'Orée du Bois à Mouans-Sartoux. C’est ce travail réalisé en classe qui se concrétise dans la présente exposition.
Les élèves entrent dans un nouvel univers
Travailler dans l'effervescence du monde de l'enfance est toujours une expérience enrichissante, surtout lorsqu'il s'agit de création artistique. En effet, contrairement aux disciplines dites classiques de l'enseignement, il y a dans les projets d'arts plastiques une grande liberté de ton et d'expression. L'artiste a tout d'abord invité les élèves à pénétrer dans son univers photographique, et mis l'accent sur l'étrangeté que pouvaient dégager ses images. Avoir la possibilité de sortir des sentiers battus de la réalité est l'une des consignes laissée aux élèves qui ne se sont pas fait prier pour l'appliquer à leur production. Bien plus facilement que les adultes, les enfants portent sur les choses un regard neuf et décèlent instinctivement ce qui peut surprendre au contact d'une image. Ce premier contact était nécessaire pour passer de la théorie à la pratique, du statut de spectateur à celui de créateur.
Scénarios rocambolesques
Pour ce faire, Catherine Larré a proposé aux enfants de créer leur propre univers à l'aide de maquettes, qu'elle se chargerait ensuite de photographier avec leur aide. Nous entrons de ce fait dans le monde de la photographie dite plasticienne. Il s'agit en effet de concevoir une situation et son environnement avant d'en créer la trace par le biais d'un cliché. Les enfants, ayant constitué des groupes de travail, ont alors échafaudé des scénarios. Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils sont rocambolesques ou humoristiques, voire étranges ou terrifiants. Dans le plupart des cas, ils sont les héros de leurs histoires puisqu'ils intègrent l'espace scénique.
Entre mythologie grecque et automobiles
Les enfants sont férus des univers fantastiques, ils ont très bien su tirer profit de leurs connaissances et de leur sensibilité en la matière : des plantes carnivores avalent des automobiles dans une ville, des glaces prennent feu et provoquent des incendies desquels ils s'échappent grâce aux animaux, un géant s'empare de leur maison et la secoue tellement qu'ils se retrouvent en lévitation, une jeune mariée se trompe de train et se retrouve dans un château hanté, un homme fait l'extraordinaire rencontre d'un cheval dans le désert… Avec les enfants, le surréalisme n'est jamais très loin. De même, une classe a réécrit et actualisé certaines scènes de la mythologie grecque. L'évocation de la nature et la sauvegarde de l'environnement figurent également en bonne place dans les préoccupations exprimées par les élèves.
Illustration : Carnivore City Crédit photo : les élèves de cm2 de l'école du Devens Mougins
PUBLICATION :
Catalogue 48 pages, 21x21 cm 15,00 €
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